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Mr. You're a Better Man Than I |
Evil Hearted You |
I'm a Man |
Still I'm Sad |
Heart Full of Soul |
Train Kept A Rollin' |
Smokestack Lightning |
Respectable |
I'm a Man |
Here 'Tis |
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Bonus Tracks |
Shapes of Things |
New York City Blues |
Jeff's Blues, Take 1 |
Someone to Love, Part. 1 |
Someone to Love, Part. 2 |
Like Jimmy Reed Again |
Chris' Number |
What Do You Want |
Here 'Tis (Instrumental) |
Here 'Tis (Version for RSG) |
Stroll On |
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Chronologie
Having a Rave Up est paru le 5 novembre 1965. Dans
la discographie des Yardbirds, il se positionne entre Five
Live Yardbirds (1964) et Roger the Engineer (1966).
Le disque en quelques morceaux
Mr. You're a Better Man Than I
Mr. You're a Better Man Than I est la face B de Shapes
of Things (single de février 1966) :
Pouvez-vous juger un homme à sa coupe de cheveux ?
Pouvez-vous deviner son esprit aux vêtements qu'il porte ?
Pouvez-vous reconnaître un mauvais homme au motif de sa
cravate ?
En 1965, les temps étaient en train de changer. Non
seulement les paroles de cette chanson incitaient à réfléchir,
mais en plus Jeff Beck avait glissé un des redoutables
solos dont il avait le secret au beau milieu des couplets. Il
ne s'agissait plus simplement de reprendre en quelques notes
la mélodie de la chanson mais de triturer pendant presque
une minute des sons jamais entendus auparavant. De nombreux fans
ont du dresser l'oreille en entendant ces étranges notes.
Train Kept A Rollin'
La guitare de Jeff Beck imite le sifflet d'une locomotive
et le train se met en marche :
J'ai attrapé le train. J'ai rencontré une
dame.
Elle était vraiment cool.
Elle était jolie et venait de New York City.
...
Je ne pouvais pas la laisser partir.
D'Albuquerque à El Paso, la face B de I'm a Man
(single d'octobre 1965) nous entraîne dans un périple
ferroviaire. Et puisque, comme le dit la chanson, le train
a continué à rouler toute la nuit, que pensez-vous
qu'il arrivât ?
Avec son riff déjanté et ses solos apocalyptiques
(en 1965, si vous enfermiez Jeff Beck et Jimmy Page dans le même
studio, il vous restait 30 secondes à peine pour évacuer
les lieux avant que le plafond ne s'effondre sur votre tête...),
Train Kept A Rollin' préfigure ce que sera le rock
anglais de la seconde moitié des sixties. La chanson se
termine par un Rave Up, un de ces gros délires qui étaient
la carte de visite des Yardbirds sur scène et qui ont
d'ailleurs donné son titre à cet album.
New York City Blues
Un blues enregistré à New York et qui parle
de New York. Keith Relf souffle dans son harmonica comme si sa
vie en dépendait et la guitare de Jeff Beck ne la lâche
pas d'une semelle jusqu'à la fin du titre. Dès
la première mesure, Keith Relf met l'auditeur dans sa
poche en lui parlant comme à un vieux pote :
Si tu es déjà allé à New York
Tu sais de quoi je parle
Oui, si tu es déjà allé à New York
Tu sais de quoi je parle
Ils ont de si jolies filles dans cette grande ville
Qu'on a envie de crier et de sauter partout
Cette chanson est un retour aux sources, au blues des débuts
des Yardbirds.
Shapes of Things
Ce 45 tours de février 1966 est un des grands moments
du rock psychédélique made in UK. Le son complètement
allumé, mais aussi les paroles de la chanson qui s'adresse
à une jeunesse désabusée et en pleine prise
de conscience, sont révolutionnaires pour l'époque :
Ce que j'ai devant les yeux
M'apprend à mépriser.
Le temps rendra-t-il les hommes plus sages ?
....
Viendra demain, serai-je plus vieux ?
Viendra demain, peut-être un soldat.
Viendra demain, pourrai-je être plus brave qu'aujourd'hui ?
Jeff's Blues, Take 1
Sur cet instrumental de 1966 les Yardbirds laissent, comme
son titre l'indique, leur lead guitarist s'amuser un peu. Et
nous allons en prendre plein les oreilles pendant un peu plus
de 3 minutes... Pédales d'effets, feedback, larsen :
il utilise tout l'arsenal dont il dispose pour sonner comme personne
ne l'avait fait avant lui.
Stroll On
Pour finir, voici LE titre culte des Yardbirds, celui que
le groupe interprète dans une scène, non moins
culte, du film Blow Up
de Michelangelo Antonioni. Il s'agit tout simplement d'une nouvelle
mouture de Train Kept A Rollin' avec de nouvelles paroles
et c'est l'occasion, que ce soit sur ce disque ou dans le film,
d'assister à une belle empoignade entre Jeff Beck et Jimmy
Page.
Pourquoi j'aime ce disque
Tiens, une compilation ! Je dois admettre que je préfère
chroniquer des albums originaux, lorsque lesdits albums existent.
Et c'est là que la bât blesse... Entre 1964 et 1966,
les Yardbirds ont accouché d'un tas de tubes mémorables
sans jamais prendre le temps de poser leurs valises pour enregistrer
un vrai 33 tours en studio. D'où la pléthore de
compilations actuellement disponible, au contenu à géométrie
variable et au son parfois... particulier. La discographie des
Yardbirds ressemble à un vrai jeu de piste aux informations
contradictoires (ce disque, publié en novembre 1965, contiendrait
des titres datés de... février 1966). Comment voulez-vous
qu'on s'y retrouve ?
Les compilateurs n'ont rien fait pour arranger les choses.
Fin 1965, afin de promouvoir le groupe aux USA, ils ont rassemblé
pêle-mêle quelques faces A ou B de 45 tours récemment
parus auxquels ils ont ajouté, histoire de remplir un
33 tours, 4 titres anciens provenant de Five Live Yardbirds.
Qu'importe que Eric Clapton, qui officiait sur Five Live Yardbirds,
ait quitté le groupe, que Jeff Beck l'ait remplacé
et que le son et le répertoire du groupe aient totalement
changé entre temps. Pour finir, ils ont glissé
le tout dans une pochette qui aurait pu être celle d'un
disque de 1963. On a du mal à imaginer, en effet, en regardant
cette photo et ce lettrage trop sages, le groupe qui allait pousser
toute une génération de musiciens britanniques
sur la voie du psychédélisme avant de poser les
bases du hard rock...
Ceci dit, et c'est ce qui importe, le son de cette réédition
de 1999 de Having a Rave Up est énorme, et quelqu'un
qui ne connaîtrait pas les Yardbirds serait même
en droit de se demander s'il n'est pas en train d'écouter
le premier disque d'un nouveau groupe. De plus, les bonus ont
été intelligemment choisis pour rester cohérents
avec les morceaux originaux. En écoutant Having a Rave
Up, vous découvrirez les premières expérimentations
sonores effectuées par des musiciens Anglais, quelques
mois avant que Jimi Hendrix débarque et balaie tout sur
son passage. Vous y découvrirez aussi une poignée
de hits indémodables et quelques solos d'anthologie.
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