Ce film est interdit
en salle aux moins de 12 ans |
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Fiche technique
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Titre |
Le vaisseau de l'angoisse |
Genre |
Horreur |
Année |
2003 |
Origine |
USA |
Réalisateur |
Steve Beck |
Titre original |
Ghost ship |
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Distribution
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Epps |
Julianna Margulies |
Dodge |
Ron Eldard |
Murphy |
Gabriel Byrne |
Greer |
Isaiah Washington |
Ferriman |
Desmond Harrington |
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Le 21 mai 1962, le paquebot Antonio Graza croise au large
des côtes du Labrador. Ce soir-là, il y a un bal
à bord. Les membres de l'équipage ont revêtu
pour la circonstance leurs uniformes d'apparat, les 600 passagers
leurs robes de soirée et smokings. Tout le monde danse
au son de l'orchestre et seule une petite fille semble s'ennuyer
prodigieusement. Le capitaine s'en aperçoit et l'invite
à danser.
Soudain, une main anonyme actionne le levier de commande d'un
treuil. Dans un sifflement couvert par la musique, un filin commence
à se rembobiner. Lorsqu'il est tendu à craquer,
il traverse la salle de bal telle une lame d'acier et fauche
les danseurs sur son passage. L'orchestre s'arrête. Pendant
quelques secondes qui semblent durer une éternité,
passagers et membres d'équipage se regardent sans comprendre :
il vient de se passer quelque chose, mais quoi ? Un passager
regarde sa coupe de champagne, coupée en deux par le filin,
tomber sur le sol. C'est alors que les premiers corps commencent
eux aussi à tomber sur la piste de danse...
D'ordinaire, les réalisateurs de films d'horreur gardent
le meilleur pour la fin. Lorsque leur film comporte une scène
particulièrement gore, elle en est l'apothéose
et le spectateur doit tirer la langue pendant 90 minutes avant
d'avoir enfin droit aux images entraperçues sur la bande
annonce. Ici, Steve Beck fait débuter son film par une
véritable scène d'anthologie dans laquelle des
dizaines de passagers et d'hommes d'équipage se font trucider
en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire. Après
une telle entrée en matière, que va-t-il donc bien
pouvoir nous montrer pour nous tenir en haleine jusqu'au générique
de fin ? Pas de panique : il n'est pas à court
d'idées.
Quarante ans après cette fameuse scène, Jack
Ferriman rencontre Sean Murphy et son équipe de chasseurs
d'épaves dans un bar. Pilote d'avion, il vient de repérer
un énorme navire à la dérive dans le détroit
de Béring et il est prêt à leur donner ses
coordonnées en échange d'un pourcentage de la prime
de sauvetage. Vous devinez évidemment de quel navire il
s'agit... Mais il y a un os : 600 passagers plus 500 hommes
d'équipage sauvagement assassinés, ça fait
pas mal d'esprits qui n'arrivent pas à trouver le repos
et qui risquent de ne pas apprécier qu'on vienne les déranger
après toutes ces années. La tâche des chasseurs
d'épaves risque donc d'être plus périlleuse
que prévu.
Le vaisseau de l'angoisse est un des meilleurs films
d'horreur de ces dernières années. C'est une synthèse
du genre. On y retrouve en effet tous les ingrédients
qui font le succès des bonnes histoires de vaisseau fantôme :
écho radar qui apparaît par intermittence sur les
écrans jusqu'au moment où le vaisseau est si proche
qu'on ne peut éviter la collision, cigarette encore fumante
dans un cendrier alors que le bateau est inoccupé depuis
40 ans, fantômes qui apparaissent dans les coursives et
les miroirs, trésor caché, sang qui suinte le long
les murs et gentil revenant qui vient en aide aux héros.
Mais c'est aussi un film policier car, en glanant ici et là
des indices et grâce à l'aide de Cathy, Epps effectue
un véritable travail de détective pour découvrir
ce qui a pu causer la mort de plus d'un millier d'innocents.
La grande force de ce film, c'est qu'on y croit dès
les premières minutes. Pourquoi entre-t-on immédiatement
dans Le vaisseau de l'angoisse, alors qu'on a tant de
mal à entrer dans d'autres films (par exemple Van Helsing
dont j'attendais beaucoup mieux) ? Sans vouloir être
vieux jeu, je crois que la réponse est toute simple :
une surenchère d'images de synthèse finit toujours
par nuire à un film. Ici, nous sommes en présence
d'un film "à l'ancienne". Les trucages numériques
y sont limités. L'Antonio Graza n'est pas un quelconque
vaisseau virtuel généré par ordinateur,
mais une maquette de grande taille sur laquelle des tas de techniciens
ont transpiré pour appliquer une couche de 40 ans de rouille
et de crasse. Quant à l'intérieur du paquebot,
il a été construit grandeur nature en studio. L'ambiance
un peu fantomatique qui règne à son bord est essentiellement
due aux éclairages verdâtres et rougeâtres
utilisés à bon escient par le directeur de la photographie.
Avec un peu de chance, d'ici une dizaine d'années Le
vaisseau de l'angoisse aura acquis ses galons de film culte
et sera considéré par les amateurs de films d'horreur
avec autant d'intérêt que, disons, Fog
de John Carpenter. C'est en tout cas tout le mal que je lui souhaite.
- Murphy et son équipe viennent de monter
à bord de l'Antonio Graza et ils commencent à visiter
le navire. Munder, qui ouvre la marche, sent soudain le sol rongé
par la rouille se dérober sous ses pieds. En plongeant
pour le rattraper avant qu'il s'écrase à l'étage
inférieur, Epps lui sauve la vie. Mais, alors qu'elle
regarde ce qui se passe en dessous, elle voit nettement une petite
fille en robe de bal qui la regarde.
Une fois Munder en sécurité (et
une fois sa frayeur dominée), Epps risque un second coup
d'il en dessous. Il n'y a plus personne...
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- Epps arrive au bord de la piscine de l'Antonio
Graza. On dirait que les parois sont criblées d'impacts
de balles. Elle descend au fond de la piscine pour en savoir
plus et découvre que le fond est jonché de douilles.
Que s'est-il donc passé, il y a 40 ans ? Alors qu'elle
grimpe à l'échelle pour regagner le bord, elle
se trouve soudain nez à nez avec la petite fille en robe
de bal. Sous le coup de la surprise, elle lâche l'échelle
et retombe au fond de la piscine, à moitié assommée
par le choc. Elle ne peut donc pas voir que la petite fille s'est
de nouveau volatilisée et que du sang commence à
couler des impacts de balles.
Un conseil : si vous avez un verre à
la main, posez-le dès que vous verrez Epps arriver au
bord de la piscine. Sinon, même prévenu de ce qui
va se passer, vous risquez d'en mettre partout.
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- Murphy s'est assoupi dans la cabine du capitaine.
Il est tiré de son sommeil par un bruit de raclement et
voit... une bouteille de whisky se déplacer toute seule
sur le bureau. Soudain, le fantôme du capitaine dans son
grand uniforme se matérialise en face de lui. Il lui sert
un verre, lui souhaite la bienvenue à bord et commence
à lui expliquer ce qui est arrivé à son
navire.
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Mais ce ne sont là que quelques-uns des meilleurs moments
du film car, à partir du moment où les chasseurs
d'épaves posent le pied sur le pont de l'Antonio Graza,
les événements s'enchaînent à un rythme
effréné jusqu'aux générique de fin
sans qu'on ait vraiment le temps de souffler.
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