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Fiche technique
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Titre |
Les Daleks envahissent la Terre |
Genre |
Science-Fiction |
Année |
1966 |
Origine |
Grande-Bretagne |
Réalisateur |
Gordon Flemyng |
Titre original |
Earth Invasion 2150 A.D. |
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Distribution
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Le Dr Who |
Peter Cushing |
Tom Campbell |
Bernard Cribbens |
David |
Ray Brooks |
Wyler |
Andrew Keir |
Susan |
Roberta Tovey |
Louise |
Jill Curzon |
Wells |
Roger Avon |
Conway |
Keith Marsh |
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Les premières minutes
En pleine nuit, une voiture stationne tous feux éteints
devant une bijouterie londonienne. Son conducteur s'apprête
à allumer une cigarette lorsqu'il entend des pas. C'est
un policeman qui fait sa ronde et qui s'attarde un instant devant
la vitrine illuminée d'une agence de voyages. L'homme
descend de la voiture, se jette sur le policier et l'assomme
d'un coup de matraque. A cet instant, la façade de la
bijouterie est pulvérisée par une explosion et
deux complices en sortent en courant. Ils s'engouffrent dans
le véhicule qui démarre en trombe.
Mais le policeman réussit à se relever et se
lance, au pas de course, à la poursuite des voleurs. Il
avise une cabine de police et pénètre à
l'intérieur pour donner l'alerte, mais il est ébloui
par une forte lumière blanche. Avant de s'évanouir,
il a le temps de remarquer que la cabine est beaucoup plus vaste
à l'intérieur qu'à l'extérieur et
que trois étranges personnages l'occupent.
Pourquoi j'aime ce film
Qu'est-ce qui ressemble à une poubelle à roulettes
sur laquelle on aurait collé des balles de ping-pong et
qui est très méchant ? Un Dalek, bien sûr
! Ces robots venus de l'espace, ennemis jurés du docteur
Who dans les quelques 600 épisodes de la série
culte anglaise, sont hélas fort peu connus en France.
Les Daleks envahissent
la Terre, adaptation des premiers épisodes de
la série pour le grand écran, est donc une occasion
de les (re)découvrir.
En 2150, l'Angleterre n'est plus qu'un immense champ de ruines
peuplé par quelques survivants qui se terrent en attendant
des jours meilleurs. Le Docteur Who, Susan, Louise et leur passager
Tom Campbell, le policeman qui est entré dans le Tardis
au début du film, vont découvrir un monde qui ressemble
à une version cauchemardesque de la France sous l'occupation.
Les Daleks ont réduit en esclavage la majorité
de leurs prisonniers. Les autres, les plus intelligents, sont
conditionnés et deviennent des hommes-robots, véritables
chiens de gardes aux ordres de leurs maîtres. Le but des
Daleks est d'exploiter cette main-d'uvre dans une gigantesque
mine, de lui faire creuser une galerie qui descendra jusqu'au
centre de la Terre, puis d'éjecter le noyau métallique
de notre planète à l'aide d'une bombe. Privée
de noyau, la Terre quittera son orbite et deviendra alors le
vaisseau spatial des Daleks.
Donc, dans ce film, les références à
la vie des Français durant l'occupation sont nombreuses.
Dans une scène, des gens se rassemblent autour d'un gros
poste de radio, comme en 1940, pour écouter les menaces
proférées sur un ton guttural par les Daleks. Dans
une autre, des collaborateurs livrent des fugitifs aux Daleks,
en échange d'un peu de nourriture. Dans une autre encore,
un commerçant peu scrupuleux exploite la misère
des prisonniers et s'enrichit grâce au marché noir.
Fallait-il que le souvenir de la bataille d'Angleterre, et encore
plus la peur de l'occupation Allemande qui aurait pu en résulter
en cas de défaite, soit encore vivace dans l'esprit des
Anglais en 1966... En tout cas, tout ceci est plutôt surprenant
dans un film de science-fiction.
Mais Les Daleks envahissent la Terre se regarde d'abord
comme on lit une BD. Avec leurs théories scientifiques
fumeuses sur le noyau terrestre, leur soucoupe volante qui semble
s'être échappée d'un manège forain
et leur sale manie de clignoter au rythme de leurs paroles, les
Daleks sont vraiment irrésistibles. Et puis, ce film ne
se prend pas au sérieux. Savez-vous, par exemple, quelle
est la meilleure manière de s'échapper d'une soucoupe
volante ? Ceux qui pensent qu'il faut voler une navette,
comme dans Independance Day, se trompent : il suffit
en fait de se glisser dans... le vide-ordures. Le succès
du film doit aussi beaucoup à Peter Cushing. L'idée
de lui confier le rôle du Docteur Who s'avère excellente.
Il fait de son personnage un savant un peu excentrique, un vieux
monsieur très british qui passe son temps à ôter
et remettre ses gants, à rajuster son cache-nez, comme
s'il n'était pas vraiment concerné par les événements
qui se déroulent sous ses yeux. A ses côtés,
Bernard Cribbens interprète un policeman qui ne manque
pas d'humour (voir la scène du repas des hommes-robots).
La réédition en
Le DVD contient tout d'abord une courte présentation
du film et de ses personnages principaux par Jean-Pierre Dionnet.
Suivent ensuite les habituelles galerie de photos, filmographies
et notes de production. Mais le bonus le plus intéressant
est de loin Dalekmania, un long reportage sur la folie
qui secoue les fans du Dr Who depuis plus de quarante ans. Adaptations
cinématographiques, produits dérivés, interviews :
c'est une mine d'information pour ceux qui tirent la langue depuis
des années en attendant de voir enfin à quoi ressemblent
ces fameux Daleks.
Les meilleures scènes
- Le Docteur et Tom ont été capturés
par les Daleks qui les ont emmenés dans leur vaisseau
pour les convertir en hommes-robots. Mais les résistants
passent à l'attaque alors que leur conditionnement n'est
pas encore terminé. Seul le Docteur parvient à
s'enfuir et Tom, obligé de jouer le jeu, fait semblant
d'être un homme-robot. C'est ainsi qu'il rejoint une patrouille
et découvre les joies de la gastronomie Dalek. A tour
de rôle, chaque homme-robot se lève et va chercher
dans un distributeur une assiette en carton contenant une poignée
de pilules multicolores. Mais il faut ensuite les manger...
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- Susan, Wyler et Dortmun l'homme au fauteuil
roulant s'apprêtent à quitter Londres dans une vieille
camionnette. Mais au moment où Dortmun ouvre les portes
du garage, il voit des Daleks qui remontent la rue dans leur
direction. N'écoutant que son courage, il se précipite
sur eux et commence à leur jeter des bombes. Hélas,
elles ne sont pas assez puissantes pour les détruire.
Il jette alors son sac entier de bombes contre la façade
d'une maison, qui s'effondre en ensevelissant les robots. Mais
il est lui aussi écrasé sous les décombres.
Susan pousse un cri, car des Daleks surgissent
maintenant à l'autre extrémité de la rue.
Wyler démarre, fonce sur eux et en renverse quelques-uns
au passage. Mais l'alerte est rapidement donnée et le
vaisseau des Daleks repère la camionnette des fugitifs
sur une route de campagne. Lorsqu'ils entendent le bruit de la
soucoupe volante qui se rapproche, Wyler et Susan courent se
mettre à l'abri sous des arbres. Il était temps :
une boule de feu s'échappe de la soucoupe et fait exploser
la camionnette.
Avec ces effets spéciaux un peu kitsch
et cette vieille camionnette (comment peut-elle encore fonctionner
en 2150 ?), cette scène semble provenir d'un vieux
film de SF des années cinquante.
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- Il ne faut à aucun prix rater la fin
du film dans laquelle les Daleks pètent les plombs. Tels
des hommes ivres, ils n'arrivent plus à contrôler
leurs déplacements et finissent par se jeter dans le puits
de mine alors que leur soucoupe volante s'écrase au sol.
Bien fait pour eux ! Il ne restera plus
au Docteur qu'à ramener Tom à son point de départ,
à l'endroit et au moment où le cambriolage de la
bijouterie a lieu. Mais Tom, qui a compris quels avantages on
peut tirer des voyages dans le temps, lui demande de le ramener
quelques instants plus tôt.
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Souvenirs, souvenirs...
Un samedi matin d'octobre, à Londres. Dehors il faisait
froid, il pleuvait et je n'arrivais pas à sortir du lit.
Histoire de finir de me réveiller, j'allumai la télé
et je zappai, à la recherche d'une émission intéressante.
Après quelques tentatives, je tombai sur ce que je cherchais :
la rediffusion d'un vieil épisode en noir et blanc de
la famille Adams. Mais il était presque terminé.
Coup de bol, il était suivi d'une autre rediffusion en
noir et blanc, cette fois d'un vieil épisode du Dr
Who.
A l'époque, je connaissais le feuilleton de réputation,
mais jamais encore je n'avais eu l'occasion d'en regarder le
moindre épisode. Et en plus, c'était un épisode
avec des Daleks. Tant pis ! Quitte à être en
retard, je décidai de le regarder jusqu'au bout. Je suis
donc arrivé en retard pour le breakfast, mais cette grasse
matinée restera un de mes meilleurs souvenirs londoniens.
Pour la petite histoire...
Au fait, savez-vous qu'en 1987 huit aventures du Dr Who ont
été publiées en livre de poche par les éditions
Garancière ? En voici les titres, au cas où...
- Le Docteur entre en scène
- Les croisés
- Les Daleks
- Les Daleks envahissent la Terre (et,
oui...)
- Le cerveau de Morbius
- Le masque de Mandragore
- L'abominable homme des neiges
- Meglos
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