Home
 Bichereau
 Disques
 Livres, BD
 Cinéma, TV
 En ce moment...
 Mon CV
 Quelques mots
Disques

Bert Jansch - Rosemary Lane (1971)

Home > Disques > Sommaire > Rosemary Lane
News 
Plan du site 
Liens 
Bannière 
Livre d'or 
Questionnaire 
E-mail 
Imprimer cette page 

Rosemary Lane

Tell Me What Is True Love ?
Rosemary Lane
M'Lady Nancy
A Dream, A Dream, A Dream
Alman
Wayward Child
Nobody's Bar
Reynardine
Silly Woman
Peregrinations
Sylvie
Sarabanda
Bird Song

Chronologie

Rosemary Lane a été enregistré dans le cottage de Bert Jansch, à Ticehurst (Sussex), de juin 1970 à janvier 1971. L'album est ensuite paru en juin 1971 et se situe donc entre Birthday Blues (janvier 1969) et Moonshine (février 1973) dans sa discographie.

Le disque en quelques morceaux

Tell Me What Is True Love ?

Pour obtenir ce son de guitare cristallin, qu'on retrouvera sur tout l'album, Bert doit probablement jouer sur des cordes à tirant extra-light. La chanson pose des questions que nous nous sommes tous posées un jour ou l'autre :

Dites-moi ce qu'est le véritable amour
Dites-moi comment saurai-je
Y aura-t-il un signe
Comme l'automne qui annonce l'hiver ?

S'il existait une recette infaillible, ça se saurait...

Rosemary Lane

Une servante nous raconte sa triste histoire. Sept ans plus tôt, un marin est venu passer la nuit à l'auberge dans laquelle elle travaille. Il en est reparti le lendemain matin en lui laissant trois pièces d'or et... un bébé à venir. Elle s'est résignée à accepter son sort :

Et bien, si c'est un garçon il se battra pour le roi
Et si c'est une fille elle se mariera
Elle portera une bague en or et une robe aux couleurs éclatantes
Et se souviendra de moi à Rosemary Lane

Rythme à 3 temps, accompagnement de guitare à la fois sobre et beau, mélodie inoubliable : Rosemary Lane est l'archétype de la ballade folk anglaise traditionnelle. Tout ce que j'aime.

A Dream, A Dream, A Dream

Bert est heureux, mais il sait bien que le bonheur est aussi fragile qu'un rêve...

...qui s'évanouit comme la lune entre les nuages

On retrouve ici la patte de Bert Jansch, ces superbes progressions d'accords dans lesquelles les basses n'arrivent pas toujours là où on les attend, ce qui confère à ses compositions un climat qui les rend uniques. Souvent imité, jamais égalé.

Wayward Child

Encore un beau texte : un phoque mortellement atteint par la pollution est venu s'échouer sur le sable brûlant d'une plage de Californie. Jusqu'au bout, il se battra pour essayer de regagner l'océan. Des enfants s'agglutinent autour de lui et l'observent en riant.

Dans les notes concernant cette chanson, Bert Jansch a écrit que la pollution représentait pour les USA une plus grande menace que la Russie. Quand je pense qu'il a écrit ces mots en 1971...

Alman

Ce court instrumental appartient à ce qu'on appelait dans les seventies le Folk Baroque. Il s'agit d'un morceau composé par Robert Johnson (précisons qu'il s'agit d'un homonyme du célèbre bluesman), interprété à l'origine sur un luth puis transposé pour la guitare.

Pourquoi j'aime ce disque

Qui pourrait se permettre aujourd'hui de prendre tout son temps pour enregistrer un album solo ? Quelle compagnie garderait-elle sous contrat un artiste, même célèbre, qui travaillerait chez lui à la campagne, uniquement les jours où il en aurait envie ? Qui oserait aujourd'hui commercialiser un album sur lequel on n'entendrait qu'un chanteur qui s'accompagne à la guitare ? On qualifierait immédiatement la chose de « maquette » et on se dépêcherait de l'égarer au fond d'un tiroir. Mais, en 1971, un disque, même enregistré sur un magnétophone portable dans un cottage du Sussex, finissait un jour par se retrouver dans les bacs des disquaires.

Et c'est très bien ainsi, car il aurait été dommage de passer à côté d'une telle perle. Rosemary Lane est ce qu'on peut appeler un disque artisanal, une parenthèse dans la carrière de quelqu'un qui cartonnait très fort à l'époque au sein de Pentangle (le groupe venait d'ailleurs de sortir l'album Cruel Sister). Là où la musique de Bert avec Pentangle était sophistiquée et complexe, permettant de prendre de longs solos pendant les concerts, celle qui figure sur Rosemary Lane est un modèle de sobriété, pas vraiment destinée à être interprétées sur scène. Il faut dire que les parties de guitare y sont si éthérées que les applaudissements du public les auraient rendues inaudibles.

Mais au fait, Bert Jansch est-il un guitariste qui chante des chansons ou bien un chanteur qui joue de la guitare ? D'un album à l'autre, il a constamment recherché le point d'équilibre entre ces deux extrêmes. Sur Rosemary Lane, il y parvient enfin : il assume avec le même brio les rôles d'auteur, compositeur, interprète et musicien.

Rosemary Lane est une porte entrouverte sur son univers, cet univers dans lequel les frontières du temps et de l'espace sont abolies. Passé et présent ne font qu'un, « Olde England » et Amérique contemporaine ne sont qu'un seul et même pays. Seule importe l'émotion qui émane de ces titres, la mélancolie qui règne sur tout l'album, qu'elle ait pour cause les mésaventures d'une servante d'autrefois ou l'agonie d'un phoque sur une plage polluée, qu'elle ait pour cadre une vieille auberge britannique ou un bar de Greenwich Village.

Voici donc (encore) un disque qui, puisqu'il n'appartient à aucune époque, ne vieillira jamais, et nous aimerions tous pouvoir en faire autant.

En ce moment...

En ce moment.

Site Meter

A bientôt !
Dernière mise à jour de cette page : 12/09/2004

Les News