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Henri Georges Clouzot - L'assassin habite au 21 (1942)


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L'assassin habite au 21
     

Fiche technique

Titre  

L'assassin habite au 21

Genre  

Policier

Année  

1942

Origine  

France

Réalisateur  

Henri Georges Clouzot
     

Distribution

Le commissaire Wens Pierre Fresnay
Mila-Malou Suzy Delair
Lalah Poor Jean Tissier
Colin Pierre Larquey
Linz Noël Roquevert
Tourlot Raymond Bussières

Les premières minutes

Dans un café, un client fait sensation. Pour le remercier de lui avoir ouvert la portière de sa voiture, un homme lui a offert un dixième de la loterie nationale, et il a touché le gros lot. Il a donc les poches pleines de billets de banque qu'il montre à tout le monde, et pour fêter dignement l'événement il a entamé une tournée des bistrots. Mais, comme il se fait tard, il règle ses 22 muscadets puis se dirige vers la porte. Le patron, assis derrière son comptoir, lui conseille de se méfier : en un mois, Monsieur Durand a tué quatre personnes dans le quartier. Monsieur Durand ? Un truc inventé par les journalistes... L'homme sort du bistrot et s'enfonce dans la nuit noire.

Le film en quelques mots

L'assassin habite au 21 est sorti en août 1942. Ce n'est donc pas un de ces films policiers bourrés de cascades et de poursuites en voitures tels que nous les affectionnons tant aujourd'hui. L'histoire baigne dans un climat bon enfant et décalé qui fait très vieille France. Les assassins s'y enfuient à pied après avoir commis leurs méfaits, les policiers y portent des pèlerines, s'y déplacent à bicyclette et leur suprême ambition semble être d'offrir une nouvelle batterie de cuisine à Madame. En fait, ce film délicieusement suranné se regarde comme une pièce de théâtre. Toutes les scènes, y compris les extérieurs, ont été filmées en studio et les acteurs jouent comme s'ils se produisaient sur des planches. Et quelle brochette d'acteurs ! Réunir sur un même plateau Pierre Fresnay, Suzy Delair, Jean Tissier, Pierre Larquey, Noël Roquevert et Bussières (un jeune acteur qui n'avait pas encore accolé le prénom «Raymond» à son nom d'artiste) : il s'agissait d'une véritable superproduction.

Un ancien truand reconverti dans la brocante découvre des cartes de visites au nom de Monsieur Durand dans un vieux meuble du grenier de la pension les mimosas, une pension de famille de Montmartre. Il les apporte au commissaire Wens qui se déguise en pasteur et y loue une chambre. C'est alors l'occasion pour Henri Georges Clouzot de dépeindre l'étrange faune qui loge aux mimosas : Mme Point dirige la pension en fumant la pipe, le valet de chambre est un bruiteur qui prépare un numéro de music hall, le professeur Lalah Poor est un fakir-illusionniste, le Docteur Linz est un ancien médecin colonial, Colin est un artisan qui fabrique des jouets morbides à l'effigie de Monsieur Durand, Mlle Cuque est une vieille fille coincée qui écrit des romans dont aucun éditeur ne veut, Kid Robert est un ex-boxeur qui a perdu la vue et qui vit avec son infirmière. Quel panier de crabes ! Tout ce petit monde semble se détester cordialement. Pour corser le tout, une nouvelle pensionnaire fait son apparition : Mila, la petite amie de Wens qui a retrouvé sa trace dans une lettre ouverte à la vapeur. La tâche de Wens n'est pas simple : non seulement il doit démasquer Monsieur Durand, mais surtout il doit empêcher Mila de gaffer. Dans ce climat vaudevillesque, tous ces acteurs sont vraiment dans leur élément et ils s'en donnent à cœur joie pour créer des personnages loufoques et inoubliables. Pierre Fresnay, dans son rôle de policier pince-sans-rire, est lui aussi excellent. Mila, les suspects, ses chefs : il traite tout le monde de la même façon, avec un humour qu'on pourrait qualifier de British. Il est vrai que ce film est l'adaptation d'un roman policier dont l'action se déroule à Londres.

L'assassin habite au 21 possède une place bien méritée au panthéon du cinéma français. Ces acteurs extraordinaires seront toujours vivants tant qu'il y aura un cinéphile pour mettre ce DVD dans son lecteur.

Le meilleur moment

  • La meilleure scène est la scène finale du film. Lalah Poor entraîne Wens, qui a compris trop tard que Monsieur Durand n'est pas un tueur en série mais une série de tueurs, sur un chantier de construction pour l'éliminer. Ses complices le rejoignent et le commissaire décide, pour gagner du temps, qu'il n'acceptera de mourir que s'il est tué par l'unique Monsieur Durand, le seul qui mérite de porter ce nom. Mais duquel d'entre eux s'agit-il ? Chacun essaie alors, à tour de rôle, de mettre en avant ses qualités criminelles. Cette scène d'anthologie repose uniquement sur le jeu des acteurs.

La nana

Dans L'assassin habite au 21 la nana est Mila, l'amie de Wens dont le rôle est interprété par Suzy Delair. C'est une adorable fofolle, belle à croquer, qui n'a pas froid aux yeux, qui possède une curiosité insatiable, et qui suivrait son Wens n'importe où. C'est aussi elle qui interprète la chanson du film, Je sais bien que tu mens, de sa superbe voix. Il y a eu une époque où les acteurs savaient vraiment tout faire. Ca me laisse songeur...

En résumé, je vous conseille ce film si :

- vous êtes amateur de grands classiques du cinéma Français
- vous aimez le cinéma policier et vous voulez découvrir quelque-chose de complètement différent des productions actuelles

Vous m'avez écrit...

Le 25 avril 2003

C'est très gentil chez vous...

Je ne connais pas votre village mais mon frère est à Marlotte, ça n'a pas l'air d'être très loin.

Je suis entrée par hasard ; par la porte des Barbouzes, mais j'aurais aussi bien pu passer par celle du commissaire Wens dont je raffole. (Avez-vous vu
"le Dernier des Six", où Clouzot n'était qu'assistant ?) - Là encore, mon carissime Jean Tissier donne toute sa mesure, car lorsque les 6 camarades tirent au sort l'endroit du monde où ils devront faire fortune, il reçoit la Terre de Feu en apanage, d'où sa réplique "non, bien trop chaud" ou à peu près, avec cette voix du "Nonchalant qui passe".

Vous citez Bussières, Larquey, Roquevert... Vous évoquez Gabriello et les casseroles de son épouse. Je les idolâtre, ces "petits" rôles comme on n'en voit plus et qui étaient mille fois meileurs comédiens que ceux qu'on nous impose aujourd'hui comme vedettes !

Frankeur, Pauline Carton, Saturnin Fabre, Génin... Impossible, ils sont trop nombreux.

Un grand merci pour ce moment de soirée que j'ai passé chez vous.

Amicalement.

Françoise

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Dernière mise à jour de cette page : 09/02/2008