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Le dimanche 24 mai 1863, le professeur Lidenbrock rentre chez lui en catastrophe. Il est visiblement très excité par un ouvrage du XIIe siècle qu'il vient de découvrir dans une boutique de Hambourg. Il entraîne son neveu Axel dans son bureau pour lui montrer sa trouvaille, mais un morceau de parchemin s'en échappe et tombe sur le sol. Il contient un message secret rédigé en caractères runiques. Pourquoi j'aime ce livreVoici l'archétype du roman d'aventures du dix-neuvième siècle. On y retrouve tout le savoir-faire de Jules Verne :
Et ça le fait... Plus d'un siècle après la parution de ce roman, le lecteur prend encore plaisir à coller ses pas à ceux du professeur Lidenbrock et à descendre avec lui vers le centre de la Terre. Evidemment, les premiers chapitres ont plutôt mal vieilli. On ne peut s'empêcher de pester contre la lenteur des moyens de transport de l'époque qui cassent le rythme de l'action : on mesurait en semaines des temps de transport que nous mesurons aujourd'hui en heures. De même, la supériorité avec laquelle les habitants de la vieille Europe toisaient les autochtones des autres pays du monde est bien vite agaçante : pourtant, ces "indigènes" et leur progéniture, cette "guirlande d'anges insuffisamment débarbouillés", possédaient également des homologues en France, en Angleterre et en Allemagne. Encore fallait-il admettre leur existence, ce que ne manquaient pas de faire des écrivains comme Charles Dickens. Mais une fois au pied du Sneffels, on oublie vite ces petits travers pour se laisser griser par le récit de Jules Verne. Le suspens est au rendez-vous, de superbes descriptions aussi, et les chapitres du livre se mettent alors à défiler rapidement. De plus, on ne peut s'empêcher, de temps en temps, de délaisser le fond pour la forme, c'est à dire de s'intéresser plus à la prose de l'auteur qu'à l'histoire racontée. C'est qu'à l'époque on savait écrire... Quand on pense que Jules Verne écrivait pour des enfants, on ne peut que constater à quel point le français écrit s'est appauvri en un peu plus d'un siècle. Mais revenons aux runes des premiers chapitres.
Je n'avais jamais relu Voyage au centre de la Terre jusqu'à ce que je me mette à travailler à cette page. Pendant des années cet intérêt pour les runes s'est fait oublier, attendant probablement son heure. Finalement, il y a environ cinq ans, lorsque je suis tombé sur un ouvrage de runologie écrit par Edred Thorsson alors que je fouinais chez un libraire, il s'est brusquement rappelé à mon bon souvenir et j'ai découvert le monde fascinant que j'avais à peine effleuré vingt ans auparavant. Mais ceci est une autre histoire dont je parlerai peut-être un jour. Sans approfondir plus le sujet, je suggérerai néanmoins ces quelques ouvrages à ceux ou celles qui sont intéressés par les runes :
D'autre part, la police TrueType que j'ai utilisée pour l'inscription ci-dessus s'appelle Elder Futhark®. Elle est free lorsqu'on l'utilise pour son usage personnel et est disponible en téléchargement sur de nombreux sites web. Recherchez simplement le fichier « RUNE.TTF » à l'aide de votre moteur de recherche favori. Le meilleur passageAu chapitre XXVI, Axel s'égare alors qu'il ouvrait la marche. Il se retrouve seul dans une galerie, à des kilomètres de la surface du globe, et ses tentatives pour revenir sur ses pas, pour retrouver son oncle et Hans s'avèrent infructueuses. Il essaie de se rassurer en se persuadant que, quoi qu'il arrive, il ne mourra pas de soif car le petit cours d'eau souterrain qui accompagne l'expédition... Mais le sol est sec sous ses pieds : le cours d'eau aussi a disparu. Il commence vraiment à paniquer et, dans sa précipitation, fait une chute qui endommage sa lampe. L'obscurité totale vient alors s'ajouter à la solitude et à la peur de mourir de soif. Même encore aujourd'hui, je ne voudrais pas être à sa place... |
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