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Georges Lautner - Les Barbouzes (1964)


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Les Barbouzes
     

Fiche technique

Titre  

Les Barbouzes

Genre  

Comédie policière

Année  

1964

Origine  

France

Réalisateur  

Georges Lautner
     

Distribution

Francis Lagneau Lino Ventura
Boris Vassiliev Francis Blanche
Eusebio Cafarelli Bernard Blier
Hans Müller Charles Millot
Rudolphe Rossini André Weber
Amaranthe Mireille Darc
O'Brien Jess Hahn

Les premières minutes

Dans la nuit du 13 au 14 septembre 1964, un train fonce à toute vapeur dans l'obscurité. Dans les compartiments couchettes les voyageurs dorment paisiblement, ignorant tout de l'hécatombe qui se déroule à leur porte. Par une portière ouverte, un homme est jeté du train. Quelques secondes plus tard son agresseur s'effondre, atteint par un coup de poignard mortel. L'homme au poignard a à peine le temps de dissimuler le corps de sa victime : il est abattu par un tueur qui s'enferme ensuite dans les toilettes. Mais un quatrième homme arrive, force le verrou des toilettes et l'élimine en lui jetant une ampoule de gaz toxique.

A quelques kilomètres de là, un camion force un passage à niveau et s'arrête sur les rails. Son conducteur descend et allume une fusée de détresse pour faire stopper le train. Dès qu'il s'est arrêté, Benard Shah et Rudolphe, son garde du corps, en descendent. Rudolphe se cache sous un wagon, puis étrangle l'homme à l'ampoule de gaz qui les suivait. Il rejoint ensuite son patron dans sa Rolls, et la voiture s'éloigne rapidement dans l'obscurité.

Quelques heures plus tard, lorsque le train entre en gare, deux agents Français s'étonnent de ne pas voir Benard Shah. Ils fouillent son compartiment mais ne peuvent que constater sa disparition. L'information est rapidement communiquée à leur patron qui en avertit l'Elysée. La situation est grave : Benard Shah, un magnat de l'armement placé sous haute surveillance, a disparu.

Le film en quelques mots

Comme dans Les tontons flingueurs sorti un an plus tôt, on retrouve dans les Barbouzes quelques-uns des acteurs fétiches de Lautner : Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Mireille Darc, Robert Dalban. Cette fois, il n'est plus question de truands mais d'espions, ou plutôt de contre-espions (les espions, ce sont les autres...).

Donc Benard Shah, et surtout sa collection de brevets qui le place à la tête du plus colossal arsenal qui ait jamais existé, ont disparu. Face à cette menace la France, la Suisse, la Russie et l'Allemagne font intervenir leurs meilleurs agents de renseignement : Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche et Charles Millot. Avec une telle équipe, peu importe que Benard Shah soit retrouvé ou non ; de toute façon, on sait qu'on ne va pas s'ennuyer...

Ces quatre killers vont essayer de donner le change à Amaranthe, la jolie veuve de Benard Shah, en s'inventant des liens de parenté ou d'amitié avec son regretté mari. Mais à la première occasion ils mettront bas les masques et se jetteront leurs brillants états de services et le palmarès de leurs victimes au visage. Puis, afin de conquérir plus facilement le cœur (et les brevets...) de la belle, ils essaieront de s'éliminer mutuellement par tous les moyens possibles. Autant de scènes cocasses qui font que les Barbouzes est devenu un film culte qu'on revoit toujours avec le même plaisir.

Quant aux dialogues, sans être aussi percutants que ceux des tontons flingueurs, ils sont aussi passés à la postérité.

- Bon... Vous, vous restez là. Alors si n'importe qui vous demande l'heure, du feu ou le chemin de la mer ?
- On flingue !
- Voilà...

- Un barbu, c'est un barbu ; trois barbus, c'est des barbouzes.

En septembre 2002 les Barbouzes ont enfin droit à la réédition qu'ils méritent. Il s'agit non pas de la version colonisée du film mais de la version originale en noir et blanc, et elle a été remastérisée au format THX. L'image et la bande son sont d'une qualité extraordinaire : on a l'impression que le négatif du film a été développé hier...

Le DVD contient aussi quelques bonus :

Mireille et les garçons, un documentaire dans lequel Mireille Darc, Georges Lautner et Maurice Fellous sont interviewés. Un must. Y'a pas à dire, cette fille est géniale...

La bande annonce originale

Un court reportage réalisé durant le tournage du film

Le commentaire audio de Georges Lautner

etc.

Quand je vois du si bon boulot, je me dis que d'autres grands films en noir et blanc devraient aussi pouvoir en profiter. Alors, à quand Les visiteurs du soir et L'assassin habite au 21 en THX ?

Les meilleurs moments

Il y a plusieurs scènes d'anthologie dans les Barbouzes : 

  • La première nuit au château.

Après le dîner, les quatre agents regagnent leurs chambres et se mettent à rechercher micros et "gadgets" déposés par leurs confrères. C'est ainsi que Hans Müller découvre un scorpion dans son lit (le célèbre coup du chanoine). L'abbé Cafarelli jette sa valise sur son lit, et voit le lustre se décrocher du plafond et la transpercer de part en part. Dans la salle de bains de Boris, ce n'est pas de l'eau qui coule de la pomme de douche mais de l'acide. Quant à Francis Lagneau, ses toilettes sont piégées et lorsqu'il tire la chasse elles explosent et détruisent sa chambre. Quel humour...

  • L'arrivée pas très discrète de Boris Vassiliev au château de Benard Shah.

Il se précipite sur celle qu'il croit être Amaranthe, crie, hurle, pleure et pour finir... se jette dans les bras de son amie Rosalinde. Pour essayer de se rattraper il s'égare dans des explications vaseuses, se présente à Amaranthe comme le frère de lait de Benard Shah, et... lui roule la pelle du siècle pour la réconforter. Les trois autres, exaspérés par les maladresses du "moujik" qui pourraient faire échouer leur mission, envisagent déjà de l'éliminer.

  • L'attaque des espions.

Un soir Boris s'assied au piano, mais il n'arrive pas à en tirer le moindre son. Il blêmit et regarde discrètement à l'intérieur : il contient le cadavre du maître d'hôtel. Un peu plus tard Rudolphe découvre le cadavre d'une des femmes de chambre dans une armoire, puis Francis celui d'un jardinier dans le jardin. Petit à petit, tous les domestiques sont éliminés et remplacés. Pour finir le téléphone et l'électricité sont coupés, et les agents ennemis passent à l'attaque. Des dizaines d'espions asiatiques, dont les armes munies de silencieux font d'étranges bruits de ressort, sortent des caves et des passages secrets du château. Les quatre barbouzes et Rudolphe sont bien obligés de s'allier pour venir à bout de toute cette opposition, ce qui permet au spectateur de constater que l'abbé Cafarelli manie aussi bien la grenade que le goupillon. Les espions, qui ne s'attendaient pas à un tel comité d'accueil, tombent comme des mouches,. Les couloirs sont bientôt encombrés de cadavres, et le combat cesse faute de combattants.

La nana

Dans les films, il y a souvent une nana. Dans les Barbouzes, la nana c'est Amaranthe, la veuve de Benard Shah dont le rôle est interprété par la belle Mireille Darc. Dans le film, elle invente une nouvelle mode pour les deuils en arpentant sa chambre sobrement vêtue d'un bikini noir et d'un voile qui dissimule son visage ravagé par la douleur. En fait, Amaranthe (de son vrai nom Antoinette Dubois) était "actrice" lorsqu'elle a rencontré son futur mari. Et, en cette funeste circonstance, elle a ressorti le costume de scène qu'elle portait dans Crac v'la l'facteur, une pièce qui fit un triomphe lors d'une tournée à Beyrouth.

Comme dans tous ses films des années soixante et soixante-dix, Mireille Darc est ici vraiment à tomber. Ce qui m'amène à me poser cette question cruciale : pourquoi n'en a-t-on pas des comme ça à la maison ? Avez-vous remarqué que la plupart des femmes n'aiment pas Mireille Darc ("Je trouve qu'elle en fait trop. Ses personnages ne sont pas crédibles. Elle n'est même pas drôle. Ce n'est qu'une poupée sans cervelle.") ? Faut-il qu'elle soit belle, pour être autant critiquée...

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Dernière mise à jour de cette page : 18/03/2008