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Les premières minutesDick Willis, l'entraîneur de l'équipe de football du lycée Herrington, est dans une rage folle. Vendredi soir, un match important aura lieu et il est certain que son équipe va se faire tailler en pièces par l'équipe adverse. Il insulte les joueurs, renverse un banc, donne des coups de pieds dans tout ce qu'il trouve et en veut tout particulièrement à Stan, la gloire locale, qui selon lui ne se donne pas assez à l'entraînement. Excédés, les joueurs rentrent aux vestiaires et Willis reste seul sur le terrain. Quelqu'un s'approche de lui : il se retourne, visiblement peu disposé à se laisser importuner par la première personne venue. Pourquoi j'aime ce filmAvec son accroche "Séchez les cours ! C'est une question de vie ou de mort." The Faculty est un campus movie, un de ces films taillés sur mesure pour plaire aux lycéens américains. Il s'agit en général de films d'horreur assez insipides dans lesquels un serial killer, vêtu d'un vieux rideau et le visage dissimulé sous un masque grotesque, poursuit ses victimes en agitant un grand couteau. Mais The Faculty est différent de ces navets. Pour commencer, il s'agit d'un film de science-fiction et non pas d'un film d'horreur ; le méchant de l'histoire n'est pas un psychopathe échappé de l'asile mais une bestiole venue de l'espace, ce qui tend à accroître la durée de vie des personnages. N'étant pas égorgées quelques secondes après leur entrée en scène, il leur est donc possible de posséder des traits de caractère et même, luxe suprême dans un campus movie, de prononcer des dialogues qui ne se limitent pas au sempiternel « Au secours, il arrive ! ». C'est ainsi que Mlle Drake la principale ne jure que par l'équipe de foot, que Mme Olson la prof de musique est un peu à côté de la plaque, que Mlle Burke la prof de Lettres est si timide qu'elle ose à peine parler à ses élèves, que M Willis l'entraîneur de l'équipe de football est un gueulard et que M Tate le prof d'instruction civique est un alcoolique notoire. Du côté des élèves, on trouve aussi un peu de tout : le frêle Casey est le souffre-douleur de tous les balèzes de l'équipe de foot qui le massacrent à longueur de journée, Marybeth est une nouvelle élève qui ne connaît encore personne, Zeke est un dealer/arnaqueur (sa "potion du Druide" est en fait fabriquée à partir de caféine), Delilah est à la fois rédactrice en chef du journal du bahut et capitaine des Pom-pom girls, Stan est le capitaine de l'équipe de foot et Stokely est une taciturne qui fuit la compagnie des autres. Mais brusquement, rien ne va plus au lycée... Les profs ne sont plus les mêmes : on dirait que Mme Olson a rajeuni, que M Willis est devenu sociable et que Mlle Burke a oublié sa timidité pour se transformer en véritable bombe. De plus, ils boivent tous des quantités phénoménales d'eau. Les élèves, à l'exception de ceux précédemment cités, commencent eux aussi à ressembler à des zombies. Casey et Stokely, grande dévoreuse de bouquins de SF, sont les premiers à comprendre ce qui se passe et expliquent aux autres la menace que représentent les parasites extraterrestres. A eux six, ils devront non seulement sauver leur bahut mais aussi notre bonne vieille Terre par la même occasion... The Faculty est un très bon film, il possède même tous les ingrédients qui font les films cultes. Les trucages sont si bien faits qu'on a envie d'y croire, le suspens est entretenu jusqu'aux dernières minutes, l'humour est omniprésent, les personnages sont sympas et crèvent littéralement l'écran tant ils sont criants de vérité. Lequel d'entre nous n'a pas connu au lycée un Zeke qui ne fichait rien en cours tout en étant beaucoup plus calé que la moyenne des élèves, une Delilah plus intéressée par son look et ses relations que par les études, un Stan traînant toujours avec lui un il au beurre noir ou une pommette tuméfiée, une Stokely habillée comme un mec pour qu'on lui fiche la paix, une prof si timide qu'elle rougissait en lisant les horreurs dont les dissertes de ses élèves étaient farcies et un prof de gym jamais content ? Les rôles des profs sont interprétés par des acteurs connus :
Derrière l'histoire, si drôle soit-elle, on découvre bien vite une satire des lycées américains, ces lycées qui privilégient le sport au détriment des études (mais ni les étudiants ni leurs parents ne semblent s'en plaindre). On y découvre aussi une caricature de parents américains (ceux de Casey) pour qui réussir ses études signifie faire comme les autres et même, on peut toujours rêver, faire partie de l'équipe de foot locale. D'un côté six individualistes qui ne rentrent pas dans le moule, de l'autre les profs et les moutons, ceux qui s'alignent bien sagement devant la porte de l'infirmerie lorsqu'on le leur demande et qui se laissent inoculer un parasite extraterrestre sans rechigner, ceux qui se sentent plus forts, mieux dans leur peau une fois que le parasite a pris le contrôle de leur personnalité. Ce film illustre une fois de plus le combat victorieux de l'individu contre la collectivité. Na ! Les meilleures scènesLes trois scènes que je préfère dans The Faculty sont :
La BO
Parmi les morceaux que je préfère, il y a une chouette reprise de Changes de David Bowie par Shawn Mullins, It's over now de Neve et surtout Stay young d'Oasis. D'ailleurs, nous devrions tous avoir une copie des paroles de Noel Gallagher sur notre table de chevet, histoire de ne pas oublier l'essentiel :
C'est bien ce que je pensais. En résumé, cette BO est tout à fait écoutable même sortie du contexte du film. Ceci dit, je suis (agréablement) étonné de n'y trouver ni Rap ni R&B. Les lycéens Américains n'écoutent-ils vraiment que du rock ou bien The Faculty ne viserait-il pas plutôt un public de nostalgiques de ce joyeux cirque que sont les années de lycée, un public de furieux qui écoutait, écoute et écoutera toujours du rock à fond la caisse, un public tel que... moi, au hasard ? Si c'est le cas, je peux vous affirmer que ça le fait. J'adore ce film. La nanaBlondes ou brunes, jeunes ou moins jeunes, dans The Faculty il y a des nanas partout. Alors, pour ce qui est d'en choisir une... Mais il faut quand-même admettre que Laura Harris est à tomber. |
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