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Les premières minutesMai 1885 : une diligence s'arrête en pleine campagne pour laisser descendre un passager, un Anglais nommé Jonathan Harker. Puisque le cocher refuse de l'emmener plus loin, c'est à pied, en portant ses valises, qu'il franchira les derniers kilomètres qui le séparent du château du Comte Dracula chez qui il va exercer les fonctions de bibliothécaire. Il pénètre dans le château, mais son nouveau lieu de travail semble être inoccupé. Le film en quelques motsLe cauchemar de Dracula est à la fois un des meilleurs films de la Hammer et l'archétype du "beau" film de vampires. L'action se noue très vite. Au bout de quelques minutes à peine, on a compris que Harker n'a rien d'un bibliothécaire et qu'il s'agit en fait d'un chasseur de vampires venu planter un pieu dans le cur de son nouveau patron. Pas gentil, le garçon... Ensuite, dès que Dracula entre en scène on n'a plus aucun doute quant au bien fondé de la mission de Harker. C'est que, drapé dans sa longue cape noire qui ressemble à des ailes de chauve-souris, le personnage incarné par Christopher Lee ne peut qu'être un vampire. On n'est donc pas surpris lorsqu'il annonce à son nouveau bibliothécaire qu'il sera absent durant la journée. Harker réussit à éliminer la compagne de Dracula, retenue prisonnière au château, mais il ne peut vaincre le Comte qui le mord. Quelques jours plus tard, un nouveau voyageur arrive au village : le Dr. Van Helsing en personne. Cette fois, le vrai combat va pouvoir commencer. Eternel combat du bien contre le mal, mais aussi affrontement des deux acteurs fétiches de la Hammer, Peter Cushing contre Christopher Lee. Van Helsing veut se venger de celui qui a transformé son ami Harker en vampire et Dracula veut se venger de Harker en s'en prenant à sa fiancée Lucy dont il a vu une photographie. Et le plus méchant des deux n'est pas forcément celui qu'on croit... Mais un film de vampires sans effets spéciaux ne serait pas un vrai film de vampires. C'est pourquoi nous aurons droit aux classiques du genre : épiderme des vampires atrocement brûlée par un crucifix et scène finale impressionnante pour l'époque. C'est aussi l'occasion d'éduquer le public de 1958 en faisant l'inventaire de l'arsenal de Van Helsing. Lumière du jour, ail, crucifix, marteau et pieux : le contenu de la boite à outils du chasseur de vampires sera ainsi fixé pour les générations à venir. L'intrigue se déroule dans des décors somptueux, qu'il s'agisse de l'intérieur du château de Dracula où des extérieurs tournés dans une forêt jonchée d'un tapis de feuilles mortes du plus bel effet (des feuilles mortes, alors que l'action est censée se dérouler au mois de mai ???). Comme d'habitude dans les films de la Hammer des années cinquante, les petits détails qui font vrai ont été soignés, qu'il s'agisse des traces verdâtres d'humidité sur la pierre des tombeaux ou bien du professionnalisme avec lequel Van Helsing exécute une transfusion sanguine. On s'y croirait... Le cauchemar de Dracula est un film qui, à défaut d'être gore et violent, possède une distribution parfaite et une esthétique indémodable. Peter Cushing, Christopher Lee et Michael Gough se glissent parfaitement dans la peau de leurs personnages, Carol Marsh et Melissa Stribling sont mignonnes à croquer (c'est le moment de le dire) dans leur chemises de nuit vaporeuses et quelques seconds rôles truculents (le douanier qui rafistole sa barrière, le valet de Van Helsing) apportent même une touche d'humour à l'ensemble. C'est donc un classique à voir et revoir sans modération. Les meilleurs moments
En résumé, je vous conseille ce film si :
Souvenirs, souvenirs...J'ai vu Le cauchemar de Dracula pour la première fois au milieu des seventies et je dois avouer qu'à l'époque il m'a laissé une impression aussi étrange que les Histoires extraordinaires d'Edgar Poe que j'avais lues quelques mois auparavant. Les rapports qui unissent ce vampire, qui pénètre chez ces victimes tel un amant, à ces femmes qui lui ouvrent leur fenêtre de leur plein gré me semblaient pour le moins troublants. Et puis, était-ce bien normal qu'un film d'horreur soit aussi beau ? Le lendemain matin, j'avais oublié ces questions. J'avais juste envie de revoir ce film le plus tôt possible. |
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