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Pithecanthropus Erectus |
Charles Mingus |
A foggy day |
George & Ira Gershwin |
Profile of Jackie |
Charles Mingus |
Love chant |
Charles Mingus |
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Chronologie
Pithecanthropus Erectus a été
enregistré le 30 janvier 1956 aux studios Audio-Video
à New York. Il est paru en 1956.
Le disque en quelques morceaux
Le soleil se lève sur le monde préhistorique.
Un chasseur s'approche, ployant sous le poids de la proie qu'il
vient d'attraper. Soudain il tressaille comme s'il venait de
recevoir une décharge électrique et se dresse sur
ses jambes. Il jette son fardeau à terre et, tout étonné
par cette étrange posture, esquisse un pas, puis un autre,
puis encore un autre. Son instinct lui fait comprendre que désormais
il pourra toujours se déplacer ainsi. En une fraction
de seconde il réalise à quel point il est différent
des animaux qui l'entourent et il pousse un cri de joie. Le monde
lui appartient. Des images du futur tourbillonnent dans sa tête
: le feu, la roue, les voyages dans l'espace, internet : y'a
plus qu'à... Telle est la belle histoire racontée
par Charles Mingus dans ce morceau.
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- A foggy day (in San Francisco)
Charles Mingus revisite ici A foggy day (in
London Town) de George Gerschwin. Mais il connaît mieux
San Francisco que Londres, et ce n'est donc pas de Tower Bridge
dont il sera question mais du Golden Gate.
C'est le matin et la baie est noyée de brouillard.
Profitant d'un instant d'inattention de Mingus tous les instruments
de musique se métamorphosent en véhicules et partent
se promener en ville, provoquant un bel embouteillage. Ce ne
sont plus des cuivres, mais des klaxons, des sirènes de
police ou de bateau. Mingus à la contrebasse, Willie Jones
à la batterie, et Mal Waldron au piano font semblant de
ne pas s'en apercevoir et continuent à jouer dans la cacophonie
ambiante. Ca a l'air de marcher ; les gens qui passent dans la
rue aiment ce qu'ils entendent : certains leur jettent même
des pièces...
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Une ballade dans laquelle Mingus utilise des
idées glanées ici ou là. C'est un morceau
plus léger, le fond sonore pour une fin de soirée,
lorsque tous les convives sont partis et qu'il ne reste plus
que celle avec laquelle on a espéré en vain danser.
Une dernière pour la route ?
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Pourquoi j'aime ce disque
Contrebassiste, pianiste, compositeur, arrangeur, chef d'orchestre,
rassembleur de talents (au sein de se fameux workshops) : Charles
Mingus était un surdoué. Et ici il se surpasse.
Il y a dans Pithecanthropus Erectus une force d'évocation
qu'on ne rencontre d'ordinaire que chez les compositeurs classiques.
Ce disque m'a fait comprendre, il y a presque vingt ans déjà,
que les musiciens peuvent utiliser autre chose que les paroles
de leurs chansons pour raconter une histoire. La mélodie
et les arrangements aussi peuvent essayer de nous dire quelque
chose. C'est ce que ma prof de musique essayait de nous expliquer
lorsque j'étais au lycée, mais je n'y ai vraiment
crû qu'ici, après avoir écouté A
foggy day. |