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François Truffaut - Fahrenheit 451

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Fahrenheit 451   

Fiche technique

Titre  

Fahrenheit 451

Genre  

Science-Fiction

Année  

1966

Origine  

France / Grande-Bretagne

Réalisateur  

François Truffaut

Titre original  

Fahrenheit 451
 

Distribution

Montag Oskar Werner
Linda Montag / Clarisse  Julie Christie
Le capitaine Cyril Cusack

Les premières minutes

L'action se déroule dans un pays imaginaire et dans un futur indéterminé. Dans une caserne de pompiers, Montag et ses collègues se laissent glisser le long d'un mât et prennent place dans un camion qui démarre en trombe, toutes sirènes hurlantes. Au même instant, un homme est en train de prendre son petit-déjeuner. Le téléphone sonne et une voix de femme lui conseille de quitter immédiatement son domicile. L'homme hésite, mais lorsqu'il entend la sirène des pompiers il attrape sa veste et s'enfuit en courant.

Les pompiers pénètrent dans l'appartement désert. En voyant un luminaire suspendu au plafond, Montag esquisse un léger sourire. Il allume la lumière et constate qu'il avait raison : un objet rectangulaire est caché dans le luminaire. Il s'agit d'un livre. Les pompiers fouillent l'appartement de fond en comble et découvrent des dizaines de livres dissimulés un peu partout. Ils les entassent dans un sac qu'ils jettent par la fenêtre.

En bas, sur le trottoir, un autre pompier installe une sorte de grill sur lequel les livres sont bientôt empilés. Montag enfile alors une tenue ignifugée, saisit un lance-flammes puis brûle les livres sous les yeux de la foule qui s'est assemblée pour ne rien rater du spectacle. Le capitaine qui commande cette opération est satisfait de Montag. Il lui annonce qu'il va peut-être bientôt bénéficier d'une promotion.

Pourquoi j'aime ce film

Dans ce monde étrange, la mission des pompiers ne consiste plus à éteindre les incendies mais... à les allumer. En effet, tous les livres étant censurés, ils doivent être réduits en cendres et leurs lecteurs doivent être impérativement « rééduqués ». Tel est le futur imaginé par Ray Bradbury en 1953 dans son roman Fahrenheit 451 (la température à laquelle le papier s'enflamme), roman brillamment adapté en 1966 pour le cinéma par François Truffaut.

Dans ce monde, les livres sont considérés comme dangereux car les idées qu'ils véhiculent vont à l'encontre de la notion de bonheur inculquée aux citoyens. Pensez-donc : des romans dans lesquels des héros vivent des AVENTURES, des essais philosophiques incitant à REFLECHIR, des biographies dans lesquelles des gens racontent LEUR vie... Que de contre-exemples pour une société qui prône l'unité de pensée et la fin de toute forme d'individualisme, une société dans laquelle les gens, pour avoir l'impression d'exister un peu, s'abrutissent devant de grands écrans muraux sur lesquels leurs « cousines » (speakerines d'état) les font participer à des émissions de télé-réalité encore plus niaises que celles que nous connaissons !

Mais Montag s'y trouve parfaitement à son aise. Il ne se pose pas de questions : puisque les livres sont interdits, il ne les lit pas et puisqu'il est pompier, il les brûle. Grâce à sa promotion, il aura même les moyens de s'offrir un second écran mural, signe tangible de réussite sociale. Sa vie va pourtant basculer le jour où il échangera quelques mots avec Clarisse, une inconnue rencontrée dans les transports en commun. De fil en aiguille, il commencera par douter du bien-fondé de sa mission, puis « oubliera » de brûler un livre avant de commettre l'irréparable, c'est à dire de le lire. Sa maison deviendra rapidement une véritable bibliothèque clandestine et sa femme Linda, avant de le quitter, se sentira obligée de le dénoncer à ses supérieurs. Il devra fuir et tenter de rejoindre les hommes-livres, ces gens qui ont choisi de devenir des livres vivants et qui se cachent dans les forêts. Il devra échapper à une population qui, sur un simple ordre diffusé par un haut-parleur, sort dans la rue pour le traquer. Il devra même assister en direct à sa propre mort, à l'exécution d'un figurant qu'on fait passer pour lui afin que tous sachent qu'un simple individu ne pourra jamais gagner contre la collectivité.

Fahrenheit 451 laisse, et encore plus en version cinématographique, une impression de malaise. J'ai vu ce film pour la première fois dans les années 70, aux Dossiers de l'écran me semble-t-il, et je dois admettre que j'ai eu ce soir-là du mal à m'endormir. Alors que j'usais encore mes fonds de culotte sur les bancs de l'école, alors que parents et professeurs faisaient des pieds et des mains pour forcer ma génération à éteindre la télé et à ouvrir un bouquin, la simple possibilité d'un futur dans lequel la lecture serait interdite par la loi remettait en cause pas mal de choses. A quoi bon tous ces efforts si c'était pour en arriver là ?

Ceci dit, Fahrenheit 451 ne fait plus aujourd'hui figure que de simple mauvais rêve, surtout depuis que j'ai lu ces cauchemars que sont 1984 de George Orwell et Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley, et en regardant la réédition du film en DVD j'avoue que je n'ai eu d'yeux que pour la belle Julie Christie et la scène des hommes volants. Car, contrairement à l'ouvrage d'Orwell, Fahrenheit 451 laisse une place à l'optimisme. Il existe en effet une échappatoire à cette société si inhumaine : être un homme-livre, partir se cacher dans les bois et devenir soi-même une de ces choses qui n'ont plus le droit d'exister. On peut cependant se demander pour quelle raison le pouvoir tolère les hommes-livres dans les forêts. Ne seraient-ils dangereux qu'en ville, ou bien ces forêts ne seraient-elles pas une sorte de réserve dans laquelle on aurait décidé de les parquer afin que le savoir inscrit dans les livres soit préservé sans être diffusé ?

Préservation de la liberté de penser, refus d'une société trop inhumaine au profit d'une vie plus simple au cœur de la nature : en 1966, les idées de Ray Bradbury étaient tellement dans l'air du temps qu'il était logique que son roman soit adapté au cinéma. C'est ainsi qu'un bouquin des années 50 a pu donner naissance à un des films Français les plus étonnants de son époque, un film qui, aujourd'hui encore, ne fait pas tache au milieu de la production anglo-saxonne de la seconde moitié des sixties. Cocorico !

Les meilleures scènes

  • Montag, qui ne croit plus en sa mission, annonce au capitaine des pompiers qu'il va démissionner. Ce dernier lui demande de participer à une dernière opération. Montag accepte mais comprend trop tard que le camion de pompiers se dirige vers sa propre maison. Dénoncé par sa femme, piégé par ses collègues, il va devoir lui-même trouver et détruire les livres qu'il a dissimulés chez lui.
  • Montag a réussi à quitter la ville. Dans une barque, il s'apprête à traverser une rivière lorsqu'il entend au loin un étrange sifflement. Ce sont des policiers volants qui patrouillent le long de la rivière. Il se cache sous une bâche et attend qu'ils se soient éloignés.

Avec ses effets spéciaux minimalistes (on voit même briller les câbles auxquels les figurants sont suspendus...), cette scène possède le charme un peu kitsch des séries B de SF des années 50.

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Dernière mise à jour de cette page : 18/12/2005

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