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Child of Mine |
The Ghost |
Homeward Bound |
Sunny Side of Heaven |
Bare Trees |
Sentimental Lady |
Danny's Chant |
Spare Me a Little of Your Love |
Dust |
Thoughts on a Grey Day |
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Chronologie
Bare Trees est paru en mars 1972. Il se positionne
entre Future Games (03/09/1971) et Penguin (25/05/1973)
dans la discographie de Fleetwood Mac.
Le disque en quelques morceaux
Child of Mine
Pour commencer en beauté, voici un blues-rock bien
carré qui renoue avec le passé bluesy des musiciens.
On s'amuse bien en écoutant ce morceau. Danny Kirwan
(guitare) et Christine McVie (piano électrique / orgue)
sont aussi teigneux qu'aux grandes heures du Blues boom, John
McVie (basse) et Mick Fleetwood (batterie) sonnent comme au temps
des Bluesbreakers.
Homeward Bound
Sur cette composition de Christine McVie, les parties de guitare
sont somptueuses, l'orgue moelleux à souhait et Christine
chante bien fort qu'elle en a marre des tournées qui lui
pourrissent la vie :
Je veux m'asseoir chez moi dans mon rockin' chair
Je ne veux plus parcourir le monde
En ce qui me concerne, j'ai eu ma dose
...
Je ne veux plus voir d'autres sièges d'avion
Ni d'autres chambres d'hôtel
Jamais encore un piano n'avait été autant mis
en avant sur un disque du Mac. Et pour cause, quand on a trois
lead guitarists... Mais les temps changent et Homeward Bound
est représentatif de la direction vers laquelle la musique
du groupe va s'orienter après le départ de Danny
Kirwan.
Sunny Side of Heaven
Un bel instrumental composé par Danny Kirwan, une mélodie
aérienne à la façon du Fleetwood Mac de
Peter Green, ce qui nous rappelle qu'il pouvait jouer bien autre
chose que des morceaux à trois accords. Mais tous ceux
qui ont écouté Albatross.le savaient déjà...
Appréciez la partie de guitare de Danny Kirwan à
sa juste valeur. C'est, à mon avis, la dernière
fois qu'on en entendra une aussi belle sur un disque du Mac qui,
après son départ, n'aura plus jamais de guitariste
de ce niveau.
Sentimental Lady
Le slow qui tue, avec des churs à tomber pendant
le refrain (Christine) et un solo de guitare bourré d'effets
qu'on croirait sorti de Goat's head soup des Stones (Danny).
En fait, Sentimental Lady est toujours le morceau qui
j'ai envie d'écouter en premier lorsque je pose Bare
Trees sur ma platine.
Les paroles de (et chantées par) Bob Welch collent
parfaitement bien à la mélodie, même si elles
sont un peu indigestes à force d'être trop sucrées.
Mais il faut dire qu'on aimait ça à l'époque :
Gentil vent sentimental
Qui souffle à nouveau sur ma vie
Lady sentimentale
Gentille
Malheureusement cette chanson, sortie en 45 tours pour promouvoir
l'album, n'a pas cartonné dans les charts. C'est pourquoi
Bob Welch l'a réenregistrée sur son premier album
solo, après avoir quitté Fleetwood Mac.
Dust
Avec cette grille d'accords alambiquée et cette guitare
qui sonne parfois comme sonnait celle de Peter Green, Dust
aurait pu figurer sur Then Play On, l'album le plus ambitieux
du groupe paru en 1969.
Danny Kirwan avait-il tendance à broyer du noir ce
jour-là ? En tout cas, ses paroles ne sont pas des
plus réjouissantes :
Lorsque la flamme blanche en nous s'en ira
Et nous, qui aurons perdu les joies de ce monde,
Rigides dans l'obscurité,
Laissés seuls,
Tomberons en poussière
...
Quand nous serons poussière.
Heureusement que la mélodie rattrape le texte.
Pourquoi j'aime ce disque
Je trouve que Bare Trees prend de l'importance avec
les années. A sa sortie, ce n'était qu'un album
charnière dans la carrière d'un groupe en pleine
mutation. Fleetwood Mac avait bâti sa réputation
sur ses trois lead guitarists : Peter Green, Jeremy Spencer
et Danny Kirwan. Mais en 1971 rien ne va plus. Peter Green s'en
va et Jeremy Spencer le suit de près. Arrivent alors deux
nouvelles recrues : Christine McVie, ex-pianiste et chanteuse
de Chicken Shack, ainsi que Bob Welch, guitariste et chanteur
Américain. Leur premier album en commun, Future Games,
sera un round d'observation et il faudra attendre Bare Trees
pour que chacun des musiciens trouve sa vraie place au sein de
la formation.
La musique de Bob est profondément Américaine,
The Ghost pourrait tout à fait être la bande
originale d'un polar made in USA. On imagine volontiers le héros,
dans sa grosse voiture, traverser le Golden Gate à l'aube
avec The Ghost en fond sonore. Par contre, celle de Christine
et Danny, mélange de Pop songs et de British Blues-rock,
reste indiscutablement Anglaise.
Dans Bare Trees, on trouve donc à la fois ce
qui a fait l'ancien et ce qui fera le nouveau Fleetwood Mac,
et le cocktail est plutôt réussi. Danny Kirwan confirme
qu'il est non seulement un grand guitariste mais aussi un auteur-compositeur
aux idées originales, Christine McVie ne reste pas sur
la touche et, non contente d'assurer aux claviers, écrit
deux chansons qui tiennent la route. Pour faire bonne mesure,
Bob Welch en aligne autant qu'elle. Quant aux membres du groupe
qui ne composent pas, ils assurent une rythmique impeccable qui
donne une unité à ce disque aux inspirations plutôt
variées.
Bare Trees n'est pas un concept album. Ce n'est qu'une
dizaine de morceaux interprétés par cinq musiciens
qui avaient envie de jouer ensemble (et qui d'ailleurs, il faut
le souligner, joueront rarement aussi bien par la suite). Mais
c'est un témoin de son époque. Il porte en lui
le son du début des seventies, des détails qui
ne trompent pas tels que cette façon un peu funky de jouer
du piano électrique, ces pédales d'effet indispensables
à l'époque dans tout solo de guitare, ce vibrato
sur l'orgue et ces churs qui font parfois sourire aujourd'hui.
Peu après la sortie de ce disque, Danny Kirwan quittait
à son tout Fleetwood Mac. Cette fois, le rock Anglais
allait vraiment laisser la place à du rock FM Américain.
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