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Distribution
Le prisonnier (numéro 6) |
Patrick McGoohan |
Le maître d'hôtel |
Angelo Muscat |
Ce sont les deux seuls acteurs qu'on
retrouve dans chacun des épisodes de la série. |
Est-il nécessaire de présenter Le prisonnier ?
Qui ne connaît ce village dont les habitants portent des
numéros à la place de noms, et ces étranges
boules blanches qui se jettent sur eux en rugissant, pour les
étouffer, à chaque tentative d'évasion ?
Qui ne se souvient de cette scène dans laquelle le numéro
6 brandit le poing vers le ciel en s'écriant :
Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre
!
... et du rire sardonique qui résonne alors à
ses oreilles ? Et oui, Le prisonnier est l'archétype
de la série culte et c'est aussi une de mes séries
préférées.
Les premières minutes
Une Lotus Seven traverse Londres à toute allure. Son
conducteur se gare dans un parking souterrain et pénètre
en force dans le bureau de son supérieur hiérarchique.
Visiblement il est très en colère, le ton monte
et il tape du poing sur le bureau de son chef. Pour finir, il
lui jette une enveloppe contenant sa démission. Il retourne
ensuite chez lui, sans remarquer qu'il est suivi par un vieux
corbillard, et se met à faire ses valises. Lorsqu'il prend
conscience du nuage de gaz qui jaillit par le trou de la serrure
de la porte d'entrée il est trop déjà trop
tard. Il s'effondre, évanoui.
Lorsqu'il se réveille, il s'approche de la fenêtre,
écarte les lamelles du store et... blêmit. Le paysage
n'est plus le même, il n'est plus à Londres. A cet
instant le téléphone sonne : c'est un
certain numéro 2 qui l'invite à prendre le petit-déjeuner.
La série
Cette séquence servira d'introduction à tous
les épisodes de la série.
Le numéro 6, dont nous ne connaîtrons jamais
le nom, tentera durant 17 épisodes de s'évader
du village. Pour le faire parler, pour connaître les raisons
de sa démission, les numéros 2 se succéderont
d'épisode en épisode. Promesses, menaces, manipulation,
lavage de cerveau : pour aboutir, ils ne reculeront
devant rien.
Le village en quelques mots
Le village en question a tout du village de vacances. Son
architecture est assez hétéroclite, mélangeant
un peu tous les styles, son climat est souvent clément,
et la plupart de ses habitants sont des oisifs qui déambulent
dans des tenues bariolées, jouent aux échecs, font
du ski nautique, peignent des tableaux. Ils ne portent pas de
nom mais un numéro qu'ils arborent en permanence sur leur
badge. Celui qui veille sur leur bonheur porte le numéro
2, change souvent, et est aimé (craint ?) de tous. On
ignore l'emplacement exact du village ; au cours de
la série plusieurs hypothèses seront formulées.
Il n'y a qu'une seule ombre au tableau : ces gens ne
sont pas là de leur plein gré.
Savants de toutes les nationalités, espions de tous
les camps, ils sont presque tous prisonniers au village, et leur
bonne humeur est savamment entretenue par les numéros
2. En effet, rien de tel qu'un séjour à l'hôpital,
quelques électrochocs, voire une petite lobotomie pour
retrouver le sourire... Quant aux irréductibles qui cherchent
à s'évader de ce "paradis", le rover
se chargera de les ramener à la raison ou les empêcheront
définitivement de recommencer. Ceci dit, le village est
une démocratie : les numéros 2 sont élus
par le peuple parmi plusieurs candidats ayant pour programme...
de suivre à la lettre les ordres du numéro 1 qu'on
ne voit jamais. L'information y est libre. Un journal, le Tally
Ho, parait chaque matin, qui chante les louanges du numéro
2. Il y a même une chaîne de télévision
locale. Par contre, la possession de tout appareil qui permettrait
d'accéder aux nouvelles du reste du monde est interdite
et sévèrement réprimée. Chaque habitant
possède un poste de radio dépourvu d'interrupteur.
Ainsi, il ne peut pas l'éteindre et est donc contraint
d'écouter les bonnes nouvelles du numéro 2 et la
musique douce diffusée à longueur de journée
pour entretenir sa bonne humeur.
Afin de mieux protéger les habitants, les rues et les
maisons du village sont truffées de caméras et
de micros. Une gigantesque salle de contrôle, dirigée
par le superviseur et sa batterie de téléphones
de toutes les couleurs, permet au numéro 2 de tout voir
et de tout entendre.
Au village, il n'existe aucun moyen de différencier
les vrais prisonniers des gardiens et des espions à la
solde du numéro 2. Par conséquent, tout le monde
se méfie de tout le monde.
Si avec tout ça on n'a pas envie de s'évader...
Et c'est justement ce que le numéro 6 va s'efforcer de
faire.
Les 17 épisodes
Mode d'emploi
Voici un bref descriptif
de chacun des 17 épisodes du prisonnier. Ils sont triés
dans l'ordre logique de la continuité de l'histoire.
Les épisodes les plus intéressants (selon moi...)
sont signalés par le symbole .
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Episode n° |
1 |
Titre |
L'arrivée |
Titre original |
Arrival |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 1er octobre 1967 |
Les premières minutes |
Il s'agit du pilote de la série dont les premières
minutes sont décrites au début de cette page. |
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Pour la visite guidée du village par le numéro
2. |
Episode n° |
2 |
Titre |
Le carillon de Big Ben |
Titre original |
The Chimes of Big Ben |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 8 octobre 1967 |
Les premières minutes |
Le prisonnier est en train de jouer aux échecs avec un
vieux général lorsqu'un hélicoptère
amène une nouvelle prisonnière : le numéro
8. |
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Pour le bon tour que le prisonnier joue au numéro 2.
Afin de sauver sa nouvelle amie Nadia (le numéro 8), le
prisonnier accepte de faire un effort : participer
au grand concours artistique organisé par le numéro
2. Il va dans les bois, abat un arbre et en sculpte le tronc.
Le jour du concours, il présente au jury une sculpture
moderne en 3 parties qu'il a appelée "évasion"
et qui représente une sorte d'arche. Son oeuvre fait sensation,
et il gagne le premier prix. Avec cet argent, il achète
une grande tapisserie à l'effigie du numéro 2 réalisée
par une vieille dame du village.
A la nuit tombée, il se rend sur la plage avec le numéro
8. Les 3 pièces de sa sculpture sont respectivement la
coque, le fond et le mât d'un petit bateau. Il les assemble,
fixe la tapisserie au mât, hisse cette voile improvisée
et les deux amis s'enfuient en pleine mer.
Bien fait ! |
Episode n° |
3 |
Titre |
A. B. et C. |
Titre original |
A. B. and C. |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 15 octobre 1967 |
Les premières minutes |
Le numéro 14 a inventé un produit qui, une fois
injecté à un patient, permet d'intervenir sur ce
qui se passe dans ses rêves. Le numéro 2 décide
de l'essayer sur le prisonnier. On le force à rêver
qu'il assiste à une soirée chez une de ses amies,
à Paris, et on lui fait rencontrer 3 personnes appelées
A, B et C a qui il est susceptible de confier les raisons de
sa démission. Mais le produit est dangereux : on
ne peut en injecter que 3 ampoules à un patient sous peine
de le tuer. |
|
Pour la manière brillante dont le prisonnier retourne
la situation. Il a remarqué des traces de piqûre
sur son poignet, et il se doute que quelque chose se trame contre
lui. Il suit le numéro 14, dont il a un vague souvenir,
pénètre dans son laboratoire en passant par un
conduit d'aération et ne met que quelques minutes à
comprendre ce qu'on est en train de lui faire.
Il remplace alors le contenu de la dernière ampoule
par de l'eau, et le nuit suivante il peut à nouveau contrôler
ses pensées. Il rêve que C n'est autre que... le
numéro 2 en personne. Puis il rêve qu'il marche
jusqu'au laboratoire du numéro 14, et qu'il y entre. A
cet instant, le numéro 2 sursaute et se tourne avec inquiétude
vers la porte du labo. Puis il rêve qu'il s'allonge sur
la table et qu'il s'y endort (ce qui est exactement le cas).
Encore raté ! |
Episode n° |
4 |
Titre |
Liberté pour tous |
Titre original |
Free for All |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 22 octobre 1967 |
Les premières minutes |
Le numéro 2 suggère au prisonnier de se présenter
contre lui aux prochaines élections. |
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Pour la satire de la démocratie présentée
dans cet épisode.
Imaginez un pays dans lequel les journalistes écriraient
leurs articles sans écouter le moins du monde les réponses
du candidat qu'ils interviewent. Imaginez un pays dans lequel
les électeurs voteraient sans s'intéresser au programme
des candidats. Imaginez un pays dans lequel le résultat
des élections ne changerait rien à la vie de ses
habitants. Heureusement que ce n'est qu'un feuilleton... |
Episode n° |
5 |
Titre |
Double personnalité |
Titre original |
The Schizoid Man |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 29 octobre 1967 |
Les premières minutes |
Le prisonnier et Alison (le numéro 24) font des expériences
de transmission de pensée à l'aide d'un jeu de
carte. Les résultats sont excellents : la jeune
fille devine les trois quarts des cartes que le prisonnier retourne.
Mais elle veut prendre une photo de son ami avant de partir,
et par maladresse elle renverse une bouteille et lui écrase
un doigt. Un de ses ongles devient noir. |
|
Pour le plan imaginé par le numéro 2 : re-conditionner
complètement le prisonnier pour le déstabiliser.
Il se réveille un matin dans une nouvelle maison meublée
différemment. Son apparence physique n'est plus la même
que la veille au soir : il porte une moustache, a des
cheveux bruns et est devenu gaucher. Tout le monde l'appelle
désormais numéro 12.
Le numéro 2 lui parle ensuite de son extraordinaire
ressemblance avec le numéro 6, et lui demande de l'aider
à lui faire avouer les motifs de sa démission.
Bientôt, les numéros 12 et 6 sont mis en présence
et le prisonnier abasourdi se trouve face à face avec
son double. Son double ? Pas tout à fait : il est
blond, droitier, bien meilleur à l'escrime et à
la boxe que lui, et Alison devine les trois quarts des cartes
qu'il retourne. En résumé, il est tout ce que le
prisonnier était encore la veille au soir. |
Episode n° |
6 |
Titre |
Le général |
Titre original |
The General |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 5 novembre 1967 |
Les premières minutes |
Les haut-parleurs du village appellent tous les étudiants
à retourner chez eux. Le cours d'histoire du professeur
va bientôt commencer. En quelques secondes, les rues du
village se vident. |
Episode n° |
7 |
Titre |
Le retour |
Titre original |
Many Happy Returns |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 12 novembre 1967 |
Les premières minutes |
Un matin, le prisonnier se réveille dans un village désert.
Il n'y a plus d'eau au robinet, plus d'électricité,
plus personne dans les rues. C'est l'occasion ou jamais : il
se dépêche de construire un radeau pour s'évader. |
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Pour le plan machiavélique échafaudé
par le numéro 2 : permettre au prisonnier de
s'évader, de rencontrer Mrs Butterworth la nouvelle locataire
de sa maison, de faire son rapport à ses anciens chefs,
et de partir en avion à la recherche du village pour le
détruire. Mais lorsque le prisonnier saute en parachute
au-dessus du village, il ne se doute pas que... tous les habitants
sont revenus et que le nouveau numéro 2 n'est autre que
la charmante Mrs Butterworth.
Le message est clair : que votre évasion
échoue ou bien qu'elle réussisse, vous retournerez
toujours au village. |
Episode n° |
8 |
Titre |
Danse de mort |
Titre original |
Dance of the Dead |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 26 novembre 1967 |
Les premières minutes |
Le prisonnier, des électrodes fixées au front,
est à nouveau questionné sur les raisons pour lesquelles
il a démissionné. Cette fois c'est Dutton, un de
ses anciens collègues, qui lui pose les questions. |
Episode n° |
9 |
Titre |
Echec et mat |
Titre original |
Checkmate |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 3 décembre 1967 |
Les premières minutes |
Le prisonnier est en train de marcher dans le village lorsqu'il
remarque que tous les passants se figent et restent immobiles.
Ils ont tous peur du rover qui descend la rue et se dirige vers
eux. Il n'y a qu'une exception : un homme qui continue
de marcher sans se soucier de rien. Le prisonnier le suit. Il
se dirige vers un échiquier géant sur lequel va
se jouer une partie dont les pièces sont des villageois. |
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Pour la scène durant laquelle le roi se déplace
sur l'échiquier sans en avoir reçu l'ordre. Que
deviendrait une société si des individus (même
des chefs) commençaient à prendre des initiatives ?
Heureusement, le village est bien organisé. En quelques
secondes une ambulance arrive sur les lieux et l'emmène
à l'hôpital où il sera réhabilité
à grands coups d'électrochocs.
Pour le scénario qui met en évidence une chose
tellement vraie... Au village, il y a des gentils prisonniers
et des méchants gardiens. En cataloguant les habitants
selon d'autres critères, on peut aussi dire qu'il y a
les forts qui commandent et les faibles qui obéissent.
La force des choses fait que les méchants commandent et
que les gentils obéissent. Lorsque le prisonnier organise
une évasion massive, et qu'il commence à donner
des ordres aux autres villageois, il est tout de suite catalogué
comme un gardien qui cherche à fomenter une évasion
pour que les coupables soient punis.
Sujet de disserte : comparez les notions de gentil
/ méchant et fort / faible du village
avec celles que nous connaissons dans notre vie quotidienne... |
Episode n° |
10 |
Titre |
Le marteau et l'enclume |
Titre original |
Hammer into Anvil |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 10 décembre 1967 |
Les premières minutes |
En passant près de l'hôpital, le prisonnier entend
une femme crier. Il se précipite à l'intérieur
et découvre dans une des chambres le numéro 2 en
train de "persuader" le numéro 73 de parler.
La jeune femme, à bout de nerfs, se jette par la fenêtre
de sa chambre et se tue.
Le numéro 2 reproche au prisonnier de s'être
mêlé de ce qui ne le regarde pas. En fait, il le
paiera même très cher. Non, c'est vous, lui
répond le numéro 2. |
|
Pour la stratégie du prisonnier. Afin de faire payer
au numéro 2 la mort de la jeune femme, il va le faire
douter. Au bout de quelques jours, le numéro 2 sera persuadé
que le prisonnier est un espion à la solde du numéro
1, et qu'il a pour mission de le surveiller. Il doutera aussi
de ses collaborateurs qui refusent de lui communiquer les messages
secrets que le prisonnier envoie (en fait, ils ne peuvent pas
les communiquer car il n'y a aucun message). Pour finir, au bord
de la folie, le numéro 2 décrochera son téléphone
et demandera lui-même à être remplacé
à la tête du village.
Cet épisode est un intermède dans la série.
Le prisonnier cesse un moment de ne penser qu'à s'évader
pour régler son compte à ce numéro 2 qui
est un meurtrier sadique. |
Episode n° |
11 |
Titre |
L'enterrement |
Titre original |
It's Your Funeral |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 17 décembre 1967 |
Les premières minutes |
Une jeune femme, le numéro 50, pénètre chez
le prisonnier qui est endormi. Elle le réveille et lui
dit que le numéro 2 va bientôt être assassiné.
Il la renvoie, mais elle s'évanouit. Il réalise
alors qu'elle a les pupilles rétractées : encore
un coup du numéro 2 ? |
|
Pour la qualité du scénario. Cet épisode
est complexe : le vieux numéro 2 va prendre
sa retraite, mais il sait trop de choses et son successeur a
pour tâche de le faire assassiner. Il manipule alors un
groupe de "brouilleurs", réputés pour
préparer des complots depuis des années sans jamais
passer à l'acte.
Le prisonnier va essayer de sauver le vieux numéro
2, non pas par sympathie mais parce qu'il sait que de terribles
représailles suivront son assassinat. Et c'est lui qu'on
traite d'individualiste ?
Pour Wanda Ventham, le Colonel Lake
de la série UFO, qui joue dans cet épisode. |
Episode n° |
12 |
Titre |
J'ai changé d'avis |
Titre original |
A Change of Mind |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 31 décembre 1967 |
Les premières minutes |
Le prisonnier fait sa gymnastique quotidienne, tout seul dans
les bois, lorsqu'il est pris à parti par deux hommes qui
lui reprochent de ne pas utiliser le gymnase du village. Ils
sont venus pour se battre avec lui, mais même à
deux contre un ils se font massacrer. Ils repartent en le menaçant
de le dénoncer au comité. |
|
Pour l'idée du numéro 2 : faire croire
au prisonnier qu'on a détruit la partie de son cerveau
qui contrôlait ses tendances individualistes. En fait,
on ne lui a fait qu'une petite cicatrice sur le front, car il
est beaucoup trop précieux pour qu'on prenne le risque
d'endommager son cerveau. Mais il l'ignore.
Persuadé qu'il a changé, et grâce aux
tranquillisants versés dans son thé, il va devenir
un faible et les "bons citoyens" pourront se venger
de ce personnage si asocial.
Toute ressemblance avec Orange Mécanique de
Kubrick... |
Episode n° |
13 |
Titre |
L'impossible pardon |
Titre original |
Do Not Forsake Me Oh My Darling |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 7 janvier 1968 |
Les premières minutes |
Des hommes assistent à une projection de diapositives.
Ces images semblent anodines, mais elles recèlent probablement
un message secret. Peu après, un hélicoptère
amène le Colonel au village. |
Les scénarios des derniers épisodes du Prisonnier
deviennent de plus en plus délirants. Les scénaristes
de la série avaient probablement envie de sortir des histoires
de manipulations et de tentatives d'évasion ratées.
C'est pourquoi ces quatre épisodes sont aujourd'hui des
épisodes cultes.
Episode n° |
14 |
Titre |
Musique douce |
Titre original |
Living in Harmony |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 14 janvier 1968 |
Les premières minutes |
Au far West, un shérif vient de démissionner. Il
s'agit du prisonnier. Il jette son revolver et son étoile
sur un bureau, ramasse sa selle et quitte la ville dans laquelle
il travaillait. Mais des cow-boys se jettent sur lui et l'assomment.
Il se réveille à Harmony, une petite ville dirigée
par un juge qui fait des réussites au saloon et qui a
un tueur alcoolique, le Kid, comme homme de main. |
|
Cet épisode est une parodie de western. Le juge fait
régner la terreur sur sa ville, et le Kid est de plus
en plus incontrôlable. Le prisonnier rencontre Cathy qui
travaille au saloon et en tombe amoureux. Ils décident
de fuir ensemble, mais le Kid est aussi amoureux de Cathy. Ce
qui doit arriver arrive : il étrangle Cathy
qui essayait de le repousser et affronte ensuite le prisonnier
dans un duel au pistolet. Le prisonnier dégaine le premier
et tue le Kid.
A cet instant tout change autour de lui. Les chevaux et les
personnages ne sont plus que des photographies, il réalise
qu'il porte des écouteurs et son costume de prisonnier.
En quelques secondes, il comprend qu'il a été bourré
d'hallucinogènes et se précipite chez le numéro
2. Celui-ci, qui n'est autre que le juge, est en train de se
réjouir de la réussite de son plan. A ses côtés
se trouvent Cathy et le Kid, qui l'ont aidé dans cette
expérience délicate :
Pour que le prisonnier parle, il faut qu'il soit désespéré,
qu'on lui donne l'amour et qu'on le lui reprenne immédiatement.
Mais l'expérience n'a pas seulement été
éprouvante pour le prisonnier : Cathy a les larmes
aux yeux et le Kid n'a plus les idées très claires.
C'est à tel point qu'il confond l'expérience avec
la réalité, qu'il rejoint Cathy au saloon et qu'il
la tue pour de bon. Lorsque le numéro 2 arrive, le Kid
ne sait plus où il en est et se jette du haut de l'escalier.
Le prisonnier retourne chez lui, laissant le numéro 2
avec un échec à expliquer au numéro 1 et
deux cadavres sur les bras.
Ce shérif pacifiste qui refuse de porter une arme ressemblait
tant aux jeunes Américains qui refusaient en 1968 d'aller
se battre au Vietnam que Living in Harmony a été
censuré aux USA. |
Episode n° |
15 |
Titre |
La mort en marche |
Titre original |
The Girl Who Was Death |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 21 janvier 1968 |
Les premières minutes |
Lors d'un match de cricket, le colonel Hawke-Englishe envoie
sa balle dans les fourrés. Là, une main anonyme
remplace la balle par une autre de même apparence. Au tour
suivant, la balle explose et tue le colonel. Le prisonnier reprend
l'enquête sur laquelle travaillait Hawke-Englishe. |
|
Cet épisode est à la fois une caricature des
films d'espionnage et un grand coup de chapeau aux Avengers
(Chapeau melon et Bottes de Cuir).
Au fil des scènes, le spectateur verra des gadgets
que James Bond ou Jim Phelps de Mission Impossible ne
renieraient pas : brosse d'un cireur de chaussures
qui est en fait un émetteur radio, 33 tours que le prisonnier
va écouter chez un disquaire et qui contient toutes les
instructions pour sa mission...
Pour les fans des Avengers, certaines séquences auront
aussi un goût de "déjà vu" :
inscription « vous venez d'être assassiné »
au fond d'un verre (comme dans You have just been murdered),
poursuite dans laquelle le prisonnier est au volant d'une splendide
Lotus Elan couleur bleue poudre (le même modèle
et la même couleur que celle d'Emma Peel), QG du méchant
installé dans un phare (comme dans All done with mirrors).
Cette histoire est totalement abracadabrante et loufoque,
et ce n'est qu'à la fin qu'on comprend que le prisonnier
est en train de raconter... une histoire à des petits
enfants du village pour les faire dormir. |
Episode n° |
16 |
Titre |
Il était une fois |
Titre original |
Once Upon A Time |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 28 janvier 1968 |
Les premières minutes |
Le numéro 2 du Carillon de Big Ben est de retour.
Cette fois il va jouer le tout pour le tout. Il va s'enfermer
avec le prisonnier durant toute une semaine, se substituer à
son père et lui faire revivre toute sa vie depuis sa petite
enfance. Ainsi il pourra le "reprogrammer", lui inculquer
les bonnes valeurs et instaurer un tel climat de confiance qu'il
pourra enfin le faire parler. |
|
Attention chef d'uvre ! Cet épisode est un
festival de scènes plus surréalistes les unes que
les autres. A voir absolument. |
Episode n° |
17 |
Titre |
Le dénouement |
Titre original |
Fall Out |
Date de 1ère diffusion |
dimanche 4 février 1968 |
Les premières minutes |
Le contrôleur satisfait la demande du prisonnier et le
conduit chez le numéro 1. |
|
Il s'agit de la suite de l'épisode précédent,
et par la même occasion de la fin de la série. Si
Once Upon A Time est surréaliste, il n'existe pas
de mot pour qualifier Fall Out. C'est de la folie à
l'état pur. Cet épisode n'a pas d'histoire, on
n'y trouve aucune explication sur le village ou sur le prisonnier.
Il contient seulement 50 minutes de délire.
Un simple exemple : une Rolls suit un semi-remorque
qui se dirige vers Londres. Son conducteur se rabat sur la file
de gauche, accélère et remonte à hauteur
de la remorque. Il s'agit d'une immense cage dans laquelle trois
hommes, le prisonnier, le numéro 2 et un hippie son en
train de danser. Episode IN-CON-TOUR-NA-BLE ! |
Pourquoi j'aime Le Prisonnier
Le Prisonnier est une série qu'on
peut apprécier à différents niveaux. Lorsque,
encore gamin, j'en ai vu pour la première fois quelques
épisodes j'ai surtout été impressionné
par l'ambiance si particulière qui règne dans le
feuilleton. J'étais fasciné par la salle de contrôle
et ses opérateurs qui montaient et descendaient sans cesse,
juchés sur leur balançoire. J'étais terrorisé
à chaque apparition du rover (si on m'avait dit que c'était
juste un ballon sonde tracté par un câble...), et
j'avais craqué pour la Lotus Seven du générique.
Mais déjà à l'époque je n'aimais
pas ces numéros 2 qui observaient les faits et gestes
du numéro 6 jusque dans sa maison. Du haut de ma dizaine
d'années, l'idée que quelqu'un puisse regarder
ce qui se passe chez moi me dérangeait déjà.
Aujourd'hui, je suis surtout sensible à
la caricature de société qu'incarne le village
et aux messages transmis dans la série. Une société
dans laquelle tout le monde se ressemble à tel point qu'on
ne sait plus qui est qui, une société dans laquelle
chacun est espionné à longueur de journée,
une société dans laquelle le dirigeant qui a été
élu démocratiquement n'est en fait qu'une marionnette
dont les ficelles sont tirées par quelqu'un d'autre qui
reste dans l'ombre, voilà qui incite à rester sur
ses gardes. Heureusement on n'en est pas encore là, mais
je crois qu'un des principaux messages véhiculés
par le Prisonnier est qu'il faut rester vigilant et veiller
à la préservation de ses libertés individuelles.
Un autre message est l'importance de l'individualiste.
Le Prisonnier s'en sort non pas en fomentant une évasion
collective mais grâce à ses actions individuelles.
La société idéale pourrait bien être
une société d'individualistes, dans laquelle chacun
serait différent des autres, mais aussi dans laquelle
chacun aurait l'esprit suffisamment ouvert pour vivre en bonne
intelligence avec les autres.
Pour finir, le numéro 6 n'est pas un
gars méchant. Sa seule préoccupation est de trouver
un moyen de s'évader du village, mais il n'est pas belliqueux
pour autant. Il lui arrive même souvent de privilégier
l'humour et de balancer des vannes aux différents numéros
2. Il ne devient vraiment méchant que le jour où
un numéro 2, plus sadique que ses prédécesseurs,
pousse une jeune fille à se suicider. Il utilise alors
tout son savoir-faire professionnel pour le neutraliser, et il
y parvient sans trop de peine. Voici le troisième message
: ne vous fiez pas aux apparences, méfiez-vous
des gens trop gentils quand on les pousse à bout.
Un numéro 6 sommeille en chacun de nous : nous
souhaitons tous qu'on nous fiche la paix, qu'on nous laisse vivre
libres et heureux. En fait, il nous ressemble vraiment beaucoup.
Sympathique, ce numéro 6...
La BO
The Prisoner : Original Soundtrack music from the TV series
starring Patrick McGoohan est un disque sur lequel on retrouve
le thème principal du Prisonnier ainsi que 25 extraits
musicaux provenant de divers épisodes de la série.
La BO du prisonnier est un modèle du genre. Avec son climat
surréaliste et souvent dramatique, elle colle parfaitement
bien aux images qu'elle accompagne. Certains des thèmes
sont si particuliers qu'on les mémorise immédiatement,
et lorsqu'on pose ensuite ce disque sur sa platine on replonge
instantanément dans l'ambiance de la série. D'autres
morceaux, et c'est étonnant pour des extraits aussi courts,
se suffisent à eux-mêmes et on se surprend à
les apprécier même lorsqu'ils sont sortis de leur
contexte. C'est par exemple le cas de N° 6 approaches
the escape helicopter.
|
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En 2002 est paru ce bien bel objet. Il s'agit d'un boite métallique
qui ressemble à une boite de bonbons Anglais. A l'intérieur,
on trouve un livret de 16 pages en couleurs, le badge du n°
6 (celui que les fans s'arrachent lorsqu'ils se rendent à
la boutique de souvenirs de Portmeirion) et surtout 3 CDs qui
regroupent l'intégrale de toutes les musiques composées
pour la série ainsi que quelques dialogues incontournables
(en version Française).
Au programme : environ 70 morceaux et une trentaine
d'extraits parlés pour une durée totale d'à
peu près trois heures. Il y a de quoi se mettre sous la
dent... Cette intégrale relègue le CD ci-dessus
au rang de Best Of, et c'est avec plaisir qu'on retrouve toutes
les musiques qui n'y figuraient pas par manque de place, surtout
(en ce qui me concerne) celles des derniers épisodes.
La musique du Prisonnier est variée et touche à
tous les styles : classique, fanfares, jazz, musette,
mais aussi Pop Music, musique planante, musique indienne et asiatique,
et même parfois psychédélisme.
Le jour où j'ai acheté cette boite, j'ai à
peine eu le temps de la montrer à mes collègues
de bureau que j'ai été assailli de questions :
C'est une intégrale ? Est-ce qu'il y a le morceau
du dernier épisode, tu sais lorsqu'ils sont dans le camion
et qu'ils rentrent à Londres ?
Il y aussi le générique, avec le coup de
tonnerre ?
Vous savez quoi ? Ca fait plaisir de ne pas être
le seul allumé. |
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Quelques ouvrages de
référence
Plusieurs ouvrages ont été consacrés
au Prisonnier, parmi lesquels :
- The official Prisoner companion, de
Matthew White & Jaffer Ali. Cet ouvrage est paru avec l'approbation
de Six of One, le fan club officiel du n° 6. C'est
une mine d'informations sur le Prisonnier, et son contenu passionnera
tous ceux qui s'intéressent à la série.
- On peut aussi citer Le Prisonnier, chef
d'uvre Télévisionnaire d'Alain Carrazé
et Hélène Oswald. Ce livre est paru dans une collection
d'ouvrages d'art traitant de séries cultes. Grand format,
papier de qualité, superbes photographies : il s'agit
aussi d'un bel objet, mais je n'ai malheureusement eu qu'une
seule occasion de le parcourir.
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Liens
http://www.sixofone.org.uk/
Le site de l'association officielle des fans du Prisonnier,
dont le président honoraire n'est autre que Patrick McGoohan
himself.
http://home.fr.inter.net/gc12/
Sur le site de Gilles Coury, vous pourrez télécharger
des photographies de la série, quelques séquences
audio (en version originale) et le générique au
format wav.
http://sfpi.asurtech.com/spectacle/prisonnier.htm
Une page consacrée au principal rôle féminin
de la série : la Lotus Seven du prisonnier...
L'intégrale en
Avant cette réédition en DVD parue
en 2000, l'intégrale du Prisonnier était
disponible en 6 cassettes vidéo. La qualité de
l'image était parfois médiocre (le dernier volume
en particulier). Le Prisonnier se présente désormais
sous la forme d'un coffret de 6 DVD. Chaque DVD contient 3 épisodes
de la série, sauf le dernier qui n'en contient que 2 mais
qui est truffé de bonus.
La qualité de l'image et du son est excellente.
Chaque volume de l'intégrale contient une séquence
d'introduction différente, et les menus permettant de
naviguer sur le DVD sont bien conçus.
Les bonus sont nombreux et souvent intéressants :
- Bonjour chez vous, un reportage diffusé
pour la première fois sur M6 le 23 juin 1990. Tout ce
qu'il faut savoir sur le Prisonnier, y compris... qu'a
la fin il n'y a rien à comprendre.
- un extrait de Destination Séries
datant de 1997, une conversation téléphonique entre
Patrick McGoohan et Alain Carrazé
- Prisonnier au village, un reportage
diffusé en 1983 dans le cadre de l'émission Temps
X. Une merveille...
- Les dessous de l'histoire, l'histoire
du tournage du Prisonnier illustrée par des photographies
- Portmeirion : le village,
une (courte) visite interactive du village
- La boutique, une présentation
des produits dérivés de la série
- L'interrogatoire, un jeu interactif.
Vous devrez choisir un niveau de difficulté (touriste,
résident ou superviseur) et répondre à 6
questions sur la série. Si vos renseignements s'avèrent
exacts vous gagnerez un cadeau pour chacun des 3 niveaux : une
séquence vidéo inaccessible par les menus du DVD.
Plus le niveau est élevé et plus cette séquence
est sympa.
- La R21, une publicité pour la
Renault 21 tournée à Portmeirion en 1990.
- les bandes annonces de tous les épisodes
de la série.
- une version alternative, en version originale
sous-titrée, de l'épisode numéro 2 The
Chimes of Big Ben. Il s'agit d'un véritable trésor
pour les fans de la série, car il comporte des tas de
différences par rapport à la version officielle.
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