Voici la traduction d'une des chansons les plus controversées
des Beatles.
En la lisant, vous pourrez constater que les paroles de John
Lennon et Paul McCartney ne méritaient vraiment pas d'être
interdites d'antennes sur plusieurs stations de radio.
Traduction
Essai d'explication

Traduction
Un jour dans la vie
(John Lennon / Paul McCartney)
J'ai lu les journaux aujourd'hui, mon gars
Ca parlait d'un mec bien, d'un petit veinard.
Et même si l'article était plutôt triste,
et bien j'ai ri lorsque j'ai vu la photo.
Il s'est éclaté la tête dans sa voiture.
Il n'avait même pas remarqué que le feu était
passé au rouge.
Toute une foule s'était rassemblée pour regarder.
Ils avaient déjà vu son visage auparavant,
Mais personne n'était vraiment sûr qu'il appartenait
à la Chambre des Lords.
J'ai vu un film aujourd'hui, mon gars.
L'armée anglaise venait juste de gagner la guerre.
Les gens étaient nombreux à partir.
Mais je l'ai quand-même regardé, car j'avais lu
le livre.
J'aimerais vous brancher.
Je me suis réveillé, j'ai sauté du
lit, je me suis planté un peigne dans les cheveux
J'ai réussi tant bien que mal à descendre les escaliers,
j'ai bu une tasse de thé et en levant les yeux j'ai vu
que j'étais en retard.
J'ai décroché mon manteau et j'ai pris mon chapeau,
j'ai attrapé mon bus en quelques secondes.
Je suis monté sur la plate-forme et j'en ai grillé
une, quelqu'un a parlé et je suis parti dans un rêve.
J'ai lu les journaux aujourd'hui, mon gars
4000 trous à Blackburn, dans le Lancashire.
Et même si les trous étaient petits
Ils ont dû tous les compter.
Maintenant ils savent combien de trous il faut pour remplir l'Albert
Hall.
J'aimerais vous brancher. |
Essai d'explication
Dans cette "chanson-sandwich", un couplet de Paul
McCartney vient s'insérer au milieu du texte écrit
par John Lennon.
Le premier couplet, écrit par John, parle d'un accident
de voiture qui s'est produit le 18 décembre 1966 à
Londres. Tara Browne, un Irlandais que les Beatles connaissaient
bien, avait trouvé la mort au volant de sa Lotus Elan
lors d'une collision à un carrefour.
Le second couplet, toujours écrit par John, parle de
How I won the war, le film de Richard Lester dans lequel
il jouait un rôle et qui n'était pas encore sorti
lors de la parution de Sgt. Pepper.
Le pont, au milieu de la chanson, est une tranche de vie courante
racontée par Paul. L'espace de quelques minutes, le héros
de la chanson redescend sur terre et court comme vous et moi
pour réussir à attraper son bus. Puis, une fois
en haut du double-decker, il se met à fumer et repart
dans sa rêverie.
Le dernier couplet, écrit à nouveau par John,
parle d'un communiqué de la municipalité de Blackburn,
dans le Lancashire, qui s'inquiétait le 17 janvier 1967
de l'état de ses chaussées. En effet, 4000 trous
venaient d'être recensés sur les routes de la région.
Mais pourquoi John voulait-il en remplir le Royal Albert Hall ?
Simplement, pour obtenir une rime avec small...
En fait, la phrase la plus importante de la chanson est :
I'd love to turn you on
John voudrait brancher son public,
le convaincre de changer, de se ranger à ses idées.
A ce moment de sa vie, comme de nombreuses personnes de sa génération
qui s'intéressaient de près à la philosophie
indienne, il était très concerné par la
destruction de son ego qu'il rendait responsable de tous ses
maux. Continuer à écouter son ego, ça aurait
signifié par exemple prendre le leadership dans le prochain
album des Beatles et il ne le voulait pas. C'est probablement
ce qui explique le rôle prépondérant que
Paul a joué dans la conception de Sgt. Pepper.
Cette chanson est une démonstration de la vacuité
de nos vies de tous les jours. Les seuls moments ou le héros
de la chanson fait preuve d'un peu d'imagination, les seuls moments
où il réfléchit, sont ceux durant lesquels
il rêve. Lorsqu'il revient à la vie "normale",
c'est pour se mettre à courir comme tout le monde et à
ne vivre que dans l'attente de la prochaine occasion de rêver
qui se présentera.
A méditer, la prochaine fois que vous vous réveillerez
en catastrophe pour vous apercevoir que vous allez encore arriver
en retard au boulot... |