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Cinéma - TV

Larry Cohen  - The Stuff (1985)

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The Stuff   

Distribution

David Rutherford   Michael Moriarty
Jason   Scott Bloom
Nicole   Andrea Marcovicci

Les premières minutes

En pleine nuit, un vieil homme marche dans la neige. Soudain, quelque chose apparaît dans le faisceau de sa lampe torche : une sorte de liquide blanc qui jaillit du sol. En fait, la chose est plus épaisse qu'un liquide ; on dirait plutôt du... yaourt. L'homme se baisse, goûte l'étrange substance et la trouve délicieuse. Un autre homme s'approche. Il la goûte à son tour et ils comprennent rapidement que, si le débit de la source reste constant, ils viennent de trouver le moyen de s'assurer une retraite confortable.

Baptisé The Stuff (le machin), car personne n'a pu lui trouver de nom, le nouveau dessert est lancé avec tout l'arsenal dont disposent les publicitaires et les rayons des magasins regorgent bientôt de petits pots tricolores. Mais une nuit Jason, un adolescent qui souffre d'un petit creux, découvre qu'il s'en passe de belles dans le frigo familial. Lorsqu'il en ouvre la porte, il voit du Stuff qui avait coulé de son pot faire demi-tour et y retourner précipitamment. A-t-il des hallucinations ou bien cette chose est-elle vivante ?

Pourquoi j'aime ce film

Tous les fans de cinéma fantastique le savent bien : le fond des océans, les vieux cimetières, les égouts et même les stations spatiales abandonnées grouillent de monstres sanguinaires. Mais le Stuff est encore plus dangereux, car il vit dans votre frigo. Qui plus est, il n'est pas entré chez vous par hasard : vous l'avez ramené du supermarché dans votre filet à provisions. Décidément, vous n'êtes pas raisonnables... Petit à petit, il va se rendre indispensable et vous ne pourrez bientôt plus absorber aucune autre nourriture. Et ne croyez pas que vous vous en tirerez simplement avec des aigreurs ou une digestion difficile, car on ne digère pas le Stuff. Repas après repas, il s'entassera dans votre estomac en attendant son heure et, lorsqu'il sera assez fort, lorsqu'il aura entièrement pris le contrôle de votre esprit, il jaillira par votre bouche et s'attaquera à une autre personne qui deviendra à son tour un zombie. Car le Stuff est en fait une entité extraterrestre dont la modeste ambition est de conquérir la Terre. Notre seule chance réside dans la poignée de personnes qui savent ce qu'est vraiment le Stuff et qui sont prêts à tout pour le détruire : Jason, Nicole la publicitaire responsable du succès du produit et David Rutherford, un ancien flic payé par les firmes concurrentes de Stuff.

Ce film a été réalisé par Larry Cohen. C'est un nom qui vous dit quelque chose ? Le contraire serait étonnant, car Larry Cohen est à l'origine de deux des plus grandes séries TV américaines des sixties : le fugitif et surtout les envahisseurs. The Stuff est d'ailleurs bâti sur une trame similaire à celle des envahisseurs. D'un côté, nous avons les méchants aliens qui sont là, juste sous notre nez, sans que nous nous en rendions compte. De l'autre côté, nous avons les gentils, c'est à dire un héros malgré lui, qui découvre par accident la menace extraterrestre en se trouvant au mauvais moment dans un endroit où il n'aurait jamais dû se trouver, et quelques personnes de bonne volonté qui vont lui venir en aide. Et vous savez quoi ? Même si la recette est archi-connue, on se marre vraiment en regardant The Stuff. La vision de cette masse blanchâtre qui se déplace toute seule et qui peut même grimper aux murs est particulièrement jouissive. Quant aux héros qui détalent à toutes jambes dès qu'ils aperçoivent un pot de yaourt, ils sont vraiment désopilants. De plus, derrière cette histoire de SF se cache une satire des grandes compagnies américaines avec leurs couleurs et leurs logos si facilement identifiables. C'est ainsi que les trois couleurs de Stuff sont omniprésentes : sur les emballages du produit, dans les pubs TV qui émaillent le film (pour mettre le spectateur dans l'ambiance, le film est entrecoupé de fausses publicités qui vantent les mérites de Stuff), sur les graphiques accrochés aux murs du bureau du PDG de la firme et même... sous forme de liseré sur la carrosserie de sa limousine. Mais trêve de rigolade. On ne peut également s'empêcher, pendant qu'on regarde le film, de se poser cette question plutôt inquiétante : aujourd'hui, peut-on encore résister à quelqu'un qui sait communiquer ? Comment éviter qu'on nous fasse avaler (c'est le moment de le dire...) n'importe quoi simplement parce qu'on a trouvé les mots qui vont bien pour nous le vendre ?

A une époque où le consommateur moyen commençait à se poser des questions, à se dire que tôt ou tard on essaierait de lui faire bouffer n'importe quoi, Larry Cohen abordait le problème de la malbouffe avec un humour complètement décalé. Et si les aliens s'en mêlaient ? Et si, au lieu de nous envoyer leur rayon de la mort, ils nous nous attaquaient à grands coups de pots de yaourt ? The Stuff est tout aussi terrifiant que The Faculty de Robert Rodriguez, c'est à dire que c'est un film qu'on regarde en rigolant, en se gavant de sucreries et en ayant l'impression de retrouver ses 14 ans. Bien sûr, avec un budget plus conséquent nous aurions eu droit à un grand film d'horreur, avec peut-être même une scène finale d'anthologie, et non pas à un simple B movie. Mais les B movies possèdent parfois un charme dont les superproductions sont dépourvues et je me demande si le résultat final aurait été aussi sympa que celui que nous connaissons.

Au fait, vous reprendrez bien un peu de dessert ?

Les meilleures scènes

  • David traverse une rue. Une vendeuse de Stuff qui travaille au coin de la rue saisit un talkie walkie et donne l'alerte. Dans un rugissement de moteur, une camionnette de Stuff fonce alors sur lui et il échappe de peu à la mort en se jetant de côté.
  • Jason est puni. Ses parents lui interdisent de sortir de sa chambre tant qu'il n'aura pas mangé un pot entier de Stuff. Mais il a une idée : il vide le pot dans les toilettes puis le remplit de mousse à raser. Sous ses yeux effarés, il voit alors le Stuff essayer de ressortir des toilettes. La mousse à raser fait illusion : ses parents et son frère croient vraiment qu'il est accro au Stuff, ce qui lui permet de sortir de sa chambre et de s'enfuir de chez lui. Lorsqu'ils réalisent qu'ils se sont fait avoir, ils se lancent à sa poursuite, mais une voiture l'enlève dans un crissement de pneus. David est arrivé juste à temps.
  • Nicole et David ont décidé de visiter l'usine de Stuff. Une chambre a été réservée pour eux dans un motel. En plein milieu de la nuit, du Stuff sort de l'oreiller de David et se plaque contre son visage pour l'étouffer. Afin de le dégager, Nicole verse de l'alcool sur le Stuff avant d'y mettre le feu. Mais un autre danger surgit : un homme pénètre dans la chambre et se jette sur David. Alors qu'ils sont en train de se battre, une quantité phénoménale de Stuff jaillit du matelas et se met à grimper au mur.
  • David et Nicole, qui viennent de s'enfuir du motel, profitent de l'obscurité pour pénétrer dans l'usine de Stuff. Ils n'en croient pas leurs yeux : il n'y a pas d'usine, mais un gigantesque lac souterrain dont émergent ici et là des formes vaguement humanoïdes. Le Stuff n'est donc pas fabriqué, mais simplement pompé dans sa cachette avant d'être conditionné.

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Dernière mise à jour de cette page : 28/05/2005

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