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Les premières minutesMelanie Daniels se rend chez un marchand d'animaux à San Francisco. Elle vient chercher un perroquet qu'elle a commandé. Malheureusement, il n'est pas encore arrivé. Comme elle n'a pas le temps d'attendre, elle demande qu'on lui livre l'oiseau à domicile. Alors qu'elle est au comptoir, en train de noter son adresse sur une feuille de papier, un client entre dans le magasin et la prend pour la vendeuse. Il est à la recherche d'un couple d'inséparables qu'il voudrait offrir à sa sur comme cadeau d'anniversaire. Trouvant la situation cocasse, Melanie décide de ne pas le détromper. Le film en quelques motsSi la perfection existe en ce monde, alors les oiseaux est le film parfait. C'est malin... Maintenant que j'ai tout dit en une seule phrase, que vais-je bien pouvoir ajouter ? Certains cinéastes sont un peu magiciens : dans leurs films ils modèlent le monde à leur guise pour nous montrer leur réalité, plus vraie que la vraie. Ils sont aussi capables de modeler nos émotions pour nous amuser, nous émouvoir ou nous effrayer selon leur humeur. Dans ces deux domaines, Alfred Hitchcock était un véritable maître, un perfectionniste qui ne laissait rien au hasard. Durant le tournage des oiseaux, chaque détail a été pensé dès le story-board, mis en scène et filmé exactement comme il le souhaitait. C'est toute la magie du cinéma d'Hitchcock : nous nous émerveillons devant un film qui n'est en fait qu'un simulacre de réalité. Une scène n'est pas une vraie tranche de vie mais un patchwork d'images, tantôt filmées en décors naturels, tantôt en studio et assemblées au montage. Un gros plan est d'abord filmé en studio, sur fond bleu, et incrusté ensuite sur un fond filmé en décors naturels. Un petit village pittoresque se résume à quelques maisons construites sur un plateau et superposées à un paysage grandiose peint sur une plaque de verre. Et nous n'y voyons que du feu tant qu'on ne nous explique pas toutes les ficelles du métier. Une fois que nous savons, nous nous dépêchons de... tout oublier pour que la magie continue à opérer. Les oiseaux commencent comme une comédie Hollywoodienne. Mitch fait semblant de prendre Melanie pour une vendeuse, Melanie fait semblant d'être une vendeuse et s'amuse beaucoup de cette méprise. Mais il lui avoue finalement qu'il s'est moqué d'elle : il sait qui elle est. Elle est alors furieuse contre lui, mais pas assez toutefois pour ne pas noter le numéro de sa plaque d'immatriculation et rechercher ensuite son nom et son adresse à San Francisco. Hélas, il est rentré chez lui, à Bodega Bay. Qu'à cela ne tienne : puisque c'est le week-end, elle saute dans sa voiture et apporte elle-même le couple d'inséparables à la sur de Mitch. Arrivée à Bodega Bay, elle loue un bateau avec lequel elle traverse la baie pour pouvoir entrer et sortir de chez Mitch sans se faire remarquer. Mais Mitch la voit repartir et saute dans sa voiture, avec l'idée de l'attendre de l'autre côté de la baie lorsqu'elle accostera. On devine la suite. Ils vécurent heureux et... C'est à cet instant précis, alors qu'il ne s'est rien passé depuis 24 minutes, alors que nous commençons à nous étirer et à bailler, que les oiseaux attaquent. Pour commencer, il ne s'agit que d'une toute petite mouette qui picore le front de Melanie. Mais la machine dramatique est en marche et, inexorablement, en suivant une progression géométrique, l'horreur va petit à petit s'installer dans la charmante localité. Le nombre d'oiseaux, le bruit causé par leurs cris et le battement de leurs ailes, la violence de leurs attaques, le nombre de leurs victimes : tout va désormais aller crescendo. Nous n'avons pas attendu pour rien, Hitchcock va nous en donner pour notre argent. Pas mal, pour une uvre de fiction. De fiction ? Hitchcock va même essayer de nous faire douter de ça, grâce à une vieille dame férue d'ornithologie, rencontrée au restaurant, et dont les connaissances donnent du crédit à son histoire. Elle explique que si des oiseaux d'espèces différentes s'unissaient et nous attaquaient ensemble, ce serait alors la fin de l'espèce humaine. Du coup, l'histoire devient si prenante que nous n'allons plus quitter l'écran des yeux jusqu'au générique de fin. La réédition du film en DVD est truffée de bonus. On y trouve une savoureuse bande annonce dans laquelle le maître en personne nous présente son nouveau film, ainsi que des actualités cinématographiques d'époque. On y trouve aussi les essais que 'Tipi' Hedren a faits avant d'être engagée. Quel naturel, pour quelqu'un dont ce n'était pas le métier ! Mais le bonus le plus passionnant est un long documentaire de plus d'une heure dans lequel acteurs et techniciens se souviennent du tournage des oiseaux. On y découvre comment Hitchcock travaillait, comment il pouvait recréer le monde réel en studio. Evidemment, Rod Taylor et 'Tipi' Hedren, qui pour la circonstance porte un ensemble couleur pistache (qui a dit qu'on a déjà vu ça quelque part ?), y sont longuement interviewés. Vous savez quoi ? Lorsqu'elle évoque ce film et son réalisateur, elle retrouve le regard espiègle de Melanie Daniels. Les meilleurs moments
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