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Les premières minutesA Antonio Bay, en Californie, un vieil homme a réuni tous les enfants sur la plage. Autour d'un feu de camp, il leur raconte des histoires. Mais il regarde l'heure à sa montre de gousset : il est presque minuit et l'aube qui va se lever sera celle d'un jour important, le centième anniversaire de la petite ville. A cette occasion, il va leur raconter une dernière histoire, mais il s'agira cette fois d'une histoire de morts. Pourquoi j'aime ce filmFog est un film qui s'améliore avec le temps. Pour leur deuxième film, John Carpenter et Debra Hill ne voulaient pas refaire Halloween. Ils voulaient suggérer la terreur et non pas la montrer explicitement, un peu comme dans les vieux films des années quarante. Mais les premières projections du film furent un désastre. Visiblement, le public des années quatre-vingt n'aimait pas se servir de son imagination pour deviner ce qui se dissimulait dans le brouillard : il voulait voir. John Carpenter a donc été obligé, juste avant la sortie du film en salles, de refaire tout le montage en intégrant de nouvelles scènes tournées en catastrophe et une musique oppressante. Le résultat fut un film rentable mais pas vraiment un succès. Heureusement, les goûts changent avec les années. Aujourd'hui, ce brouillard qui semble doué de vie et de raison, ce brouillard qui choisit d'apparaître ou de disparaître à sa guise et qui dissimule des horreurs surgies du passé est devenu le héros du film. Le spectateur le guette, attend avec impatience ses apparitions et, même s'il a déjà vu le film des tas de fois, ne quittera pas l'écran des yeux jusqu'à sa disparition. Fog possède un climat bien à lui, un feeling qu'on ne trouve nulle part ailleurs, et c'est ce qui contribue à faire les films cultes. Les meilleures scènesDans les scènes d'origine, celle que je préfère est celle dans laquelle Nick et Elizabeth roulent jusqu'à la demeure de Stevie, qui vient de lancer un appel désespéré à la radio pour que quelqu'un aille sauver son fils prisonnier du brouillard. Dans cette scène, le brouillard est vivant. On le voit avancer inexorablement, se déplacer avec la souplesse d'un félin et recouvrir petit à petit toute la ville sans défense d'un linceul opaque. Evidemment, il a amené avec lui toute sa cohorte de fantômes et il s'en faudra de peu que Nick arrive trop tard. Evidemment, lorsque Nick et l'enfant auront retrouvé Elizabeth dans la camionnette, les roues de la vieille guimbarde se mettront à patiner et ils ne pourront s'enfuir qu'au tout dernier moment, lorsque les ombres dissimulées dans le brouillard seront assez proches pour devenir des silhouettes menaçantes. Dans les scènes ajoutées après les premières projections, celle que je préfère est celle dans laquelle Nick, qui vient de découvrir le chalutier disparu, raconte à Elizabeth l'étrange histoire de son père et de la pièce d'or. Lorsque la caméra fait un gros plan sur le loquet d'un placard qui commence à bouger, le spectateur comprend que quelque chose de pas racontable ne va pas tarder à en sortir. Lorsqu'il s'ouvre enfin, il sursaute... pour rien car le placard ne contenait en fait que des cartes marines. Pendant un bref laps de temps, il n'est plus sur ses gardes et c'est à ce moment là qu'un autre placard s'ouvre, libérant cette fois le cadavre d'un marin qui s'affale lourdement sur les épaules d'Elizabeth. Et le spectateur, qu'il ait déjà vu le film ou non, saute immanquablement au plafond... La scène dans laquelle les vitraux de l'église volent en éclats pour laisser passer de longs bras de fantômes aux doigts décharnés n'est pas mal non plus. La réédition en
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Qui dit DVD dit remastérisation et bonus. Dans le cas de Fog, la remastérisation des images et du son est excellente (la musique de John Carpenter donne toujours autant le frisson). Quant aux bonus, dont voici un extrait, ils sont à la fois nombreux et passionnants :
De plus, sur le DVD figure évidemment la version originale du film, en Anglais, ce qui est une bonne chose car il faut bien admettre que la traduction Française de Fog n'est pas un modèle du genre. Certains éléments clés du film ne sont tout simplement pas expliqués. Comment comprendre qu'en tout six personnes doivent mourir alors qu'aucun sous-titre n'explicite l'inscription « Six must die » qui apparaît sur le morceau de bois ramassé sur la plage par le fils de Stevie ? Pas plus de traduction pour les menaces proférées sur le magnétophone de Stevie lorsqu'il se met à fonctionner au ralenti. Certains spectateurs qui ne maîtrisent pas la langue de Shakespeare et qui n'ont vu que la version Française doivent trouver le scénario de Fog un peu décousu...
Fog est le tout premier film d'horreur que j'aie regardé. Evidemment, ça ne me pouvait que me donner envie d'en découvrir des tas d'autres.
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