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Billy Wilder - La vie privée de Sherlock Holmes (1970)

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La vie privée de Sherlock Holmes
  

Fiche technique

Titre  

La vie privée de Sherlock Holmes

Genre  

Policier

Année  

1970

Origine  

Grande-Bretgne

Réalisateur  

Billy Wilder

Titre original  

The private life of Sherlock Holmes
 

Distribution

Sherlock Holmes Robert Stephens
Dr John Watson Colin Blakely
Gabrielle Valladon Geneviève Page
Mycroft Holmes Christopher Lee
Madame Petrova Tamara Toumanova

Les premières minutes

Londres, en 1970. Dans les caves de la banque Fox & Co, deux hommes ouvrent une malle ayant appartenu au Dr Watson. Elle est remplie de vieilles affaires dont une casquette, une pipe et une loupe qui nous rappellent un détective bien connu. Au fond de la malle, recouverte d'une épaisse couche de poussière, se trouve une liasse de papiers attachés par un ruban. Il s'agit d'une aventure inédite de Sherlock Holmes, relatant des faits qui se sont déroulés en août 1887.

Pourquoi j'aime ce film

De la fin des sixties jusqu'au milieu des seventies, le cinéma reçoit une grande bouffée d'oxygène. On ne respecte plus rien ni personne : même les héros de fiction en prennent pour leur grade. En 1967, John Huston, Val Guest, Joe MacGrath, Robert Parrish et Ken Hugues s'attaquent au mythe de James Bond et réalisent le génial Casino Royale. En 1974, Picha adapte Tarzan en dessin animé et le roi de la jungle devient Tarzoon, la honte de la jungle. Quatre ans auparavant, Billy Wilder s'en était pris, lui, au plus célèbre des détectives : Sherlock Holmes.

La vie privée de Sherlock Holmes est tout d'abord un portrait irrévérencieux de l'époque victorienne. Billy Wilder y présente ses personnages tels qu'ils étaient peut-être vraiment, ou bien tels qu'ils auraient pu être s'ils avaient réellement existé, c'est à dire imparfaits. Et tant pis si les livres d'histoire ou la légende en prennent un coup. On y voit le grand Sherlock Holmes se faire mener par le bout du nez, du début à la fin du film, par une belle espionne aux ordres du Kaiser. Lorsque, grâce à son frère Mycroft, l'espionne est enfin démasquée, il ment pour sauvegarder les apparences en faisant croire qu'il avait tout deviné depuis le début. On y voit aussi un Dr Watson noctambule et gaffeur qui, au lieu de mener la vie rangée d'ancien officier que Conan Doyle a décrit dans ses romans, préfère faire la fête avec des danseuses. On y découvre également une reine Victoria qui ne voit pas arriver le vingtième siècle et sa technologie, qui ne croit pas que des engins volants puissent un jour bombarder Londres. Elle ordonne même la destruction du prototype de submersible qui aurait assuré à son pays la suprématie en cas de guerre.

La vie privée de Sherlock Holmes est aussi une histoire policière dont l'intrigue est si inextricable que Conan Doyle n'aurait jamais osé l'imaginer ni encore moins la publier. Quel lien peut-il bien exister entre des nains qui disparaissent, le monstre du Loch Ness, des canaris morts, des moines trappistes, une belle inconnue qui se fait agresser dans la rue puis jeter dans la Tamise et un cadavre dont l'alliance a verdi ?

Et puis il y a cette histoire de ballets russes qui a beaucoup contribué à la réputation sulfureuse du film. Je crois même que, dans certains pays, cette partie a été coupée lors de sa diffusion à la télévision. Sherlock Holmes est contacté par la Grande Petrova. La célèbre danseuse étoile souhaite bientôt prendre sa retraite pour pouvoir élever son enfant. Mais elle n'a pas encore d'enfant et c'est là que Holmes intervient, car elle voudrait avoir un enfant de lui en échange d'un Stradivarius. Holmes essaie par tous les moyens de se sortir de cette "embuscade" dans laquelle il est tombé, mais elle ne veut rien entendre. A bout d'arguments, il lui explique alors que son cœur n'est pas libre, qu'à force d'habiter avec le Dr Watson... La nouvelle se répand comme une traînée de poudre et Watson, qui faisait la fête avec de jolies ballerines, se retrouve soudain entouré de danseurs qui le regardent avec un intérêt évident. Il ne trouvera son salut que dans la fuite et rentrera à Baker Street en courant, écumant de rage à la pensée du sale tour que Holmes lui a joué. Une fois rentré, Watson se jette sur Holmes qui, noyé dans un nuage de fumée, est en train d'étudier des cendres de cigare. Mais le fauteuil du détective est vide et l'émission de fumée est commandée à distance. En fait, Holmes s'est caché en attendant que le docteur se calme. En plus d'être un menteur, le grand détective serait-il aussi un poltron ?

Mais je crois surtout que ce sont les images du film qu'on n'oublie pas. En réalisant la vie privée de Sherlock Holmes, Billy Wilder nous a offert une fresque baroque et parfois inquiétante sur l'époque victorienne. La garde-robe de la belle Gabrielle fait d'elle une princesse des mille et une nuits du 19ème siècle, le submersible semble sortir tout droit d'un roman de Jules Verne, certains décors (le cimetière, le Loch Ness et ses eaux si sombres, les rues de Londres et leur smog) font penser aux meilleurs films de la Hammer. Quant au thème musical, le concerto pour violon et orchestre composé et interprété par Miklós Rózsa, il est tout simplement splendide.

En conclusion, la vie privée de Sherlock Holmes est un film qui, s'il égratigne la légende du plus grand des détectives, a aussi le mérite de lui donner un peu d'humanité. Après l'avoir vu plusieurs fois, on continue de l'apprécier pour la beauté de ses images et de sa musique.

Les meilleures scènes

  • Le début du film est un modèle du genre. Comment expliquer au spectateur dans quel lieu et à quelle époque se déroule l'action qu'il est en train de regarder ? Billy Wilder répond à ces deux questions en un seul plan : sa caméra s'attarde sur la plaque de cuivre qui se trouve à l'entrée de la banque Fox & Co et la rue se reflète dans le métal poli. Des double deckers rouges, des automobiles des sixties : pas de doute, nous sommes à Londres et l'action se situe à l'époque contemporaine (en fait, en 1970). J'adore ce genre de raccourci qui évite des minutes et des minutes d'explications fastidieuses.

La caméra descend ensuite dans les sous-sols de la banque et, pendant que défile le générique, le cinéaste va nous éclairer sur le titre du film. En effet, ces mains anonymes qui ouvrent la malle du Dr Watson et manipulent un par un les objets usuels qu'elle contient laissent une impression de malaise. Qui sont ces gens pour se permettre de fouiller ainsi dans la vie privée de cet homme décédé depuis 50 ans ? C'est exactement à cette pensée que Billy Wilder voulait nous amener, car le reste du film sera une plongée dans la vie privée de Watson et de Holmes.

  • Tout est bien qui finit bien : Ilse von Hoffmanstat vient d'être arrêtée, Sherlock Holmes possède enfin les réponses à toutes ses questions et il ne reste plus à son frère Mycroft qu'à accueillir sa majesté la reine qui vient baptiser le vaisseau sous-marin. Mais la vieille dame comprend-elle de quoi il s'agit ?

En effet, lorsqu'elle aperçoit une cage pleine de canaris dans la salle des machines, elle se réjouit à la pensée qu'ils pourront égayer la vie de l'équipage. Les pauvres volatiles servent en fait à détecter d'éventuelles fuites de gaz... Puis elle se met à rechercher le hublot de fond qui permet d'observer poissons et coraux. Il est peut-être temps de lui parler des guerres modernes et Mycroft se lance dans de délicates explications. Lorsqu'elle comprend qu'on lui demande de baptiser un vaisseau de guerre conçu pour envoyer ses ennemis par le fond sans même montrer ses couleurs, elle entre dans une colère folle, tourne les talons et ordonne qu'on détruise le prototype.

C'était bien la peine de se donner tant de mal...

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Dernière mise à jour de cette page : 04/09/2004

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