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Frédéric Dard - Béru-Béru (1970)

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Béru-Béru
Résumé des premières pages

San-Antonio, "le vieux", Bérurier et Pinaud visionnent de vieilles actualités datant de la fin des années cinquante. On y voit le général Magloire Savakoussikoussa, peu avant qu'il prenne le pouvoir au Kuwa. Depuis, il a été renversé par le président Kelkonoyala et s'est réfugié en Suisse. Mais "le vieux" annonce un scoop à ses collaborateurs : Savakoussikoussa doit être assassiné le lendemain, durant un voyage à Venise.

La mission de San-Antonio et de ses deux acolytes consistera à filer Savakoussikoussa, mais ils ne devront en aucun cas intervenir pour le protéger. S'il est assassiné, ils devront se contenter de repérer et de suivre son meurtrier.

Pourquoi j'aime ce livre

Dans Béru-Béru, Frédéric Dard s'attaque au délicat problème de la politique internationale. Evidemment, comme dans presque tous ses bouquins de cette époque, on se marre de la première à la dernière page.

J'ai lu pour la première fois Béru-Béru en livre de poche il y a bien longtemps ; il me semble que c'était fin 1980 (ce qui ne nous rajeunit pas...). Je le lisais (ou plutôt je le dévorais) dans le bus, le matin en allant au boulot et le soir en rentrant chez moi. Le temps de le sortir de ma poche, de l'ouvrir et il n'y avait plus ni froid hivernal ni gens pressés qui me bousculaient pour avoir une place assise dans le bus. J'étais dans la jungle Kuwienne, fuyant à toutes jambes un troupeau d'éléphants qui chargeait, ou bien j'assistais à un discours de Béru-Béru. Un soir où le bus était encore plus bondé que d'habitude, je me souviens non pas d'un éclat mais d'une véritable explosion de rire. Je venais d'attaquer le chapitre 2 et sa description du garde du corps de Savakoussikoussa, qui surveillait les alentours de la demeure de son patron en tenant ses jumelles à l'envers. Impossible de me retenir. En m'entendant exploser sur mon siège, tous les passagers se sont tournés dans ma direction et le chauffeur (ou plutôt la chauffeuse) du bus a pilé en regardant dans son rétroviseur, au cas où ce bruit incongru aurait eu pour origine un malaise ou une agression. Mais non, ce n'était que moi et mon San-Antonio. Les boules...

Depuis 1997 les meilleurs San-Antonio sont réédités en grand format, ce qui permet enfin de leur attribuer la place qu'ils méritent dans les bibliothèques. Mais sur quelle étagère les ranger : Policiers ou Humour ? Faisons simple : rangeons-les sur l'étagère San-Antonio, car décidément ces bouquins sont inclassables. Donc, au fil des années sont reparus L'histoire de France, Queue d'âne, Le standinge, Les vacances de Bérurier, mais Béru-Béru manquait toujours cruellement à l'appel. Cette injustice vient enfin d'être réparée, ce qui m'a donné envie de bouleverser quelque peu mon planning, de reposer sur ma table de chevet le bouquin que je venais à peine de commencer, de me replonger dans la politique Kuwienne et d'écrire cette page.

J'ai écrit dans une autre page de ce site qu'un bon bouquin est un bouquin dont on se souvient longtemps après l'avoir terminé. Et bien, en voici un bel exemple. En le relisant 22 ans plus tard, je m'aperçois que je sais ce qui va arriver à la page suivante avant de la commencer. Qu'on évoque le coup d'état qui a chassé Savakoussikoussa du pouvoir et je me souviens de ses pauvres épouses qui ont été mangées par les rebelles. Que la Signora Fumaga fasse son apparition et je repense alors au point commun qu'elle avait avec Louis XIV et à sa terrible fin, massacrée aux ciseaux de couture. Que l'avion de Savakoussikoussa s'apprête à atterrir au Kuwa et je revois sa chute sur la terre de son pays, la fameuse pelle du 18 juin qu'on évoque dans tous les manuels d'histoire contemporaine. Vous voyez, 22 ans c'est long et pourtant cette histoire est si délirante que j'ai l'impression de l'avoir lue il y a quelques mois à peine : voici peut-être le plus bel hommage qu'on puisse rendre à un roman.

Le meilleur passage

Il n'y a pas de meilleur passage dans Béru-Béru. C'est une histoire qu'il faut lire (et relire) du début à la fin, en prenant son temps pour bien apprécier les gags, les bons mots mais aussi les pensées plus profondes qui en émaillent chaque page. C'est aussi une occasion de découvrir, ou de redécouvrir pour ceux qui l'auraient oublié, à quel point Frédéric Dard maniait bien la langue Française.

Allez, j'ai quand-même une petite préférence pour le discours de Bérurier dans la division 5 (le bouquin n'est pas découpé seulement en chapitres), et que chaque nouvel élève de Sciences-Po devrait commencer par étudier :

Je vous promets l'hiver, l'eau sur l'évier, la retraite des blanches, la pilule, le droit de grève, le boxif, et la bagnole pour tous. [...] L'achat de vos épouses sera remboursé par la Sécurité Sociale. Et y aura du missionnaire au pot tous les dimanches.

Toute ressemblance avec des discours que vous auriez entendus lors d'une quelconque campagne électorale serait, bien évidemment, totalement fortuite.

En ce moment...

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A bientôt !
Dernière mise à jour de cette page : 01/11/2002

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