La réédition d'août 2002 |
LET'S SPEND THE NIGHT TOGETHER |
YESTERDAYS' PAPERS |
RUBY TUESDAY |
CONNECTION |
SHE SMILED SWEETLY |
COOL, CALM & COLLECTED |
ALL SOLD OUT |
MY OBSESSION |
WHO'S BEEN SLEEPING HERE ? |
COMPLICATED |
MISS AMANDA JONES |
SOMETHING HAPPENED TO ME YESTERDAY |
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Chronologie
Between the Buttons a été enregistré
en 1966. Il est sorti en janvier 1967, et vient donc se positionner
entre les deux compilations Big Hits, High Tide and Green
Grass (novembre 1966) et Flowers (septembre 1967).
Le disque en quelques morceaux
Who's been sleeping here ?
L'espace de quelques minutes Mick Jagger se prend pour Bob
Dylan. Et ça marche ! Il chante comme Dylan un texte aussi
tordu que les textes du grand Bob, Brian Jones joue de l'harmonica
comme Dylan, et le piano de Nicky Hopkins finit de donner l'illusion.
Sommes-nous en train d'écouter Between the Buttons
ou bien Blonde on Blonde ?
Miss Amanda Jones
Une chanson sur Amanda Jones, qui en 1966 ne s'appelait pas
encore Amanda Lear. Un prétexte pour balancer un bon boogie
à fond la caisse, et les guitares de Keith Richards et
Brian Jones s'en donnent à à cur-joie.
Something happened to me yesterday
Après s'être pris pour Bob Dylan, voilà
que les Stones se prennent pour les Kinks. Cette chanson est
écrite dans le style de celles de Ray Davies. Mick chante
de son plus bel accent cockney, et il y a même une fanfare
qui joue du jazz New Orleans...
Pourquoi j'aime ce disque
Ce disque est une exception dans la discographie des Stones.
Jusqu'à présent proches de la musique américaine,
ils ont cette fois enregistré un album qui sonne très
Anglais et très pop.
Between the Buttons est pour moi un ensemble de cartes
postales du swingin' London, tel qu'il était en cette
fin des sixties. Ce que Donovan réussissait avec ces 45
tours (Sunny South Kensington par exemple) les Stones
l'ont fait sur tout un 33 tours. C'est à tel point que,
lorsqu'on vient juste de l'écouter, on est étonné
de ne pas voir des filles en mini-jupes et des bus rouges à
étages dans la rue. C'est aussi le dernier coup de chapeau
de Brian Jones : guitares, piano, orgue, accordéon, xylophone,
vibraphone, flûte, sitar, harmonica : il joue de tous les
instruments.
Il parait que cet album est un peu le mal aimé des
fans des Stones. C'est "de la pop music assaisonnée
de bidouillages électroniques". Tant pis pour eux...
Pour la petite histoire...
Pour caser Let's spend the night together et Ruby
Tuesday sur la version américaine du 33 tours il a
fallu supprimer deux morceaux qui figuraient sur la version anglaise
du disque : Back Street Girl, une valse sur laquelle Brian
Jones joue de l'accordéon et Please Go Home. C'est
malheureusement la version américaine qui a servi de base
pour la réédition en CD...
M'enfin, on peut quand-même retrouver ces deux morceaux
sur la compilation Flowers.
La réédition
d'août 2002
S'il existait un award de la réédition en CD,
il faudrait certainement l'attribuer aux gens qui travaillent
pour ABKCO et qui sont à l'origine de la réédition
de tous les albums des Stones parus chez Decca durant les sixties.
Between the Buttons est désormais disponible dans
les deux versions : anglaise et américaine.
Evidemment j'ai acheté la version anglaise, celle sur
laquelle on trouve Back Street Girl et Please Go Home.
Voici donc enfin le contenu du 33 tours original :
Yesterday's Papers
My Obsession
Back Street Girl
Connection
She Smiled Sweetly
Cool, Calm & Collected
All Sold Out
Please Go Home
Who's Been Sleeping Here ?
Complicated
Miss Amanda Jones
Something Happened To Me Yesterday
Grâce au procédé DSD (Direct Stream Digital),
Between the Buttons bénéficie d'une véritable
cure de jouvence. Le son de l'album acquiert une clarté
et un relief que je n'aurais jamais soupçonnés.
La voix de Mick Jagger devient parfaitement audible et on comprend
tout ce qu'il chante. De nouveaux instruments, qu'on n'entendait
pas (ou très mal) sur la précédente réédition,
apparaissent un peu partout : castagnettes, guitares,
claviers, percussions et bruitages électroniques. En fait,
le son est désormais si vrai que c'est un peu comme si
les Stones étaient là, devant la platine, en train
de jouer les morceaux de leur album rien que pour moi. Je n'ose
même pas me retourner, de peur de me retrouver nez à
nez avec le fantôme d'un Brian Jones hilare pianotant sur
son Melotron.
La pochette est fidèlement reproduite. On peut enfin
admirer, dans les coins inférieurs, les fameux boutons
qui ont donné son titre à l'album. Les dessins
et les textes de Charlie Watts sont aussi présents. Ceci
prouve que, quand on veut, il est possible de réduire
la pochette d'un 33 tours au format d'un CD sans rien perdre
de ce qui faisait le charme de l'original.
En conclusion, ce disque est un patchwork de sons, dans la
même veine que ceux fabriqués par le Pink Floyd
et les autres groupes psychédéliques anglais en
1967. Une fois qu'on a écouté Between the Buttons
dans sa version "décrassée", on réalise
que les Stones ne se sont pas simplement contentés d'ajouter
ici et là quelques sonorités exotiques ou électroniques
à leurs chansons pour qu'elles soient à la mode.
Ils étaient vraiment à l'avant garde de la musique
de leur temps. Etait-ce grâce à la curiosité
de Brian Jones, toujours en quête de nouveaux horizons
musicaux, au travail du producteur Andrew Loog Oldham ou bien
étaient-ils simplement poussés par ce vent de folie
et de créativité qui soufflait sur l'Angleterre ?
En tout cas le résultat est là et, si le DSD
a pu redonner un tel coup de jeune à tous les vieux albums
des Stones, je connais quelques autres rééditions
qui vont bientôt atterrir sur mes étagères...
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