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Un jour qu'il se promène près de l'Académie Française, Gaspard Lalouette, marchand de tableaux et d'antiquités, est intrigué par la foule nombreuse qui se presse tout autour de la coupole. Il se renseigne et apprend qu'un certain Maxime d'Aulnay va bientôt prononcer son discours de réception à l'Académie. Mais pourquoi ce discours a-il attiré tant de monde ? Tout simplement parce que Maxime d'Aulnay est candidat à la succession de Mgr d'Abbeville, parce que le précédent candidat à cette succession, Jehan Mortimar, est mort alors qu'il prononçait son discours de réception et parce que la rumeur dit que tous ceux qui voudront s'asseoir dans le fauteuil hanté subiront le même sort. Pourquoi j'aime ce livreLe fauteuil hanté est un récit pour le moins étrange. En partant d'une intrigue policière à priori banale (l'assassinat des candidats à la succession de Mgr d'Abbeville), le lecteur bascule au bout de quelques pages dans un univers fantastique. Comme tous les grands auteurs populaires du début du vingtième siècle (Maurice Leblanc, Pierre Souvestre et Marcel Allain), Gaston Leroux savait jouer avec les nerfs de ses lecteurs. Et ces lecteurs, de quoi avait-ils peur en 1910 ? De la nuit et des choses innommables qu'elle dissimule, des bêtes féroces, des sorciers et même de la science susceptible de donner naissance à des armes terribles. Vous trouverez donc tout cela dans ce roman : la boite qui marche, la chanson qui tue, les parfums tragiques et les rayons assassins sont autant de cauchemars aux noms alléchants auxquels Hippolyte Patard, secrétaire perpétuel de l'Académie Française, devra faire face afin que le quarantième fauteuil retrouve enfin un occupant. Et puis il y a la prose de Gaston Leroux... Si dans certains chapitres le climat est léger, voire humoristique (cet Egyptologue qui avait écrit des pyramides d'ouvrages), dans d'autres il est beaucoup plus tendu. L'auteur va alors directement à l'essentiel quitte à prendre quelques libertés avec la langue Française (« Je me suis fait taire. »). Ce sont ces passages, qui donnent l'impression d'avoir été jetés sur le papier dans l'urgence, qu'on lit et relit avec le plus de plaisir. De plus, tout autant que pour ses péripéties, Le fauteuil hanté est passionnant pour sa galerie de personnages complètement surréaliste. Du savant distrait qui prise le contenu de son encrier, au mage reconverti dans le commerce des peaux de lapins en passant par un candidat Académicien qui (je ne vais quand-même pas tout vous raconter...), les contemporains de Gaston Leroux ne passaient pas vraiment inaperçu. Alors pourquoi ne pas chausser des lunettes bleues, vous mettre du coton dans les oreilles et vous jeter sur ce fauteuil hanté ? Le meilleur passageLe meilleur moment du livre est évidemment "l'expédition" que Lalouette et Patard organisent chez le professeur Loustalot et ce qu'ils découvrent sous son laboratoire. |
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