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Strange Brew |
Sunshine Of Your Love |
World Of Pain |
Dance The Night Away |
Blue Condition |
Tales Of Brave Ulysses |
Swlabr |
We've Going Wrong |
Outside Woman Blues |
Take It Back |
Mother's Lament |
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Chronologie
Disraeli Gears, second album de Cream, est paru en
1967. Dans la discographie de Cream il se situe entre Fresh
Cream (1966) et Wheels of fire (1968). Il a été
enregistré aux studios Atlantic de New York en mai 1967.
Le disque en quelques morceaux
Sunshine Of Your Love
LE tube de Cream. Sur Sunshine Of Your Love, Clapton
n'a pas assez de mains pour tout jouer en même temps : il
a donc recours au re-recording pour superposer rythmique et lead
guitar, Evidemment, il ne pouvait pas jouer la même chose
sur scène : c'est pourquoi la musique de Cream
en concert était assez différente de celle de leurs
disques.
Tales Of Brave Ulysses
« Dis maman, c'est quoi un guitar hero ? »
Pas facile d'expliquer ça à un petit jeune,
mais Tales Of Brave Ulysses peur apporter un élément
de réponse à cette question. Sur ce morceau, on
peut entendre parfois jusqu'à 3 pistes de guitare simultanées.
C'est l'occasion d'assister à un festival Eric Clapton,
qui s'amuse comme un fou avec son nouveau jouet : une
pédale wah-wah. En 1967, il cherchait certainement à
se rapprocher du son de Jimi Hendrix, qui était à
la fois son inspirateur et son ami, et qu'il admirait au point
d'adopter la même coupe de cheveux que lui.
Tales Of Brave Ulysses porte en lui la marque de fabrique
des sixties. Durant la décennie qui suivra la parution
de Disraeli Gears, des tas de groupes s'évertueront
à sonner comme Cream (les journalistes inventeront même
un nouveau verbe pour qualifier le jeu de leur lead guitaristes ; on
dira d'eux qu'ils claptonisent), mais le plus souvent les élèves
n'égaleront pas les maîtres.
Take It Back
Take It Back est-il un morceau "live in the studio" ?
En tout cas, on entend des clameurs et des applaudissements derrière
le groupe. Cette fois, Cream revient au bon vieux blues, avec
harmonica et riffs de guitare comme on aime. Il a probablement
été enregistré en une seule prise, sans
aucun artifice de studio, et c'est pourquoi il s'agit du morceau
le plus pêchu de tout l'album.
Mother's Lament
Pour finir, voici le genre de morceaux qu'on peut entendre
dans les pubs Londoniens le vendredi soir, lorsque tout le monde
chante avec une pinte de bière à la main, ou bien
sur la scène des cabarets. Eric Clapton, Jack Bruce et
Ginger Baker, accompagnés par un vieux piano bastringue
qu'on martyrise, chantent la douleur d'une mère qui vient
d'égarer son bébé.
Ca n'a rien à voir avec le blues ou la pop music, mais
c'est une manière amusante de conclure un album tel que
celui-ci.
Pourquoi j'aime ce disque
Disraeli Gears est un disque qui se situe à
la croisée de plusieurs courants musicaux. Indiscutablement,
il plonge ses racines dans le blues et les solos d'Eric Clapton
s'appuient presque toujours sur la bonne vieille gamme pentatonique.
Au rock psychédélique, qui venait d'éclore
quelques mois plus tôt dans la baie de San Francisco, il
prend les sonorités saturées et l'utilisation de
tout un tas d'effets électroniques, dont la pédale
wah-wah. A la pop music Anglaise, il prend les mélodies
accrocheuses, ainsi que les vocaux parfois chantés à
deux voix et qui montent souvent dans les aigus. De plus, comme
d'autres groupes de l'époque (Procol Harum, King Crimsom),
Cream confie l'écriture des textes de ses chansons à
un poète, en l'occurrence Pete Brown. L'assemblage de
tous ces éléments hétéroclites fournit
pourtant un disque exceptionnel : Disraeli Gears
est non seulement le meilleur album de Cream mais aussi le meilleur
album d'Eric Clapton dans sa période "God".
Cependant Disraeli Gears n'est pas ce qu'on pourrait
appeler un album intemporel. Lorsqu'on l'écoute, on comprend
vite qu'il a été enregistré il y a bien
longtemps. Par exemple, lorsqu'on l'écoute au casque,
on est dérouté par son étrange stéréophonie.
La batterie de Ginger Baker (et quelques rares pistes de guitare)
sortent sur le canal de gauche, mais tout le reste sort sur le
canal de droite. Quant au lyrisme de ses textes, il est presque
agaçant si on cherche à en traduire les paroles.
Alors, pourquoi Disraeli Gears figure-t-il parmi mes disques
préférés ? Tout simplement à
cause du son et de l'inspiration de Cream.
En ce qui concerne le son, chaque morceau du disque est gorgé
du son chaud, rond, vibrant, des amplis à lampes et je
doute qu'on puisse encore enregistrer aujourd'hui un album qui
sonnerait aussi bien. En ce qui concerne l'inspiration, Eric
Clapton, Jack Bruce et Ginger Baker atteignent ici des sommets.
Avec leur précédent album ils avaient accroché
leur wagon au train du British Blues, avec leur album suivant
ils se mettront à cogner vraiment fort et contribueront
à inventer le hard rock, mais dans les deux cas leur musique
devra beaucoup à l'improvisation. Sur Disraeli Gears,
en revanche, on sent bien que tout a été pensé
à l'avance.
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