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Fiche technique
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Titre |
"Bullitt" |
Genre |
Policier |
Année |
1968 |
Origine |
USA |
Réalisateur |
Peter Yates |
Musique |
Lalo Schifrin |
Titre original |
"Bullitt" |
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Distribution
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Franck Bullitt |
Steve McQueen |
Walter Chalmers |
Robert Vaughn |
Cathy |
Jacqueline Bisset |
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Les premières minutes
Vendredi soir à Chicago : une bande de tueurs arrive
chez Johnny Ross. Ils sont venus l'exécuter, car il a
profité de son poste de comptable de l'organisation pour
détourner deux millions de dollars appartenant à
ses patrons. Mais il leur jette une grenade fumigène,
et grâce à la complicité de son frère
il réussit à atteindre le parking souterrain de
son immeuble puis à s'enfuir au volant d'une voiture.
Il prend ensuite l'avion pour San Francisco.
A sa descente d'avion, il saute dans un taxi et se rend dans
un hôtel. Comme le réceptionniste n'a pas de message
pour lui, il téléphone à Walter Chalmers,
un homme politique influent qui veut l'utiliser comme témoin
dans un procès contre l'organisation.
Samedi matin à San Francisco : Delgetti réveille
Bullitt et lui explique que leur chef vient de leur confier une
mission et que leur week-end est fichu. Ils doivent protéger
Johnny Ross jusqu'au lundi matin, jour où se tiendra l'audience
au cours de laquelle il doit témoigner. Ils se rendent
dans la chambre d'hôtel où Ross se dissimule. Les
choses se présentent mal : de l'autoroute on peut voir
ce qui se passe à l'intérieur de la chambre, et
il y a un escalier de secours sur un des murs de l'hôtel.
Pourquoi j'aime ce film
"Bullitt" est un bon film policier. Le héros,
incarné par Steve McQueen, est loin d'être
un surhomme. Il essaie simplement de faire son boulot de son
mieux, malgré son caractère indépendant
qui fait qu'il n'aime pas recevoir des ordres de sa hiérarchie.
Lorsque Johnny Ross est abattu, Chalmers essaie par tous les
moyens de l'en rendre responsable afin de protéger sa
propre image de marque, et ses chefs ne font pas grand chose
pour l'aider. Il se retrouve alors seul et un peu dépressif,
ce qui rend son personnage à la fois humain et très
crédible. C'est un type comme vous et moi, qui au fil
des scènes va faire ses courses chez le petit épicier
du coin ou bien s'arrête dans un club de jazz pour boire
un verre après le boulot.
Pour accentuer ce côté humain Peter Yates fait
évoluer Franck Bullitt dans une ville elle aussi très
réaliste. Il brosse donc un tableau de San Francisco dans
lequel la caméra s'attarde sur les gens et les lieux.
Les collines escarpées, les passants, les cable cars (ces
tramways bizarres) et les étranges maisons des vieux quartiers
sont aussi en quelque sorte les héros du film.
Mais "Bullitt" est aussi un film d'action.
Les scènes de poursuite en voiture et de chasse à
l'homme dans l'aéroport sont dignes des meilleurs thrillers
récents, et sont devenues des classiques du cinéma
made in USA.
La meilleure scène
C'est la scène de poursuite en voiture, devenue depuis
une scène culte. Bullitt est constamment suivi par deux
hommes en voiture. L'un d'eux ressemble au portrait robot du
tueur de Johnny Ross. Brusquement, la Ford Mustang de Bullitt
disparaît au coin d'une rue. Quelques secondes plus tard
elle réapparaît, mais cette fois les rôles
sont inversés : c'est Bullitt qui suit la voiture des
tueurs. Le rythme de la poursuite, qui commence en douceur dans
les rues embouteillées de San Francisco, s'accélère
lorsque le trafic devient plus fluide et que les deux automobiles
quittent la ville. A un moment, Bullitt quitte la route et les
deux tueurs se croient tirés d'affaire. Mais une fois
encore il réapparaît dans leur rétroviseur.
Ils décident d'employer les grands moyens et de l'abattre.
Il donne alors un grand coup de volant, sa Ford heurte violemment
leur voiture qui fait une embardée et percute une station
service. Les pompes à essence explosent et la voiture
prend feu.
Dans cette scène qui dure presque cinq minutes, les
angles de prise de vue sont étonnants. En effet, la caméra
filme le sommet des collines de San Francisco. On entend donc
le rugissement des moteurs plusieurs secondes avant de voir les
deux voitures bondir, puis replonger et disparaître hors
champs. Impressionnant...
La BO
La bande originale de "Bullitt" a été
composée par Lalo Schifrin (compositeur des thèmes
musicaux de Mission impossible, L'inspecteur Harry
et de Mannix). Il s'agit d'un mélange de jazz et
de variétés des années 60, teinté
de pop music et de blues. On retrouve sur le CD tous les morceaux
qui figurent dans le film, mais ils sonnent ici différemment.
En effet, dans le film la musique est très discrète
et souvent mixée très bas. Dans certaines séquences
(la fin de la poursuite) il n'y a même aucun fond musical
car Lalo Schifrin estimait que le bruit de la ville constituait
la meilleure musique pour ces scènes. Cette BO s'écoute
avec plaisir et certains des morceaux (Main Title, A
song for Cathy, The First Snowfall) sont même
excellents. Une petite déception néanmoins : A
song for Cathy, le morceau interprété au café
Cantata par une jolie flûtiste et ses accompagnateurs,
alors que Bullitt est en train de dîner avec Cathy, a été
réenregistré par des musiciens de studios car la
version enregistrée en direct et utilisée pour
le film n'était pas assez bonne. Lorsqu'on écoute
le CD, on entend donc un piano qui n'existe pas dans le film
et l'improvisation à la flûte est différente.
C'est dommage, car il s'agit de mon morceau préféré.
La nana
Dans "Bullitt" la nana c'est Cathy, la belle
petite amie de Bullitt. Elle aime sincèrement Bullitt,
mais elle a beaucoup de mal à vivre avec un policier qui
risque sa vie tous les jours et qui est constamment entouré
de morts.
Le rôle de Cathy est interprété par Jacqueline
Bisset. Dans le film, elle se déplace dans une superbe
Porsche 356C couleur crème.
La réédition
en
Bonne nouvelle : "Bullitt" est
(enfin) disponible en DVD, et en version française !
C'est marrant, le copyright indique que cette réédition
date du 1998, alors que le mois dernier elle n'était pas
encore disponible.
Comme c'est souvent le cas, la version remastérisée
rend l'ancienne version sur cassette bien terne. On réalise
en comparant les deux versions à quel point les couleurs
étaient pales, bavaient, et combien la bande son avait
tendance à scintiller sur la VHS (pour être totalement
objectif, je dois aussi avouer que l'usure de la bande, maintes
fois vue et revue, ne devait pas arranger les choses...). Cette
fois on entend clairement tous les morceaux de la BO, même
lorsqu'ils sont mixés à un niveau très très
bas. Quant à A song for Cathy, que je suis justement
en train d'écouter en écrivant ces quelques mots,
il n'y a plus rien à redire à la qualité
de l'enregistrement.
En ce qui concerne les bonus, on en trouve deux qui sont particulièrement
intéressants :
- la bande annonce, qui n'a malheureusement pas
l'air d'être remastérisée, mais qui à
l'époque a du inciter les fans de Steve McQueen
à se ruer dans les salles obscures pour regarder le film.
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- Steve McQueen,s commitment to reality,
un reportage de 10 minutes sur le tournage du film. On y voit
le réalisateur et la vedette se donner un mal de chien
pour que l'histoire soit réaliste, pour que les spectateurs
y croient. On y voit aussi Steve McQueen s'entraîner
avec un cascadeur sur un circuit, pour préparer la fameuse
scène culte de poursuite à travers San Francisco.
En résumé, un must.
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