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Les premières minutesDans la nuit du 13 au 14 septembre 1964, un train fonce à toute vapeur dans l'obscurité. Dans les compartiments couchettes les voyageurs dorment paisiblement, ignorant tout de l'hécatombe qui se déroule à leur porte. Par une portière ouverte, un homme est jeté du train. Quelques secondes plus tard son agresseur s'effondre, atteint par un coup de poignard mortel. L'homme au poignard a à peine le temps de dissimuler le corps de sa victime : il est abattu par un tueur qui s'enferme ensuite dans les toilettes. Mais un quatrième homme arrive, force le verrou des toilettes et l'élimine en lui jetant une ampoule de gaz toxique. A quelques kilomètres de là, un camion force un passage à niveau et s'arrête sur les rails. Son conducteur descend et allume une fusée de détresse pour faire stopper le train. Dès qu'il s'est arrêté, Benard Shah et Rudolphe, son garde du corps, en descendent. Rudolphe se cache sous un wagon, puis étrangle l'homme à l'ampoule de gaz qui les suivait. Il rejoint ensuite son patron dans sa Rolls, et la voiture s'éloigne rapidement dans l'obscurité. Quelques heures plus tard, lorsque le train entre en gare, deux agents Français s'étonnent de ne pas voir Benard Shah. Ils fouillent son compartiment mais ne peuvent que constater sa disparition. L'information est rapidement communiquée à leur patron qui en avertit l'Elysée. La situation est grave : Benard Shah, un magnat de l'armement placé sous haute surveillance, a disparu. Le film en quelques motsComme dans Les tontons flingueurs sorti un an plus tôt, on retrouve dans les Barbouzes quelques-uns des acteurs fétiches de Lautner : Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Mireille Darc, Robert Dalban. Cette fois, il n'est plus question de truands mais d'espions, ou plutôt de contre-espions (les espions, ce sont les autres...). Donc Benard Shah, et surtout sa collection de brevets qui le place à la tête du plus colossal arsenal qui ait jamais existé, ont disparu. Face à cette menace la France, la Suisse, la Russie et l'Allemagne font intervenir leurs meilleurs agents de renseignement : Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche et Charles Millot. Avec une telle équipe, peu importe que Benard Shah soit retrouvé ou non ; de toute façon, on sait qu'on ne va pas s'ennuyer... Ces quatre killers vont essayer de donner le change à Amaranthe, la jolie veuve de Benard Shah, en s'inventant des liens de parenté ou d'amitié avec son regretté mari. Mais à la première occasion ils mettront bas les masques et se jetteront leurs brillants états de services et le palmarès de leurs victimes au visage. Puis, afin de conquérir plus facilement le cur (et les brevets...) de la belle, ils essaieront de s'éliminer mutuellement par tous les moyens possibles. Autant de scènes cocasses qui font que les Barbouzes est devenu un film culte qu'on revoit toujours avec le même plaisir. Quant aux dialogues, sans être aussi percutants que ceux des tontons flingueurs, ils sont aussi passés à la postérité.
En septembre 2002 les Barbouzes ont enfin droit à la réédition qu'ils méritent. Il s'agit non pas de la version colonisée du film mais de la version originale en noir et blanc, et elle a été remastérisée au format THX. L'image et la bande son sont d'une qualité extraordinaire : on a l'impression que le négatif du film a été développé hier... Le DVD contient aussi quelques bonus :
Quand je vois du si bon boulot, je me dis que d'autres grands films en noir et blanc devraient aussi pouvoir en profiter. Alors, à quand Les visiteurs du soir et L'assassin habite au 21 en THX ? Les meilleurs momentsIl y a plusieurs scènes d'anthologie dans les Barbouzes :
La nanaDans les films, il y a souvent une nana. Dans les Barbouzes, la nana c'est Amaranthe, la veuve de Benard Shah dont le rôle est interprété par la belle Mireille Darc. Dans le film, elle invente une nouvelle mode pour les deuils en arpentant sa chambre sobrement vêtue d'un bikini noir et d'un voile qui dissimule son visage ravagé par la douleur. En fait, Amaranthe (de son vrai nom Antoinette Dubois) était "actrice" lorsqu'elle a rencontré son futur mari. Et, en cette funeste circonstance, elle a ressorti le costume de scène qu'elle portait dans Crac v'la l'facteur, une pièce qui fit un triomphe lors d'une tournée à Beyrouth. Comme dans tous ses films des années soixante et soixante-dix, Mireille Darc est ici vraiment à tomber. Ce qui m'amène à me poser cette question cruciale : pourquoi n'en a-t-on pas des comme ça à la maison ? Avez-vous remarqué que la plupart des femmes n'aiment pas Mireille Darc ("Je trouve qu'elle en fait trop. Ses personnages ne sont pas crédibles. Elle n'est même pas drôle. Ce n'est qu'une poupée sans cervelle.") ? Faut-il qu'elle soit belle, pour être autant critiquée... |
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