Alan Parker est étudiant en première année
à l'Université du Maine. Un jour Mrs McCurdy, la
voisine de sa mère, lui annonce que cette dernière
vient d'être hospitalisée à la suite d'une
légère attaque. Il décide de tout plaquer
et de se rendre immédiatement à son chevet. Mais
sa vieille bagnole est en panne et il sait qu'il sera obligé
de faire du stop jusqu'à son domicile situé à
près de 200 kilomètres de l'université.
Si je devais convaincre un réfractaire à la
lecture de mettre le nez dans un bouquin, je crois que je tenterais
ma chance avec Un tour sur le Bolid'. Courte (moins de
100 pages), parfaitement construite, cette histoire de voyage
an auto stop qui tourne mal est à conseiller à
tous ceux qui doutent qu'un livre puisse être aussi captivant
qu'un film.
Les habitués du genre se diront probablement que la
trame de l'histoire n'a rien d'original : durant des pages
et des pages, il arrive des tas de choses pas racontables au
héros jusqu'au moment où... il se réveille
de ce qui n'était en fait qu'un cauchemar. Il se met à
rire de sa stupidité lorsqu'un détail, tout droit
surgi de son cauchemar, fait irruption dans sa vraie vie. Il
comprend alors qu'il n'a pas rêvé. On a déjà
vu ça quelque-part mais, pour un écrivain qui cherche
à tenir ses lecteurs en haleine, la recette fonctionne
à tous les coups.
Cette nuit là Alan Parker a droit à la frayeur
de sa vie. Comme il le dit lui-même, il découvre
qu'il y a des choses en dessous des choses. De plus, comme
il est naturellement très inquiet pour sa mère,
il ne cesse d'envisager le pire et de se poser des questions,
le genre de questions que nous nous poserions tous dans une telle
situation :
- Et si Mrs McCurdy avait voulu le rassurer en minimisant
la gravité de la situation ?
- Et s'il arrivait trop tard à l'hôpital ?
- Et si.. ?
- Et si... ?
Le travail effectué par l'auteur sur la psychologie
d'Alan Parker possède des airs de vécu. On y croit
forcément, puisqu'on sait qu'on aurait pensé la
même chose que lui si on s'était trouvé à
sa place. C'est là tout le savoir-faire de Stephen King :
plonger ses lecteurs dans des situations plus abracadabrantes
les unes que les autres en réussissant le tour de force
de les convaincre que ça pourrait aussi LEUR arriver.
Au fait, savez-vous que cette nouvelle a été
la première à pouvoir être téléchargée
sur le Net ?