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Le prisonnier (1967)

Home > Cinéma TV > Sommaire > Le prisonnier
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Le prisonnier

Distribution

Le prisonnier (numéro 6) Patrick McGoohan
Le maître d'hôtel Angelo Muscat

Ce sont les deux seuls acteurs qu'on retrouve dans chacun des épisodes de la série.

Est-il nécessaire de présenter Le prisonnier ? Qui ne connaît ce village dont les habitants portent des numéros à la place de noms, et ces étranges boules blanches qui se jettent sur eux en rugissant, pour les étouffer, à chaque tentative d'évasion ? Qui ne se souvient de cette scène dans laquelle le numéro 6 brandit le poing vers le ciel en s'écriant :

Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre !

... et du rire sardonique qui résonne alors à ses oreilles ? Et oui, Le prisonnier est l'archétype de la série culte et c'est aussi une de mes séries préférées.

Les premières minutes

Une Lotus Seven traverse Londres à toute allure. Son conducteur se gare dans un parking souterrain et pénètre en force dans le bureau de son supérieur hiérarchique. Visiblement il est très en colère, le ton monte et il tape du poing sur le bureau de son chef. Pour finir, il lui jette une enveloppe contenant sa démission. Il retourne ensuite chez lui, sans remarquer qu'il est suivi par un vieux corbillard, et se met à faire ses valises. Lorsqu'il prend conscience du nuage de gaz qui jaillit par le trou de la serrure de la porte d'entrée il est trop déjà trop tard. Il s'effondre, évanoui.

Lorsqu'il se réveille, il s'approche de la fenêtre, écarte les lamelles du store et... blêmit. Le paysage n'est plus le même, il n'est plus à Londres. A cet instant le téléphone sonne : c'est un certain numéro 2 qui l'invite à prendre le petit-déjeuner.

La série

Cette séquence servira d'introduction à tous les épisodes de la série.

Le numéro 6, dont nous ne connaîtrons jamais le nom, tentera durant 17 épisodes de s'évader du village. Pour le faire parler, pour connaître les raisons de sa démission, les numéros 2 se succéderont d'épisode en épisode. Promesses, menaces, manipulation, lavage de cerveau : pour aboutir, ils ne reculeront devant rien.

Le village en quelques mots

Le village en question a tout du village de vacances. Son architecture est assez hétéroclite, mélangeant un peu tous les styles, son climat est souvent clément, et la plupart de ses habitants sont des oisifs qui déambulent dans des tenues bariolées, jouent aux échecs, font du ski nautique, peignent des tableaux. Ils ne portent pas de nom mais un numéro qu'ils arborent en permanence sur leur badge. Celui qui veille sur leur bonheur porte le numéro 2, change souvent, et est aimé (craint ?) de tous. On ignore l'emplacement exact du village ; au cours de la série plusieurs hypothèses seront formulées. Il n'y a qu'une seule ombre au tableau : ces gens ne sont pas là de leur plein gré.

Savants de toutes les nationalités, espions de tous les camps, ils sont presque tous prisonniers au village, et leur bonne humeur est savamment entretenue par les numéros 2. En effet, rien de tel qu'un séjour à l'hôpital, quelques électrochocs, voire une petite lobotomie pour retrouver le sourire... Quant aux irréductibles qui cherchent à s'évader de ce "paradis", le rover se chargera de les ramener à la raison ou les empêcheront définitivement de recommencer. Ceci dit, le village est une démocratie : les numéros 2 sont élus par le peuple parmi plusieurs candidats ayant pour programme... de suivre à la lettre les ordres du numéro 1 qu'on ne voit jamais. L'information y est libre. Un journal, le Tally Ho, parait chaque matin, qui chante les louanges du numéro 2. Il y a même une chaîne de télévision locale. Par contre, la possession de tout appareil qui permettrait d'accéder aux nouvelles du reste du monde est interdite et sévèrement réprimée. Chaque habitant possède un poste de radio dépourvu d'interrupteur. Ainsi, il ne peut pas l'éteindre et est donc contraint d'écouter les bonnes nouvelles du numéro 2 et la musique douce diffusée à longueur de journée pour entretenir sa bonne humeur.

Afin de mieux protéger les habitants, les rues et les maisons du village sont truffées de caméras et de micros. Une gigantesque salle de contrôle, dirigée par le superviseur et sa batterie de téléphones de toutes les couleurs, permet au numéro 2 de tout voir et de tout entendre.

Au village, il n'existe aucun moyen de différencier les vrais prisonniers des gardiens et des espions à la solde du numéro 2. Par conséquent, tout le monde se méfie de tout le monde.

Si avec tout ça on n'a pas envie de s'évader... Et c'est justement ce que le numéro 6 va s'efforcer de faire.

Les 17 épisodes

Mode d'emploi
Voici un bref descriptif de chacun des 17 épisodes du prisonnier. Ils sont triés dans l'ordre logique de la continuité de l'histoire.
Les épisodes les plus intéressants (selon moi...) sont signalés par le symbole   .

Episode n°

1

Titre

L'arrivée

Titre original

Arrival

Date de 1ère diffusion

dimanche 1er octobre 1967

Les premières minutes

Il s'agit du pilote de la série dont les premières minutes sont décrites au début de cette page.

Pour la visite guidée du village par le numéro 2.

Episode n°

2

Titre

Le carillon de Big Ben

Titre original

The Chimes of Big Ben

Date de 1ère diffusion

dimanche 8 octobre 1967

Les premières minutes

Le prisonnier est en train de jouer aux échecs avec un vieux général lorsqu'un hélicoptère amène une nouvelle prisonnière : le numéro 8.

Pour le bon tour que le prisonnier joue au numéro 2. Afin de sauver sa nouvelle amie Nadia (le numéro 8), le prisonnier accepte de faire un effort : participer au grand concours artistique organisé par le numéro 2. Il va dans les bois, abat un arbre et en sculpte le tronc. Le jour du concours, il présente au jury une sculpture moderne en 3 parties qu'il a appelée "évasion" et qui représente une sorte d'arche. Son oeuvre fait sensation, et il gagne le premier prix. Avec cet argent, il achète une grande tapisserie à l'effigie du numéro 2 réalisée par une vieille dame du village.

A la nuit tombée, il se rend sur la plage avec le numéro 8. Les 3 pièces de sa sculpture sont respectivement la coque, le fond et le mât d'un petit bateau. Il les assemble, fixe la tapisserie au mât, hisse cette voile improvisée et les deux amis s'enfuient en pleine mer.

Bien fait !

Episode n°

3

Titre

A. B. et C.

Titre original

A. B. and C.

Date de 1ère diffusion

dimanche 15 octobre 1967

Les premières minutes

Le numéro 14 a inventé un produit qui, une fois injecté à un patient, permet d'intervenir sur ce qui se passe dans ses rêves. Le numéro 2 décide de l'essayer sur le prisonnier. On le force à rêver qu'il assiste à une soirée chez une de ses amies, à Paris, et on lui fait rencontrer 3 personnes appelées A, B et C a qui il est susceptible de confier les raisons de sa démission. Mais le produit est dangereux : on ne peut en injecter que 3 ampoules à un patient sous peine de le tuer.

Pour la manière brillante dont le prisonnier retourne la situation. Il a remarqué des traces de piqûre sur son poignet, et il se doute que quelque chose se trame contre lui. Il suit le numéro 14, dont il a un vague souvenir, pénètre dans son laboratoire en passant par un conduit d'aération et ne met que quelques minutes à comprendre ce qu'on est en train de lui faire.

Il remplace alors le contenu de la dernière ampoule par de l'eau, et le nuit suivante il peut à nouveau contrôler ses pensées. Il rêve que C n'est autre que... le numéro 2 en personne. Puis il rêve qu'il marche jusqu'au laboratoire du numéro 14, et qu'il y entre. A cet instant, le numéro 2 sursaute et se tourne avec inquiétude vers la porte du labo. Puis il rêve qu'il s'allonge sur la table et qu'il s'y endort (ce qui est exactement le cas).

Encore raté !

Episode n°

4

Titre

Liberté pour tous

Titre original

Free for All

Date de 1ère diffusion

dimanche 22 octobre 1967

Les premières minutes

Le numéro 2 suggère au prisonnier de se présenter contre lui aux prochaines élections.

Pour la satire de la démocratie présentée dans cet épisode.

Imaginez un pays dans lequel les journalistes écriraient leurs articles sans écouter le moins du monde les réponses du candidat qu'ils interviewent. Imaginez un pays dans lequel les électeurs voteraient sans s'intéresser au programme des candidats. Imaginez un pays dans lequel le résultat des élections ne changerait rien à la vie de ses habitants. Heureusement que ce n'est qu'un feuilleton...

Episode n°

5

Titre

Double personnalité

Titre original

The Schizoid Man

Date de 1ère diffusion

dimanche 29 octobre 1967

Les premières minutes

Le prisonnier et Alison (le numéro 24) font des expériences de transmission de pensée à l'aide d'un jeu de carte. Les résultats sont excellents : la jeune fille devine les trois quarts des cartes que le prisonnier retourne. Mais elle veut prendre une photo de son ami avant de partir, et par maladresse elle renverse une bouteille et lui écrase un doigt. Un de ses ongles devient noir.

Pour le plan imaginé par le numéro 2 : re-conditionner complètement le prisonnier pour le déstabiliser. Il se réveille un matin dans une nouvelle maison meublée différemment. Son apparence physique n'est plus la même que la veille au soir : il porte une moustache, a des cheveux bruns et est devenu gaucher. Tout le monde l'appelle désormais numéro 12.

Le numéro 2 lui parle ensuite de son extraordinaire ressemblance avec le numéro 6, et lui demande de l'aider à lui faire avouer les motifs de sa démission. Bientôt, les numéros 12 et 6 sont mis en présence et le prisonnier abasourdi se trouve face à face avec son double. Son double ? Pas tout à fait : il est blond, droitier, bien meilleur à l'escrime et à la boxe que lui, et Alison devine les trois quarts des cartes qu'il retourne. En résumé, il est tout ce que le prisonnier était encore la veille au soir.

Episode n°

6

Titre

Le général

Titre original

The General

Date de 1ère diffusion

dimanche 5 novembre 1967

Les premières minutes

Les haut-parleurs du village appellent tous les étudiants à retourner chez eux. Le cours d'histoire du professeur va bientôt commencer. En quelques secondes, les rues du village se vident.

Episode n°

7

Titre

Le retour

Titre original

Many Happy Returns

Date de 1ère diffusion

dimanche 12 novembre 1967

Les premières minutes

Un matin, le prisonnier se réveille dans un village désert. Il n'y a plus d'eau au robinet, plus d'électricité, plus personne dans les rues. C'est l'occasion ou jamais : il se dépêche de construire un radeau pour s'évader.

Pour le plan machiavélique échafaudé par le numéro 2 : permettre au prisonnier de s'évader, de rencontrer Mrs Butterworth la nouvelle locataire de sa maison, de faire son rapport à ses anciens chefs, et de partir en avion à la recherche du village pour le détruire. Mais lorsque le prisonnier saute en parachute au-dessus du village, il ne se doute pas que... tous les habitants sont revenus et que le nouveau numéro 2 n'est autre que la charmante Mrs Butterworth.

Le message est clair : que votre évasion échoue ou bien qu'elle réussisse, vous retournerez toujours au village.

Episode n°

8

Titre

Danse de mort

Titre original

Dance of the Dead

Date de 1ère diffusion

dimanche 26 novembre 1967

Les premières minutes

Le prisonnier, des électrodes fixées au front, est à nouveau questionné sur les raisons pour lesquelles il a démissionné. Cette fois c'est Dutton, un de ses anciens collègues, qui lui pose les questions.

Episode n°

9

Titre

Echec et mat

Titre original

Checkmate

Date de 1ère diffusion

dimanche 3 décembre 1967

Les premières minutes

Le prisonnier est en train de marcher dans le village lorsqu'il remarque que tous les passants se figent et restent immobiles. Ils ont tous peur du rover qui descend la rue et se dirige vers eux. Il n'y a qu'une exception : un homme qui continue de marcher sans se soucier de rien. Le prisonnier le suit. Il se dirige vers un échiquier géant sur lequel va se jouer une partie dont les pièces sont des villageois.

Pour la scène durant laquelle le roi se déplace sur l'échiquier sans en avoir reçu l'ordre. Que deviendrait une société si des individus (même des chefs) commençaient à prendre des initiatives ? Heureusement, le village est bien organisé. En quelques secondes une ambulance arrive sur les lieux et l'emmène à l'hôpital où il sera réhabilité à grands coups d'électrochocs.

Pour le scénario qui met en évidence une chose tellement vraie... Au village, il y a des gentils prisonniers et des méchants gardiens. En cataloguant les habitants selon d'autres critères, on peut aussi dire qu'il y a les forts qui commandent et les faibles qui obéissent. La force des choses fait que les méchants commandent et que les gentils obéissent. Lorsque le prisonnier organise une évasion massive, et qu'il commence à donner des ordres aux autres villageois, il est tout de suite catalogué comme un gardien qui cherche à fomenter une évasion pour que les coupables soient punis.

Sujet de disserte : comparez les notions de gentil / méchant et fort / faible du village avec celles que nous connaissons dans notre vie quotidienne...

Episode n°

10

Titre

Le marteau et l'enclume

Titre original

Hammer into Anvil

Date de 1ère diffusion

dimanche 10 décembre 1967

Les premières minutes

En passant près de l'hôpital, le prisonnier entend une femme crier. Il se précipite à l'intérieur et découvre dans une des chambres le numéro 2 en train de "persuader" le numéro 73 de parler. La jeune femme, à bout de nerfs, se jette par la fenêtre de sa chambre et se tue.

Le numéro 2 reproche au prisonnier de s'être mêlé de ce qui ne le regarde pas. En fait, il le paiera même très cher. Non, c'est vous, lui répond le numéro 2.

Pour la stratégie du prisonnier. Afin de faire payer au numéro 2 la mort de la jeune femme, il va le faire douter. Au bout de quelques jours, le numéro 2 sera persuadé que le prisonnier est un espion à la solde du numéro 1, et qu'il a pour mission de le surveiller. Il doutera aussi de ses collaborateurs qui refusent de lui communiquer les messages secrets que le prisonnier envoie (en fait, ils ne peuvent pas les communiquer car il n'y a aucun message). Pour finir, au bord de la folie, le numéro 2 décrochera son téléphone et demandera lui-même à être remplacé à la tête du village.

Cet épisode est un intermède dans la série. Le prisonnier cesse un moment de ne penser qu'à s'évader pour régler son compte à ce numéro 2 qui est un meurtrier sadique.

Episode n°

11

Titre

L'enterrement

Titre original

It's Your Funeral

Date de 1ère diffusion

dimanche 17 décembre 1967

Les premières minutes

Une jeune femme, le numéro 50, pénètre chez le prisonnier qui est endormi. Elle le réveille et lui dit que le numéro 2 va bientôt être assassiné. Il la renvoie, mais elle s'évanouit. Il réalise alors qu'elle a les pupilles rétractées : encore un coup du numéro 2 ?

Pour la qualité du scénario. Cet épisode est complexe : le vieux numéro 2 va prendre sa retraite, mais il sait trop de choses et son successeur a pour tâche de le faire assassiner. Il manipule alors un groupe de "brouilleurs", réputés pour préparer des complots depuis des années sans jamais passer à l'acte.

Le prisonnier va essayer de sauver le vieux numéro 2, non pas par sympathie mais parce qu'il sait que de terribles représailles suivront son assassinat. Et c'est lui qu'on traite d'individualiste ?

Pour Wanda Ventham, le Colonel Lake de la série UFO, qui joue dans cet épisode.

Episode n°

12

Titre

J'ai changé d'avis

Titre original

A Change of Mind

Date de 1ère diffusion

dimanche 31 décembre 1967

Les premières minutes

Le prisonnier fait sa gymnastique quotidienne, tout seul dans les bois, lorsqu'il est pris à parti par deux hommes qui lui reprochent de ne pas utiliser le gymnase du village. Ils sont venus pour se battre avec lui, mais même à deux contre un ils se font massacrer. Ils repartent en le menaçant de le dénoncer au comité.

Pour l'idée du numéro 2 : faire croire au prisonnier qu'on a détruit la partie de son cerveau qui contrôlait ses tendances individualistes. En fait, on ne lui a fait qu'une petite cicatrice sur le front, car il est beaucoup trop précieux pour qu'on prenne le risque d'endommager son cerveau. Mais il l'ignore.

Persuadé qu'il a changé, et grâce aux tranquillisants versés dans son thé, il va devenir un faible et les "bons citoyens" pourront se venger de ce personnage si asocial.

Toute ressemblance avec Orange Mécanique de Kubrick...

Episode n°

13

Titre

L'impossible pardon

Titre original

Do Not Forsake Me Oh My Darling

Date de 1ère diffusion

dimanche 7 janvier 1968

Les premières minutes

Des hommes assistent à une projection de diapositives. Ces images semblent anodines, mais elles recèlent probablement un message secret. Peu après, un hélicoptère amène le Colonel au village.

Les scénarios des derniers épisodes du Prisonnier deviennent de plus en plus délirants. Les scénaristes de la série avaient probablement envie de sortir des histoires de manipulations et de tentatives d'évasion ratées. C'est pourquoi ces quatre épisodes sont aujourd'hui des épisodes cultes.

Episode n°

14

Titre

Musique douce

Titre original

Living in Harmony

Date de 1ère diffusion

dimanche 14 janvier 1968

Les premières minutes

Au far West, un shérif vient de démissionner. Il s'agit du prisonnier. Il jette son revolver et son étoile sur un bureau, ramasse sa selle et quitte la ville dans laquelle il travaillait. Mais des cow-boys se jettent sur lui et l'assomment. Il se réveille à Harmony, une petite ville dirigée par un juge qui fait des réussites au saloon et qui a un tueur alcoolique, le Kid, comme homme de main.

Cet épisode est une parodie de western. Le juge fait régner la terreur sur sa ville, et le Kid est de plus en plus incontrôlable. Le prisonnier rencontre Cathy qui travaille au saloon et en tombe amoureux. Ils décident de fuir ensemble, mais le Kid est aussi amoureux de Cathy. Ce qui doit arriver arrive : il étrangle Cathy qui essayait de le repousser et affronte ensuite le prisonnier dans un duel au pistolet. Le prisonnier dégaine le premier et tue le Kid.

A cet instant tout change autour de lui. Les chevaux et les personnages ne sont plus que des photographies, il réalise qu'il porte des écouteurs et son costume de prisonnier. En quelques secondes, il comprend qu'il a été bourré d'hallucinogènes et se précipite chez le numéro 2. Celui-ci, qui n'est autre que le juge, est en train de se réjouir de la réussite de son plan. A ses côtés se trouvent Cathy et le Kid, qui l'ont aidé dans cette expérience délicate :

Pour que le prisonnier parle, il faut qu'il soit désespéré, qu'on lui donne l'amour et qu'on le lui reprenne immédiatement.

Mais l'expérience n'a pas seulement été éprouvante pour le prisonnier : Cathy a les larmes aux yeux et le Kid n'a plus les idées très claires. C'est à tel point qu'il confond l'expérience avec la réalité, qu'il rejoint Cathy au saloon et qu'il la tue pour de bon. Lorsque le numéro 2 arrive, le Kid ne sait plus où il en est et se jette du haut de l'escalier. Le prisonnier retourne chez lui, laissant le numéro 2 avec un échec à expliquer au numéro 1 et deux cadavres sur les bras.

Ce shérif pacifiste qui refuse de porter une arme ressemblait tant aux jeunes Américains qui refusaient en 1968 d'aller se battre au Vietnam que Living in Harmony a été censuré aux USA.

Episode n°

15

Titre

La mort en marche

Titre original

The Girl Who Was Death

Date de 1ère diffusion

dimanche 21 janvier 1968

Les premières minutes

Lors d'un match de cricket, le colonel Hawke-Englishe envoie sa balle dans les fourrés. Là, une main anonyme remplace la balle par une autre de même apparence. Au tour suivant, la balle explose et tue le colonel. Le prisonnier reprend l'enquête sur laquelle travaillait Hawke-Englishe.

Cet épisode est à la fois une caricature des films d'espionnage et un grand coup de chapeau aux Avengers (Chapeau melon et Bottes de Cuir).

Au fil des scènes, le spectateur verra des gadgets que James Bond ou Jim Phelps de Mission Impossible ne renieraient pas : brosse d'un cireur de chaussures qui est en fait un émetteur radio, 33 tours que le prisonnier va écouter chez un disquaire et qui contient toutes les instructions pour sa mission...

Pour les fans des Avengers, certaines séquences auront aussi un goût de "déjà vu" : inscription « vous venez d'être assassiné » au fond d'un verre (comme dans You have just been murdered), poursuite dans laquelle le prisonnier est au volant d'une splendide Lotus Elan couleur bleue poudre (le même modèle et la même couleur que celle d'Emma Peel), QG du méchant installé dans un phare (comme dans All done with mirrors).

Cette histoire est totalement abracadabrante et loufoque, et ce n'est qu'à la fin qu'on comprend que le prisonnier est en train de raconter... une histoire à des petits enfants du village pour les faire dormir.

Episode n°

16

Titre

Il était une fois

Titre original

Once Upon A Time

Date de 1ère diffusion

dimanche 28 janvier 1968

Les premières minutes

Le numéro 2 du Carillon de Big Ben est de retour. Cette fois il va jouer le tout pour le tout. Il va s'enfermer avec le prisonnier durant toute une semaine, se substituer à son père et lui faire revivre toute sa vie depuis sa petite enfance. Ainsi il pourra le "reprogrammer", lui inculquer les bonnes valeurs et instaurer un tel climat de confiance qu'il pourra enfin le faire parler.

Attention chef d'œuvre ! Cet épisode est un festival de scènes plus surréalistes les unes que les autres. A voir absolument.

Episode n°

17

Titre

Le dénouement

Titre original

Fall Out

Date de 1ère diffusion

dimanche 4 février 1968

Les premières minutes

Le contrôleur satisfait la demande du prisonnier et le conduit chez le numéro 1.

Il s'agit de la suite de l'épisode précédent, et par la même occasion de la fin de la série. Si Once Upon A Time est surréaliste, il n'existe pas de mot pour qualifier Fall Out. C'est de la folie à l'état pur. Cet épisode n'a pas d'histoire, on n'y trouve aucune explication sur le village ou sur le prisonnier. Il contient seulement 50 minutes de délire.

Un simple exemple : une Rolls suit un semi-remorque qui se dirige vers Londres. Son conducteur se rabat sur la file de gauche, accélère et remonte à hauteur de la remorque. Il s'agit d'une immense cage dans laquelle trois hommes, le prisonnier, le numéro 2 et un hippie son en train de danser. Episode IN-CON-TOUR-NA-BLE !

Pourquoi j'aime Le Prisonnier

Le Prisonnier est une série qu'on peut apprécier à différents niveaux. Lorsque, encore gamin, j'en ai vu pour la première fois quelques épisodes j'ai surtout été impressionné par l'ambiance si particulière qui règne dans le feuilleton. J'étais fasciné par la salle de contrôle et ses opérateurs qui montaient et descendaient sans cesse, juchés sur leur balançoire. J'étais terrorisé à chaque apparition du rover (si on m'avait dit que c'était juste un ballon sonde tracté par un câble...), et j'avais craqué pour la Lotus Seven du générique. Mais déjà à l'époque je n'aimais pas ces numéros 2 qui observaient les faits et gestes du numéro 6 jusque dans sa maison. Du haut de ma dizaine d'années, l'idée que quelqu'un puisse regarder ce qui se passe chez moi me dérangeait déjà.

Aujourd'hui, je suis surtout sensible à la caricature de société qu'incarne le village et aux messages transmis dans la série. Une société dans laquelle tout le monde se ressemble à tel point qu'on ne sait plus qui est qui, une société dans laquelle chacun est espionné à longueur de journée, une société dans laquelle le dirigeant qui a été élu démocratiquement n'est en fait qu'une marionnette dont les ficelles sont tirées par quelqu'un d'autre qui reste dans l'ombre, voilà qui incite à rester sur ses gardes. Heureusement on n'en est pas encore là, mais je crois qu'un des principaux messages véhiculés par le Prisonnier est qu'il faut rester vigilant et veiller à la préservation de ses libertés individuelles.

Un autre message est l'importance de l'individualiste. Le Prisonnier s'en sort non pas en fomentant une évasion collective mais grâce à ses actions individuelles. La société idéale pourrait bien être une société d'individualistes, dans laquelle chacun serait différent des autres, mais aussi dans laquelle chacun aurait l'esprit suffisamment ouvert pour vivre en bonne intelligence avec les autres.

Pour finir, le numéro 6 n'est pas un gars méchant. Sa seule préoccupation est de trouver un moyen de s'évader du village, mais il n'est pas belliqueux pour autant. Il lui arrive même souvent de privilégier l'humour et de balancer des vannes aux différents numéros 2. Il ne devient vraiment méchant que le jour où un numéro 2, plus sadique que ses prédécesseurs, pousse une jeune fille à se suicider. Il utilise alors tout son savoir-faire professionnel pour le neutraliser, et il y parvient sans trop de peine. Voici le troisième message  : ne vous fiez pas aux apparences, méfiez-vous des gens trop gentils quand on les pousse à bout.

Un numéro 6 sommeille en chacun de nous : nous souhaitons tous qu'on nous fiche la paix, qu'on nous laisse vivre libres et heureux. En fait, il nous ressemble vraiment beaucoup. Sympathique, ce numéro 6...

La BO

The Prisoner : Original Soundtrack music from the TV series starring Patrick McGoohan est un disque sur lequel on retrouve le thème principal du Prisonnier ainsi que 25 extraits musicaux provenant de divers épisodes de la série.


La BO du prisonnier est un modèle du genre. Avec son climat surréaliste et souvent dramatique, elle colle parfaitement bien aux images qu'elle accompagne. Certains des thèmes sont si particuliers qu'on les mémorise immédiatement, et lorsqu'on pose ensuite ce disque sur sa platine on replonge instantanément dans l'ambiance de la série. D'autres morceaux, et c'est étonnant pour des extraits aussi courts, se suffisent à eux-mêmes et on se surprend à les apprécier même lorsqu'ils sont sortis de leur contexte. C'est par exemple le cas de N° 6 approaches the escape helicopter.

la BO du prisonnier

En 2002 est paru ce bien bel objet. Il s'agit d'un boite métallique qui ressemble à une boite de bonbons Anglais. A l'intérieur, on trouve un livret de 16 pages en couleurs, le badge du n° 6 (celui que les fans s'arrachent lorsqu'ils se rendent à la boutique de souvenirs de Portmeirion) et surtout 3 CDs qui regroupent l'intégrale de toutes les musiques composées pour la série ainsi que quelques dialogues incontournables (en version Française).

Au programme : environ 70 morceaux et une trentaine d'extraits parlés pour une durée totale d'à peu près trois heures. Il y a de quoi se mettre sous la dent... Cette intégrale relègue le CD ci-dessus au rang de Best Of, et c'est avec plaisir qu'on retrouve toutes les musiques qui n'y figuraient pas par manque de place, surtout (en ce qui me concerne) celles des derniers épisodes. La musique du Prisonnier est variée et touche à tous les styles : classique, fanfares, jazz, musette, mais aussi Pop Music, musique planante, musique indienne et asiatique, et même parfois psychédélisme.

Le jour où j'ai acheté cette boite, j'ai à peine eu le temps de la montrer à mes collègues de bureau que j'ai été assailli de questions :

C'est une intégrale ? Est-ce qu'il y a le morceau du dernier épisode, tu sais lorsqu'ils sont dans le camion et qu'ils rentrent à Londres ?

Il y aussi le générique, avec le coup de tonnerre ?

Vous savez quoi ? Ca fait plaisir de ne pas être le seul allumé.

L'intégrale en 3 CDs

Quelques ouvrages de référence

Plusieurs ouvrages ont été consacrés au Prisonnier, parmi lesquels :

  • The official Prisoner companion, de Matthew White & Jaffer Ali. Cet ouvrage est paru avec l'approbation de Six of One, le fan club officiel du n° 6. C'est une mine d'informations sur le Prisonnier, et son contenu passionnera tous ceux qui s'intéressent à la série.
  • On peut aussi citer Le Prisonnier, chef d'œuvre Télévisionnaire d'Alain Carrazé et Hélène Oswald. Ce livre est paru dans une collection d'ouvrages d'art traitant de séries cultes. Grand format, papier de qualité, superbes photographies : il s'agit aussi d'un bel objet, mais je n'ai malheureusement eu qu'une seule occasion de le parcourir.

The official Prisoner companion

Liens

http://www.sixofone.org.uk/

Le site de l'association officielle des fans du Prisonnier, dont le président honoraire n'est autre que Patrick McGoohan himself.

http://home.fr.inter.net/gc12/

Sur le site de Gilles Coury, vous pourrez télécharger des photographies de la série, quelques séquences audio (en version originale) et le générique au format wav.

http://sfpi.asurtech.com/spectacle/prisonnier.htm

Une page consacrée au principal rôle féminin de la série : la Lotus Seven du prisonnier...

L'intégrale en DVD

Avant cette réédition en DVD parue en 2000, l'intégrale du Prisonnier était disponible en 6 cassettes vidéo. La qualité de l'image était parfois médiocre (le dernier volume en particulier). Le Prisonnier se présente désormais sous la forme d'un coffret de 6 DVD. Chaque DVD contient 3 épisodes de la série, sauf le dernier qui n'en contient que 2 mais qui est truffé de bonus.

La qualité de l'image et du son est excellente. Chaque volume de l'intégrale contient une séquence d'introduction différente, et les menus permettant de naviguer sur le DVD sont bien conçus.

Les bonus sont nombreux et souvent intéressants :

    • Bonjour chez vous, un reportage diffusé pour la première fois sur M6 le 23 juin 1990. Tout ce qu'il faut savoir sur le Prisonnier, y compris... qu'a la fin il n'y a rien à comprendre.
    • un extrait de Destination Séries datant de 1997, une conversation téléphonique entre Patrick McGoohan et Alain Carrazé
    • Prisonnier au village, un reportage diffusé en 1983 dans le cadre de l'émission Temps X. Une merveille...
    • Les dessous de l'histoire, l'histoire du tournage du Prisonnier illustrée par des photographies
    • Portmeirion : le village, une (courte) visite interactive du village
    • La boutique, une présentation des produits dérivés de la série
    • L'interrogatoire, un jeu interactif. Vous devrez choisir un niveau de difficulté (touriste, résident ou superviseur) et répondre à 6 questions sur la série. Si vos renseignements s'avèrent exacts vous gagnerez un cadeau pour chacun des 3 niveaux : une séquence vidéo inaccessible par les menus du DVD. Plus le niveau est élevé et plus cette séquence est sympa.
    • La R21, une publicité pour la Renault 21 tournée à Portmeirion en 1990.
    • les bandes annonces de tous les épisodes de la série.
    • une version alternative, en version originale sous-titrée, de l'épisode numéro 2 The Chimes of Big Ben. Il s'agit d'un véritable trésor pour les fans de la série, car il comporte des tas de différences par rapport à la version officielle.

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Dernière mise à jour de cette page : 23/02/2003

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