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Michel Audiard - Elle cause plus... elle flingue  (1972)

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Elle cause plus... elle flingue

Fiche technique

Titre  

Elle cause plus... elle flingue

Genre  

Comédie Policière

Année  

1972

Origine  

France

Réalisateur  

Michel Audiard

Musique  

Eddie Vartan
 

Distribution

Rosemonde Annie Girardot
Bistingo Bernard Blier
Bondu Darry Cowl
Jambe-de-laine Jean Carmet
Max André Pousse
Le Cardinal Michel Galabru
L'inspecteur Daniel Prevost
Le photographe Maurice Biraud
Le rédacteur en chef   Roger Carel

Les premières minutes

Dans les bureaux parisiens d'un grand journal Américain, un photographe de presse (Maurice Biraud) est en train de se faire passer un savon par son rédacteur en chef (Roger Carel). Il lui avait demandé un reportage photographique sur la décrépitude de la France, et il lui rapporte des photos-montages de monuments en ruines. Décidément, il n'a rien compris. S'il ne lui rapporte pas illico de quoi intéresser ses 10 millions de lecteurs, il sera viré.

Le photographe décide de se rendre au bidonville de Champigny. Il laisse sa décapotable à l'entrée et y pénètre à pied, à l'affût d'un sujet intéressant à photographier. Soudain, il voit... un "butler", un valet Anglais portant gilet rayé, gants blancs et chapeau melon, marcher au milieu des immondices en portant un plateau d'argent.

Pourquoi j'aime ce film

A la croisée des sixties et des seventies, les cinéastes anglo-saxons n'hésitent pas à se lâcher. Tout devient prétexte à la rigolade, tous les sujets sont traités avec un nonsense jamais osé auparavant. Les Monty Pythons (Sacré Graal), Richard Lester (Help), Woody Allen (Quoi de neuf Pussycat ?), Blake Edwards (The Party), John Huston (Casino Royale), Billy Wilder (La vie privée de Sherlock Holmes) : tous s'en donnent à cœur-joie pour amuser un public qui n'attend que ça.

Mais en France, le cinéma reste désespérément sage. Les comédies font gentiment rire, les films policiers racontent de sempiternelles histoires de flics et de voyous, mais tout cela manque singulièrement d'un petit grain de folie. Heureusement, Michel Audiard décide un jour de passer derrière la caméra et de réaliser des films aussi délirants que ceux des anglo-saxons. Il en réalisera six dont mes deux préférés sont Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages (dont je vous parlerai bientôt dans ces pages) et Elle cause plus... elle flingue dont il est question ici. En voici l'intrigue en quelques mots :

Au milieu de son bidonville, et avec l'aide de son valet et ami Max (André Pousse), la belle Rosemonde (Annie Girardot) règne sur une véritable cour des miracles. Malheur à ceux qui mettent les pieds sur ses terres : ils auront peu de chance de mourir de vieillesse. Ils découvriront bientôt le synthétiseur Langlois, machine infernale inventée par le grand-père de Rosemonde et dont le but est de... synthétiser, c'est à dire de récupérer tout ce qu'il est possible de récupérer du malheureux digéré par le monstre mécanique. Aux commandes de l'engin, le terrible Jambe-de-laine (Jean Carmet), toujours vêtu de rouge (à cause des tâches ?). L'exercice de cette coupable activité permet à la belle de disposer de forts jolis ossements qu'elle revend ensuite à prix d'or à un Cardinal friand de reliques (Michel Galabru).

Compte tenu du nombre de personnes disparues, le commissaire Bondu (Darry Cowl) et son adjoint (Daniel Prevost) ne lâchent plus la "princesse" d'une semelle. Hélas, elle est si habile que les interrogatoires se terminent toujours en intermède musical. Un jour, ce qui doit arriver arrive et Bondu est muté pour incompétence. L'enquête est alors confiée au commissaire Bistingo (Bernard Blier), un méchant qui tire avant de poser des questions. Mais Rosemonde est ambitieuse : elle vient d'avoir une nouvelle idée pour son business...

Avec une telle distribution, comment ne pas avoir envie de voir ce film ? De plus, Michel Audiard ne s'est pas contenté d'en assurer la réalisation ; il a aussi coiffé les casquettes de scénariste et de dialoguiste. Rien d'étonnant donc à ce qu'on y trouve quelques-unes des répliques dont il avait le secret.

Ainsi, lors d'un interrogatoire, Bondu se plaint à Rosemonde du nombre élevé de disparus :

- A l'allure où ça va, il va bientôt falloir un ordinateur.

- Au jour d'aujourd'hui pour gagner son bœuf, si on fait pas de la série...

Les années passent et, avec ses personnages hauts en couleurs et ses situations abracadabrantes, Elle cause plus... elle flingue reste le petit chef d'œuvre de loufoquerie qu'il était lors de sa sortie en salles. Joyeusement anticlérical, irrévérencieux au possible, il se laisse toujours regarder avec plaisir. Si ce n'est que j'ai parfois un petit serrement de gorge en constatant les ravages que le temps a exercés sur sa distribution.

Les meilleures scènes

  • La veuve de l'infortuné photographe et le rédacteur en chef se rendent à la morgue pour identifier son corps, ou plutôt... quelques éléments de sa garde-robe retrouvés ici et là aux quatre coins du pays. Sur une table d'autopsie, on a dessiné la silhouette d'un homme sur laquelle sont positionnés chapeau, lunettes, col, cravate, boutons de manchette et chaussures. A cette vision, la veuve s'effondre... dans les bras de Bondu, visiblement ravi.

Le rédacteur en chef se veut rassurant : puisqu'on n'a retrouvé que des éléments vestimentaires, rien ne prouve que son mari soit mort. Les policiers lui montrent alors un bocal provenant de la banque des yeux et, cette fois, c'est lui qui s'effondre. Mais, dans les bras de Bondu, la veuve se remet rapidement de ses émotions et recommence à s'intéresser aux questions matérielles : où sont donc passées la ceinture en croco et la montre de son mari ? Bondu lui promet qu'il lui passera un coup de fil si on les retrouve... en échange d'un rendez-vous.

  • Bondu et ses hommes font une entrée fracassante chez Rosemonde. Entrée ratée : non seulement elle leur demande de prendre les patins et d'ôter leurs chapeaux, mais en plus elle affirme qu'elle les attendait. En effet, elle a vu en tirant les cartes une reine de cœur (elle-même) et un valet de cœur (Bondu). Bondu s'énerve : cette fois, il ne va pas se faire avoir comme les fois précédentes. Commence alors l'interrogatoire de Rosemonde.

Et la princesse de raconter aux policiers sa naissance à Vienne, son père ambassadeur, les dîners à la cour, la relève de la garde et sa mère cantatrice qui aimait tant chanter Carmen. Elle se met alors à chanter, mais se trompe d'air et Bondu est obligé de se mettre au piano (rappelons que Darry Cowl était un remarquable pianiste) pour la remettre sur le droit chemin. Elle s'assied à ses côtés et l'interrogatoire se transforme, comme à chaque fois, en récital classique. Bondu vient encore de se faire avoir...

C'est le moment qu'attendaient Max et Jambe-de-laine pour passer à l'action. Ils s'approchent du policier resté en faction dans la voiture stationnée devant chez Rosemonde et engagent la conversation.

  • Bondu vient de se faire muter. Il est remplacé sur l'affaire par le commissaire Bistingo de la brigade criminelle, un affreux qui éventre les coussins de Rosemonde, sonde les murs de sa maison et ponctue chacune de ses phrases d'un coup de pistolet dans le plafond qui fait tomber des éclats de plâtre.

Il faut dire que Bistingo a des raisons de lui en vouloir. Il déjà eu l'occasion de rencontrer Rosemonde et Max par le passé et il est des choses difficiles à oublier. Comme la balle perdue, tirée par la princesse, qui l'a envoyé 5 mois à l'hôpital, la tentative d'empoisonnement et la fois où, après avoir été trop confiant, il a repris connaissance dans un sac en plastique.

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Dernière mise à jour de cette page : 17/12/2006

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