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Les premières minutesSamedi matin : une Land Rover circule dans Londres. A son bord, toute une bande de hippies grimés en mimes. Au même moment Thomas sort d'un asile de nuit dans lequel il a passé la nuit. Il attend que les autres sans domiciles se soient éloignés, et.. court jusqu'à sa Rolls qui stationne à proximité. Durant la nuit il a pris d'excellents clichés pour son prochain recueil qui sortira bientôt. Il démarre, et donne une grosse somme d'argent aux mimes qui font la quête en se jetant sur les voitures qui passent. Puis il prend son radio-téléphone et appelle sa secrétaire. Le film en quelques motsBlow Up est un film unique. Je ne sais même pas dans quelle catégorie le classer. Dans ce film tout semble être décalé. Il y a peu de dialogues, et ils sont souvent étranges. La bande originale est utilisée avec parcimonie, et les acteurs ont l'air d'arriver directement d'une autre planète. Pourtant Jim McCarthy, le batteur des Yardbirds qui a bien connu le swingin' London, considère qu'Antonioni a parfaitement réussi à dépeindre le climat de cette époque. Le film raconte l'histoire de Thomas, un photographe branché des sixties. C'est une star comme les mannequins qu'il photographie, un enfant gâté auquel on passe tous ses caprices et qui tyrannise son entourage. Il a une vision très superficielle des choses : seul ce qu'il peut fixer sur la pellicule est vraiment réel. Mais toutes ses certitudes sont remises en cause le jour où il voit un cadavre sur une photographie prise dans un parc. Lorsqu'il veut prouver ses dires le corps à disparu, et il voit Jane, la belle inconnue qui était prête à tout pour récupérer ce cliché compromettant, s'évaporer sous ses yeux en pleine rue. Alors Blow Up est-il un film policier, un reportage sur le Londres de 1966 ou bien une réflexion sur les différents niveaux de réalité ? Impossible à dire, et le spectateur n'obtiendra aucune explication d'Antonioni. Par contre, en 1 h 40 il aura vu une séance de photos torride avec Verushka, un grand numéro de séduction dans lequel David Hemmings et Vanessa Redgrave jouent au chat et à la souris, la belle et trop candide Jane Birkin qui voulait à tout prix devenir modèle, les Yardbirds qui interprètent Stroll On dans un club à la mode, et un aperçu de ce vent de folie qui soufflait sur Londres à la fin des années soixante. Si avec tout ça il n'aime pas le film... Les meilleurs moments
La BO
Et puis, il y a Stroll On. Au départ Antonioni pensait au Velvet Underground pour la scène dans le club, mais ça n'a pas été possible à cause d'un problème de permis de travail. Il a ensuite pensé aux Who, le groupe le plus représentatif de la scène underground Londonienne de 1966 (ils ont sorti A Quick On au moment où sortait ce film). Mais ça ne s'est pas fait. Il a alors pensé à Tomorrow mais il ne les a pas gardés, les trouvant trop peu professionnels. En dernier recours il a fait appel aux Yardbirds qui ont écrit en catastrophe de nouvelles paroles sur la musique de Train Kept A-Rollin', mais il leur a demandé de conserver le jeu de scène de Roger Daltrey et Pete Townshend. C'est pourquoi Keith Relf se déchaîne derrière son micro et Jeff Beck fracasse sa guitare (en carton...) à la fin du morceau. Cette bande originale comporte aussi deux morceaux des Lovin' Spoonful interprétés par des musiciens de studio. Dans la réédition parue en 1996 figurent quelques bonus tracks : un inédit d'Herbie Hancock ainsi que les deux morceaux enregistrés par Tomorrow. Pour conclure, la BO de Blow Up est un bon disque de jazz cool que j'écoute parfois lorsque j'ai envie de me détendre. Quant au mythique Stroll On, on peut le trouver partout : compilations des Yardbirds, compilations psychédéliques, etc. La nanaDans les films, il y a souvent une nana. Mais dans Blow Up, des super nanas il y en a quasiment dans toutes les scènes. Entre Verushka, Jane Birkin, Sarah Miles et Vanessa Redgrave il n'est pas facile de choisir. Néanmoins ma préférence ira à Vanessa Redgrave, qui est vraiment trop craquante dans la scène où elle se rend chez Thomas pour récupérer les pellicules. Il y a aussi cette belle figurante qui n'apparaît que quelques secondes à la fin de la scène avec les Yardbirds. Avec ses longs cheveux blonds et sa robe à rayures rouges et noires elle aurait mérité un rôle plus important dans la distribution. Quelques anecdotes
Lien internetUne page consacrée à Blow Up, sur laquelle on peut trouver l'intégralité du l'histoire ainsi qu'une analyse très poussée du film. |
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