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Out Of Time |
Jagger / Richards |
Don't Lie To Me |
Wonder / Riser / Hunter
/ Hardaway |
Somethings Just Stick In Your Mind |
Jagger / Richards |
Each And Everyday Of The Year |
Jagger / Richards |
Heart Of Stone |
Jagger / Richards |
I'd Much Rather Be With The Boys |
Oldham / Richards |
(Walkin' Thru The) Sleepy City |
Jagger / Richards |
We're Wastin' Time |
Jagger / Richards |
Try A Little Harder |
Jagger / Richards |
I Don't Know Why |
Jagger / Richards |
If You Let Me |
Jagger / Richards |
Jiving Sister Fanny |
Jagger / Richards |
Downtown Suzie |
Jagger / Richards |
Family |
Jagger / Richards |
Memo From Turner |
Jagger / Richards |
I'm Going Down |
Jagger / Richards |
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Chronologie
Metamorphosis est une compilation de morceaux inédits
des Rolling Stones et de Mick Jagger. Il est paru chez Decca
en 1975, bien des années après la fin du contrat
unissant les Rolling Stones et cette compagnie discographique.
Le disque en quelques morceaux
Jiving Sister Fanny
Jiving Sister Fanny a été enregistrée
pendant les séances de Let it bleed. Ce morceau
justifie à lui seul l'achat de Metamorphosis. En
fait, il est tellement bon qu'on a du mal à comprendre
pourquoi les Stones l'ont laissé dormir dans un tiroir
jusqu'à ce que Decca l'exhume en 1975. Mick Taylor, en
état de grâce, nous balance un de ses meilleurs
solos tous albums confondus, Mick Jagger chante comme un damné,
Keith Richards assure comme une bête et la rythmique Bill
Wyman / Charlie Watts finit de lier la sauce. Si ce n'est pas
un des plus grands morceaux des Stones...
I'm Going Down
Vous rêvez d'un morceau des Stones dans lequel les riffs
de Keith Richards seraient énormes
et Mick Jagger braillerait à s'en faire péter les
cordes vocales ? Vous voulez, à l'aide d'un seul
morceau, expliquer à un copain la musique des Stones ?
Dans un cas comme dans l'autre, c'est I'm Going Down qu'il
vous faudra poser sur votre platine.
I Don't Know Why
Il s'agit de la reprise d'un morceau de Stevie Wonder, et
par la même occasion de l'examen de passage de Mick Taylor.
En effet, le jeune prodige qui vient de quitter les Bluesbreakers
de John Mayall pour rejoindre les Stones effectue ici sa première
séance d'enregistrement avec son nouveau groupe. Il nous
balance un grand solo au bottleneck dans la lignée de
la musique qu'il jouait avec les Bluesbreakers. Bientôt
des cuivres (Al Kooper et Bobby Keys) arrivent et propulsent
le morceau à la vitesse grand V. En écoutant le
résultat final, on est bien obligé d'admettre que
les Stones de 1969 étaient en super forme,
Memo From Turner
La version "Stonienne" de la BO du film Performance
dans lequel Mick Jagger interprète le rôle de Turner,
une rock star à la retraite. Les Stones y sont accompagnés
par Ry Cooder à la slide. D'ailleurs, puisqu'on est en
train de parler de Performance, quand rééditera-t-on
ce film et sa BO ? Même si je préfère
la version originale de la chanson à cause de sa slide
guitar complètement hallucinée (encore Ry Cooder),
celle figurant sur Metamorphosis n'est pas mal non plus.
Downtown Suzie
Un des rares morceaux composés par Bill Wyman pour
les Stones, et non pas pour ses propres albums solos. Downtown
Suzie est un country blues sympa. Avec sa guitare acoustique
et son refrain, plus gueulé que vraiment chanté
(les Stones devaient avoir des tas de potes en studio ce jour-là),
il fait irrésistiblement penser à un soir de beuverie
entre copains. Un grand moment, datant des sessions de Beggar's
Banquet en 1968.
I'd Much Rather Be With The Boys
Un morceau datant de juillet 1964 et co-signé par Andrew
Loog Oldham et Keith Richards, une ballade dans le style de
Blue turns to Grey ou de The singer not the song.
Ce morceau n'est pas aussi indispensable que ceux évoqués
précédemment, mais il porte en lui toute la candeur
du début des sixties. Plus les années passent et
plus je l'apprécie.
Pourquoi j'aime ce disque
D'habitude je n'aime pas les compilations, sauf lorsqu'il
s'agit de compilations de singles car c'est souvent la seule
manière d'en avoir les faces B. Mais ce disque est différent.
Metamorphosis m'a toujours fait penser à une malle
bourrée de vieilles fringues abandonnée dans un
grenier poussiéreux. Un beau jour quelqu'un monte dans
le grenier, découvre la malle et commence à fouiller
dedans. Si les premières frusques qu'il en sort ne sont
pas extraordinaires, le fond de la malle recèle en revanche
de vrais trésors.
Metamorphosis n'est pas vraiment un album des Stones,
car Mick Jagger y est parfois accompagné par des musiciens
de studio (parmi lesquels Jimmy Page et John Paul Jones : excusez
du peu...), mais ce n'est pas non plus juste un tas de chutes
et de fonds de tiroirs compilé par Decca. Honnêtement,
si les Stones pouvaient nous sortir des morceaux de ce calibre
à chaque nouvel album je crois que personne ne s'en plaindrait.
A l'image de sa pochette, Metamorphosis nous fait revivre
la métamorphose des Stones. Entre 1963 et 1969 ils sont
sortis de leurs cocons et ont pris leur envol, le groupe de rythm
and blues est devenu le plus grand groupe du monde.
Curieusement, ce disque n'avait jamais encore été
réédité en CD. Seuls étaient disponibles
sur la compilation The Rolling Stones singles collection - the
London years parue en 1989 les deux singles I Don't
Know Why / Try A Little Harder et Out
Of Time / Jiving Sister Fanny. Depuis le
20 août 2002 la discographie des Stones en CD est enfin
complète, et je peux vous dire que je n'ai pas fini d'écouter
et de ré écouter Metamorphosis.
Souvenirs, souvenirs...
J'ai acheté Metamorphosis par un matin d'automne,
alors que j'étais allé faire des courses à
Melun. Le rayon disques du grand magasin se trouvait au sous-sol.
C'était un véritable capharnaüm : vaisselle,
bijoux de verroterie et 33 tours s'y entassaient pèle-mêle,
et pour ne pas repartir bredouille il ne fallait pas hésiter
à fouiller. Pour moi, c'était une vraie caverne
d'Ali Baba. En ressortant du magasin, le disque sous le bras,
il y avait tant de brouillard dehors que je décidai de
ne pas prendre le bus et de marcher jusqu'à la gare. Et
oui, j'adore marcher dans le brouillard. Tout y est bizarre,
même la rue dans laquelle vous habitez semble être
différente par un jour de brouillard. Croyez-le ou non,
ce jour-là la Seine avait vraiment des airs de Tamise
et le clocher de St Aspais aurait tout aussi bien pu être
celui de Big Ben. Je crois que c'est là, le col relevé
et les mains plongées dans les poches de mon caban pour
essayer d'échapper à l'humidité glaciale
qui transperçait tout, que j'ai compris pourquoi les Anglais
étaient capables de jouer le blues aussi bien que les
vieux bluesmen du delta du Mississippi. En rentrant chez moi
je me suis dépêché d'écouter Metamorphosis,
et je me suis vite aperçu que c'était le disque
idéal pour une telle journée.
Depuis, je considère Metamorphosis comme un
des disques les plus British que je connaisse.
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