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Fiche technique
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Titre |
Au service secret de sa Majesté |
Genre |
Espionnage |
Année |
1969 |
Réalisateur |
Peter Hunt |
Musique |
John Barry |
Titre original |
On Her Majesty's Secret Service |
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Distribution
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James Bond |
George Lazenby |
Tracy |
Diana Rigg |
Blofeld |
Telly Savalas |
Irma Bunt |
Ilse Steppat |
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Les premières minutes
A Londres, Q présente à M des déchets
radioactifs miniaturisés. Bien utilisés, ils pourraient
servir à localiser des agents ennemis. Mais M l'écoute
d'une oreille distraite car il est préoccupé : si
seulement ces déchets pouvaient l'aider à retrouver
007 qui a disparu... Le Premier ministre en personne tient à
être tenu au courant de l'avancement des recherches.
Au même moment, au Portugal, James Bond serpente sur
une route de montagne au volant de son Aston Martin DB5. Un coup
de klaxon retentit derrière lui, et une Cougar rouge pilotée
par une jeune femme le double. Quelques kilomètres plus
loin, il retrouve la Cougar garée au bord d'une plage.
Intrigué, il ouvre sa boite à gants qui contient
un fusil à lunette démontable, en sort la lunette
de visée et observe la jolie conductrice qui marche maintenant
en direction des vagues. Lorsqu'il comprend qu'elle va se suicider,
il roule jusqu'au bord de l'eau, sort de sa voiture, se débarrasse
prestement de son chapeau, sa veste et son holster puis court
derrière elle. Il la prend dans ses bras au moment où
elle s'évanouit. Lorsqu'elle reprend connaissance sur
le sable chaud, Bond se présente en utilisant la formule
consacrée :
Je m'appelle Bond, James Bond.
Mais à cet instant, deux hommes surgissent derrière
lui. Le premier le menace d'un pistolet, tandis que l'autre pointe
la lame d'un couteau sur la gorge de la jeune inconnue.
Pourquoi j'aime ce film
Au service secret de sa Majesté est un film
plein de paradoxes. Dans les mois qui ont suivi sa sortie le
18 décembre 1969, il a rapporté moins d'argent
que les autres James Bond. Pourtant, aujourd'hui les spécialistes
considèrent qu'il s'agit d'un des meilleurs de toute la
série. George Lazenby a été descendu en
flammes par les critiques, le public et même le réalisateur.
Pourtant, aujourd'hui on considère qu'il s'agit du James
Bond qui ressemble le plus au personnage des romans de Ian Flemming.
Alors, qu'en est-il exactement ? Que faut-il penser de ce
film ?
Pour moi, Au service secret de sa Majesté est
l'archétype du grand film d'aventure. Peter Hunt voulait
en toute modestie réaliser le meilleur James Bond, et
il s'y est donc employé. Le roman de Ian Flemming, paru
en 1963, lui fournissait un scénario en béton,
et il l'a suivi scrupuleusement. Par un gros coup de chance,
il a découvert en Suisse un hôtel perché
en haut d'une montagne qui ressemblait exactement au nid d'aigle
de Blofeld tel qu'il est décrit dans le livre. Il ne restait
plus qu'à trouver des acteurs...
Il ne prenait pas un gros risque en offrant le rôle
de Tracy à Diana Rigg, qui avait déjà largement
fait ses preuves dans Chapeau Melon & Bottes de cuir.
Par contre, le choix de George Lazenby pour le personnage principal
était plus risqué. En effet, ce mannequin australien
de 29 ans n'était pas un comédien professionnel,
et il a dû faire ses preuves en acceptant de tourner un
bout d'essai. C'est d'ailleurs ce qui lui a permis de décrocher
le rôle, car il mettait tant de cur à l'ouvrage
dans les scènes de bagarre (il ne savait pas retenir ses
coups...) que ses combats possèdent un réalisme
rarement atteint au cinéma. Le James Bond qu'il incarne
est très différent de son prédécesseur
(et aussi de ses successeurs...). Il est plus simple, moins frimeur.
Il ne s'encombre pas de tout un tas de gadgets, préférant
se servir de ses poings lorsque c'est nécessaire. Il est
aussi plus humain : Au service secret de sa Majesté
est le seul film de la série dans lequel on voit le héros
tomber vraiment amoureux. Quant au choix de Telly Savalas pour
incarner Blofeld, le méchant de l'histoire, il est excellent.
Telly Savalas avait à son actif tout un tas de rôles
de salauds dont il a pu s'inspirer pour créer à
l'écran le Blofeld cynique et prétentieux qu'avait
imaginé Ian Flemming.
Une fois qu'on l'a vu, Au service secret de sa Majesté
est un film qu'on n'oublie pas de sitôt :
Tout d'abord, on ne s'ennuie pas en le regardant car il est
bourré de scènes d'action. Des jolies plages du
Portugal au nid d'aigle de Blofeld, de l'hôtel dans lequel
il est descendu aux pentes du Schilthorn, avec ses poings ou
une mitraillette, James Bond bastonne du générique
de début au générique de fin.
Ensuite, Peter Hunt a réalisé un film très
esthétique. Si ce James Bond est plus réaliste
(donc plus crédible) que les autres, les paysages, décors
et costumes ne sombrent pas pour autant dans la banalité.
Si cette fois l'antre du méchant n'est situé ni
au cur d'un volcan ni au fond d'un océan, ni dans
l'espace, elle est par contre de toute beauté. Et les
paysages Alpins qui l'entourent sont exploités au maximum : en
hélicoptère, à ski, en bobsleigh, ils sont
vraiment impressionnants. Il faut dire qu'en 1969 on n'avait
jamais encore vu de scènes de ski filmées de cette
façon. Peter Hunt avait recruté pour cette occasion
deux cameramen un peu spéciaux : Willy Bogner
et John Jordan. Willy Bogner, ancien champion olympique, filmait
sous des angles impossibles. Il pouvait skier à reculons,
de profil, sans bâtons, ce qui lui permettait de tenir
sa caméra à la main. Il filmait en gros plan les
acteurs qui dévalaient les pentes neigeuses, en les arrosant
parfois de poudreuse pour rendre la scène encore plus
impressionnante. Au-dessus d'eux volait un hélicoptère,
sous lequel John Jordan était suspendu aux sustentes d'un
parachute. Il pouvait ainsi pivoter à 360 degrés
et filmer des plans encore inédits. L'apothéose
de ces scènes de montagne fut une véritable avalanche,
déclenchée par l'armée Suisse, et qui a
tout balayé sur une largeur de 3 kilomètres.
Tout en haut du Piz Gloria, dans un luxueux institut, vivent
Blofeld et ses anges de la mort, une douzaine de super nanas
à tomber (parmi lesquelles se trouvent Angela Scoular,
Joanna Lumley et Anouska Hempel). Elles ignorent tout des desseins
de Blofeld et sont simplement heureuses à l'idée
d'être enfin débarrassées des allergies qui
les gênent depuis leur naissance. En bas, dans la vallée,
on ne sait pas que le sort de la planète est en train
de se jouer et on commence à fêter Noël. Sapins
magnifiquement décorés, patinoire en plein air,
viandes rôties à la broche, course de stock cars : c'est
la fête. Et entre les deux il y a la montagne, cette étendue
de neige immaculée et de sapins. Tout cela est terriblement
beau, et en regardant ce film on se surprend à penser,
l'espace d'un instant, que le monde entier est à l'identique.
Et puis, Au service secret de sa Majesté est
aussi un film bourré d'humour.
Lorsque Bond arrive chez Draco, un employé est en train
de balayer par terre. Tout en travaillant, il siffle... le thème
de Goldfinger.
Au début du film, lorsque Bond sauve Tracy de la noyade,
se trouvait une réplique qui a été coupée
dans la version DVD du film (elle figure quand-même dans
un des bonus). Bond, qui vient de voir Tracy s'enfuir au volant
de sa propre Aston Martin, se dit :
Ca ne serait jamais arrivé à l'autre...
(l'autre James Bond, celui des films précédents)
Lorsque Bond "visite" le coffre-fort d'un avocat
Suisse (scène absente de ma vieille version VHS), il en
repart avec la double page centrale d'un célèbre
magazine de charme.
En résumé, Au service secret de sa Majesté
est un James Bond qui possède un goût de sports
d'hiver et de vacances de Noël. Au début, on l'apprécie
pour la qualité du scénario et les interventions
musclées du héros. Puis, lorsqu'on connait l'histoire
par cur, on continue à l'apprécier pour son
ambiance si particulière. Et finalement, peu importe qu'il
s'agisse d'un James Bond car il possède un statut un peu
à part dans la série. Dans ce film, le héros
n'a pas de mission particulière ; il est même
en congés durant une bonne partie de l'histoire. Il n'a
donc aucun des fameux gadgets de Q sur lui, et devra mener seul
sa guerre contre Blofeld. Quant à la fin du film, elle
se situe à l'opposé des happy ends des autres James
Bond.
Au service secret de sa Majesté n'est peut-être
pas le préféré des fans des
James Bond (les films), mais il pourrait bien être le préféré
des fans de James Bond (le personnage),
et par la même occasion de tous ceux qui savent apprécier
un beau film d'action.
Les meilleures scènes
Il y a plusieurs grandes scènes d'action dans Au
service secret de sa Majesté.
La fuite de Bond
Bond, démasqué, réussit à s'enfuir
à ski du Piz Gloria. Mais des sentinelles le repèrent,
et il est poursuivi par toute une troupe de skieurs commandée
par Blofeld. Bientôt, les balles sifflent à ses
oreilles. Chutes en tous genres, skieurs précipités
dans un ravin : il y en a pour tous les goûts...
La course de stock cars
Pour échapper à Frau Bunt et à ses tueurs,
Tracy et Bond pénètrent sur un circuit de stock
car. C'est alors une course sans merci, dont les autres coureurs
font souvent les frais, entre la Cougar de Tracy et la Mercedes
des méchants. Après quelques tours de circuit,
Tracy réussit à pousser la voiture de Frau Bunt
hors de la piste. Elle fait un tonneau et explose.
Dans cette scène, Diana Rigg pilote elle-même
la Cougar.
L'attaque du Piz Gloria
Draco et Bond, à la tête de trois hélicoptères,
donnent l'assaut au nid d'aigle de Blofeld. Bond saute d'un des
hélicoptères, atterrit sur la piste de curling
de l'institut et se laisse glisser sur le ventre en mitraillant
les hommes de Blofeld. On repense à une scène précédente
durant laquelle, alors qu'il se faisait passer pour un héraldiste
pas très adroit, il a trébuché sur cette
même piste.
La poursuite finale en bobsleigh
Blofeld comprend qu'il a perdu la partie. Il réussit
à s'enfuir de son repaire avant que les hommes de Draco
le dynamitent. Mais Bond le poursuit jusqu'à une piste
de bobsleigh sur laquelle ils s'élancent tous deux. Avez-vous
déjà essayé de conduire un bobsleigh en
tirant au pistolet et en lançant des grenades ?
La BO
La bande originale d'Au service secret de sa Majesté
a été composée par John Barry. C'est une
excellente musique de film. Elle comprend deux chansons, Do
you know how Christmas trees are grown? interprétée
par Nina et surtout We have all the time in the world
interprétée par Louis Armstrong, qu'on peut même
apprécier en dehors du contexte du film.
Le thème d'Au service secret de sa Majesté
est un des plus beaux thèmes de James Bond : il
colle parfaitement au générique psychédélique
du film.
Le reste de la BO est composé d'instrumentaux. Les
meilleurs sont à mon avis Try, un slow qui tue
interprété durant la partie de baccara au casino
de l'hôtel et Journey to Blofeld's hideaway qui
accompagne l'arrivée de James Bond en hélicoptère
au Piz Gloria. Ce morceau majestueux renforce encore la beauté
des sommets alpins qui se profilent brusquement devant le spectateur,
et je dois avouer que (surtout dans la réédition
en DVD) cette séquence me donne à chaque fois un
petit frisson. Sur grand écran, avec une bonne sono, celui
qui voit le film pour la première fois doit en avoir le
souffle coupé.
La nana
Dans Au service secret de sa Majesté la
nana c'est Tracy ou plutôt Theresa, comtesse di Vicenzo,
dont le rôle est interprété par la belle
Diana Rigg qui venait de quitter Chapeau
Melon & Bottes de cuir après avoir incarné
Mrs Peel durant une cinquantaine d'épisodes. Fille à
papa trop gâtée de Marc Ange Draco, chef d'un des
plus grands syndicats du crime d'Europe, Tracy a été
laissée à elle-même et a appris à
se débrouiller toute seule dans la vie. C'est ainsi qu'en
plus de skier et de patiner divinement elle sait aussi piloter
une voiture de sport et... se battre lorsque c'est nécessaire.
Bond est impressionné par cette belle aventurière.
Pour la première fois de sa vie il rencontre une femme
qui lui ressemble, une sorte de James Bond au féminin,
et il succombe rapidement à son charme. Il faut dire que
pour ne pas tomber sous le charme de Diana Rigg version 1969
il faudrait être sacrément myope... Non seulement
elle est superbe, mais les costumes qu'elle porte du début
à la fin du film sont tout simplement sublimes. De plus,
ses apparitions à l'écran sont toujours très
étudiées. Elle surgit toujours lorsqu'on s'y attend
le moins, et Bond ne voit généralement qu'une partie
de son anatomie. Ensuite, une fois remis de sa surprise, il relève
les yeux et la contemple dans son ensemble. Au début du
film, lorsqu'elle veut se noyer, il la regarde à travers
sa lunette de visée et ne voit tout d'abord que ses pieds
nus sur le sable. Ensuite, à la table de baccara, il se
trouve nez à nez avec son décolleté plongeant
avant de la reconnaître. Sur la patinoire, il ne voit d'abord
que ses pieds chaussés de patins. Une seule faute de goût
dans tout ça : pourquoi cette Cougar rouge,
alors que les voitures anglaises vont si bien à Diana
Rigg ?
Pour moi, la plus belle scène qu'elle interprète
est celle où Bond, crevé après être
descendu à ski du sommet du Piz Gloria, poursuivi par
les hommes de Blofeld, trouve refuge dans une patinoire en plein
air. Il s'assied sur un banc pour souffler quelques instants
et, à la recherche de quelque idée qui pourrait
le tirer d'affaire, réfléchit en regardant par
terre. Soudain une patineuse s'arrête devant lui. Il regarde
ses pieds, relève lentement les yeux jusqu'à son
visage et... réalise qu'il s'agit de Tracy et que désormais
il a une alliée.
Souvenirs, souvenirs...
Au service secret de sa Majesté est la première
cassette vidéo que j'ai achetée, il y a déjà
bien longtemps, alors que je n'avais même pas encore de
magnétoscope.
La réédition en
Comparée à la version remasterisée
sur DVD, ma vieille version sur cassette VHS fait piètre
figure. Usure de la bande trop souvent regardée ou bien
duplication à partir d'un master de mauvaise qualité ?
Probablement un peu des deux... Sur la cassette, les couleurs
sont fades et trop pales, et la bande son a tendance à
scintiller.
Dans la version DVD, les couleurs et le son sont parfaits.
De plus, trois scènes ont été ajoutées :
Une scène de 6 minutes durant laquelle Bond ouvre le
coffre-fort d'un avocat Suisse. Cette scène est importante
pour la compréhension de l'histoire. Avant qu'elle soit
rajoutée, j'avais l'impression que quelque chose ne collait
pas dans le scénario. On voyait Draco et Tracy accompagner
Bond à Berne, Bond entrer dans l'immeuble de l'avocat,
puis... on le retrouvait au volant de son Aston Martin en Angleterre.
Que s'était-il donc passé chez cet avocat, et qui
était cet homme qui suivait Bond partout ? Avec la
version DVD, nous avons enfin la réponse à ces
questions.
Deux petites scènes de quelques secondes, en version
originale. Dans la première, Tracy et Draco discutent
de Bond en revenant de Berne. Dans la seconde, les anges de la
mort se relaxent quelques secondes avant d'ouvrir leurs cadeaux
de Noël.
En plus du film (au fait, pourquoi n'avons-nous droit qu'à
la version française ?), le DVD contient environ
90 minutes de bonus parmi lesquels on trouve :
un reportage passionnant sur les coulisses du tournage du
film, commenté par Patrick Macnee (John Steed himself).
On y découvre un George Lazenby très sympathique
et tout à fait conscient de son manque de maturité
en 1969, aux antipodes de l'image désagréable qu'on
a en général de lui.
un autre documentaire sur les gadgets de Q. Il est dédié
à Desmond Llewelyn, qui a interprété le
rôle de Q dans presque tous les James Bond et qui est décédé
en 1999.
les bandes annonce diffusées à la TV et sur
les radios
des interviews radiophoniques des principaux acteurs et du
réalisateur
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