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5D (Fifth Dimension) |
Wild Mountain Thyme |
Mr Spaceman |
I See You |
What's Happening?!?! |
I Come And Stand At Every Door |
Eight Miles High |
Hey Joe |
Captain Soul |
John Riley |
2-4-2 Fox Trot |
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Bonus tracks |
Why (Bonus Track) |
I Know My Rider (Bonus Track) |
Psychodrama City |
Eight Miles High |
Why (Alt studio version) |
John Riley (Instrumental) |
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Chronologie
Fifth Dimension est paru le 18 juillet 1966. Dans la
discographie des Byrds, il se positionne entre Turn! Turn!
Turn! (6 décembre 1965) et Younger
Than Yesterday (20 février 1967).
Le disque en quelques morceaux
5D (Fifth Dimension)
Si, jusqu'à preuve du contraire, notre bon vieil univers
ne comporte que 3 dimensions, Roger McGuinn, lui, en dénombre
pas moins de 5. A la longueur, largeur et profondeur il ajoute
en effet le temps ainsi que... quelque chose d'autre. Le résultat
de ses cogitations est une valse psychédélique,
qui donne son titre à l'album, et dont les paroles font
penser à quelque voyage initiatique :
Mes limites bidimensionnelles avaient disparu
Je les avais perdues
J'ai vu le monde se désintégrer et j'ai pensé
que j'étais mort
Mais j'ai réalisé que mes sens fonctionnaient encore
Mr Spaceman
Ce morceau préfigure la musique que les Byrds joueront
3 ans plus tard sur l'album Sweetheart of the Rodeo. Quant
aux paroles complètement space, elles racontent l'histoire
d'un mec qui voit une lumière descendre du ciel en pleine
nuit. Ce n'est pas la première fois qu'il voit une soucoupe
volante ou des traces de pas fluorescentes et il a très
envie de partir faire un tout avec les aliens :
Hé, Monsieur l'homme de l'espace
Ne m'emmènerez-vous pas ?
Je ne ferai rien de mal
Hé, Monsieur l'homme de l'espace
Ne m'emmènerez-vous pas faire un tour ?
Le lendemain matin, en se réveillant, il se sent tout
drôle et trouve un message de ses "visiteurs"
sur sa fenêtre lui disant : « Salut !
On se reverra. ».
What's Happening?!?!
Cette superbe ballade de David Crosby est un dialogue étrange
entre un homme et un instrument de musique. Il se pose des questions
auxquelles répond la 12 cordes de Roger McGuinn. L'alchimie
entre la rythmique légèrement dissonante de Crosby
et les solos planants de McGuinn est carrément magique.
I Come And Stand At Every Door
La chanson la plus poignante du disque raconte l'histoire
d'un enfant de 7 ans qui n'a eu qu'un tort durant sa trop brève
existence : se trouver à Hiroshima le 6 août
1945. Depuis, son esprit erre de porte en porte mais personne
ne l'entend :
Je ne veux pas de fruits, je ne veux pas de riz
Je ne veux pas de bonbons, pas même de pain
Je ne demande rien pour moi-même
Car je suis mort, car je suis mort
Tout ce que je demande, c'est la paix
A méditer avant d'appuyer sur le bouton rouge.
Eight Miles High
Avec Eight Miles High, les Byrds font leur entrée
dans la cour des grands en poussant l'expérimentation
musicale au moins aussi loin que les Beatles le feront quelques
mois plus tard sur Revolver.
Roger McGuinn revisite à la fois le jazz de John Coltrane
et la musique indienne de Ravi Shankar. Sa douze cordes se fait
tantôt saxophone, tantôt sitar. Les paroles n'ont
rien à envier à celles de certains groupes Anglais
:
Huit miles d'altitude et quand tu toucheras le sol
Tu découvriras qu'il est plus étrange que celui
que tu connaissais
A ceux qui trouvent que ces paroles possèdent un double
sens, les Byrds rétorquent qu'elles ne font que décrire
ce qu'ils ont ressenti pendant un vol à destination de
Londres. Ben voyons !
2-4-2 Fox Trot
Pour terminer sur une touche originale, voici un long solo
de... turboréacteur. Roger McGuinn, qui veut rendre hommage
à John Lear et à son célèbre avion,
mixe le bruit du décollage d'un Lear Jet avec une de ses
compositions. Etonnant.
Pourquoi j'aime ce disque
En 1966, alors que le gratin des musiciens Anglais explore,
à grands coups d'expérimentations en tous genres
(et pas seulement musicales...), de nouveaux horizons, un seul
groupe semble être prêt à relever le défi
de l'autre côté de l'Atlantique : les Byrds.
En regardant la pochette de ce disque, on pourrait même
penser que les Byrds voyagent déjà en tapis volant
tandis que les autres groupes se contentent encore de prendre
l'avion...
Fifth Dimension est un des meilleurs albums des Byrds,
et c'est aussi un des plus variés. Si des titres tels
que What's Happening?!?!, Wild Mountain Thyme ou
John Riley (ces deux derniers bénéficient
de sublimes arrangements de cordes) sont représentatifs
du "gentil" folk-rock des débuts de leur carrière,
5D, I See You, Eight Miles High voire 2-4-2
Fox Trot sont à la pointe de la Pop Music des sixties.
Quant à Mr Spaceman, il s'agit d'une des premières
tentatives réussies de fusion de la Country Music avec
le rock.
Parmi les bonus, deux titres me semblent particulièrement
intéressants : Eight Miles High et la seconde
version de Why. Ces deux chansons ont été
enregistrées le 22 décembre 1965, soit juste après
la sortie de l'album Turn! Turn! Turn! et constituent
les deux faces du 45 tours publié en mars 1966. Le contraste
entre les deux disques est saisissant. Alors que le groupe était
encore connu du grand public pour ses adaptations de Bob Dylan
et les arpèges de la 12 cordes de Roger McGuinn, il maîtrisait
déjà toutes les ficelles du psychédélisme
naissant. Un autre des bonus, I Know My Rider, fait penser
à une face B de 45 tours des Beatles.
En conclusion, Fifth Dimension reste un des albums
les plus représentatifs de l'année 1966. C'est
aussi, paradoxalement (pour un groupe américain), un disque
très British.
Pour la petite histoire...
Les 45 tours issus de Fifth Dimension n'apportent aucun
inédit (le single de mars '66 est inclus dans les bonus
du CD) :
- Eight Miles High / Why,
paru le 14 mars 1966
- 5D (Fifth Dimension) / Captain
Soul, paru le 13 juin 1966
- Mr. Spaceman / What's Happening?!?!,
paru le 6 septembre 1966
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