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The Beatles - Rubber Soul (1965)

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Rubber Soul  

Drive My Car
Norwegian Wood (This Bird Has Flown)
You Won't See Me
Nowhere Man
Think For Yourself
The Word
Michelle
What Goes On
Girl
I'm Looking Through You
In My Life
Wait
If I Needed Someone
Run For Your Life

Chronologie

Rubber Soul est paru le 3 décembre 1965. Dans la discographie des Beatles, il se positionne entre Help (6 août 1965) et Revolver (5 août 1966).

Le disque en quelques morceaux

Norwegian Wood (This Bird Has Flown)

C'est sur cette chanson que le sitar (instrument traditionnel indien auquel George Harrison commence à s'intéresser) fait sa première apparition dans la musique des Beatles. Quarante ans plus tard, ses sonorités conjuguées à celles des guitares acoustiques et aux harmonies vocales de John et Paul sont toujours aussi agréables à écouter. Et pourtant, elles ont du dérouter bien des fans lors de la parution du disque.

Quant aux paroles, elles sont vraiment trop belles pour être vraies. John aurait rencontré une fille, l'aurait raccompagnée chez elle avant de... discuter avec elle toute la nuit puis d'aller dormir tout seul dans la baignoire. Que n'inventerait-on pas pour éviter une scène de ménage en rentrant chez soi le lendemain matin ?

Nowhere Man

« C'est un homme de nulle part, assis dans son pays de nulle part et qui se fait des plans de nulle part pour personne. »

Sur le plan musical, Nowhere Man ne possède rien de révolutionnaire par rapport aux albums précédents des Beatles. C'est au niveau des paroles qu'il faut chercher l'évolution : en s'adressant à cet homme de nulle part qui semble se ficher de tout, c'est un peu à nous tous que John s'adresse afin de nous faire réfléchir et, pourquoi pas, de nous faire changer. A l'origine simples raconteurs d'histoires, les Beatles sont en train de devenir les porte-parole de toute une génération.

I'm Looking Through You

Paul a des soucis : sa copine du moment, l'actrice Jane Asher, est partie tourner un film à Bristol et il se retrouve seul. En guise de règlement de comptes, il prend sa guitare sèche et lui écrit ces quelques mots :

Pourquoi, dis-moi pourquoi m'as-tu si mal traité ?
L'amour a la sale habitude de disparaître du jour au lendemain.

Ah mais !

If I Needed Someone

Dès les premières mesures, on comprend que cette chanson est un clin d'œil aux Byrds. La guitare de George sonne en effet comme celle de Roger McGuinn. Les autres Beatles ne sont pas en reste et se lancent dans des harmonies vocales aussi alambiquées que celles des Byrds.

Les paroles, écrites par George, sont plutôt cyniques :

Ecris ton numéro de téléphone sur mon mur
Et tu recevras peut-être un coup de fil de moi

Run For Your Life

Rubber Soul se termine par un retour au rock des albums précédents, voire au skiffle des débuts du groupe. John est lui aussi en train de régler ses comptes avec Mme Lennon :

J'aimerais mieux te voir morte, ma petite, que te voir avec un autre homme.

Six ans avant Jealous Guy, John avoue qu'il est « un type méchant, venu au monde avec un esprit jaloux ».

Pourquoi j'aime ce disque

Rubber Soul est l'album charnière de la discographie des Beatles et peut-être même l'album charnière des sixties. Mettons-nous un instant à la place d'un fan qui le découvrirait en cette fin d'année 1965.

Tout d'abord, avec cette photographie de Robert Freeman volontairement déformée et ce graphisme venu d'on ne sait où, la pochette laisse pour le moins une étrange impression. De plus, aucun des Fab-four n'y sourit. On dirait qu'ils sont non pas tristes, mais graves. C'est comme s'ils voulaient nous faire comprendre qu'ils allaient désormais aborder des sujets sérieux.

Le titre de l'album n'est guère plus évident à comprendre que sa photo de couverture : Rubber Soul (= âme de caoutchouc). S'agit-il d'un indice indiquant que la conscience des Beatles s'est élargie, que leur esprit est désormais capable de s'adapter aux idées nouvelles, ou bien n'est-ce qu'un mauvais jeu de mots de John Lennon sur « rubber sole » (= semelle de caoutchouc) ? Probablement un peu des deux...

Quant au contenu du disque, il est à l'image de son contenant. Une bonne moitié des morceaux laisse, à la première écoute, la même impression étrange que la pochette. On dirait que les Beatles ne se satisfont plus de ce qu'ils savaient si bien faire, on dirait qu'ils sont en quête de nouveaux horizons musicaux. Ce sont non seulement des sons nouveaux (le sitar sur Norwegian Wood, la fuzz box sur Think For Yourself, le clavecin sur In My Life, les guitares acoustiques qui sonnent vraiment folk sur Norwegian Wood et I'm Looking Through You), mais aussi une nouvelle façon d'écrire des chansons qu'ils expérimentent ici. Ils ont compris (sous l'influence de Bob Dylan ?) qu'une chanson peut traiter de n'importe quel sujet, y compris des sujets les plus sérieux. Et ils ont écrit des textes qui parlent de leurs problèmes relationnels, du malaise qu'ils éprouvent dans leur vie de tous les jours. A cette époque, George (If I Needed Someone), Paul (I'm Looking Through You, You Won't See Me) et John (Run For Your Life) ont l'air de vivre des moments difficiles. Ce dernier persiste et signe avec Girl :

C'est le genre de fille que voulez tellement que ça vous désole.
. . .
C'est le genre de fille qui vous démolit lorsque les amis sont là : vous vous sentez idiot.

Même Ringo s'y met sur What Goes On :

Que se passe-t-il dans ton cœur ?
Que se passe-t-il dans ta tête ?
Tu me déchires
Lorsque tu me traites si méchamment
Que se passe-t-il dans ta tête ?

Est-ce donc si difficile de vivre avec les autres lorsqu'on est une star ou bien les Beatles sont-ils aussi dans leur vie privée à la recherche d'horizons nouveaux ? La vie ordinaire serait-elle devenue trop étriquée pour eux ? Ca pourrait être le cas, car d'autres chansons du disque annoncent les changements de mentalité que provoqueront 18 mois plus tard le flower power et le summer of love. Ca commence par Nowhere Man dans laquelle John s'efforce de se/nous redonner confiance. Ca continue par The Word qui, malgré des paroles simplistes et trop candides pour être vraiment convaincantes, tente de délivrer avec quelques mois d'avance LE message peace & love de la seconde moitié des sixties :

Dis le mot et tu seras libre
Dis le mot et sois comme moi
Dis le mot auquel je pense
As-tu entendu ? Le mot est AMOUR.

En ce qui concerne la prise de son, Rubber Soul possède également une longueur d'avance. Ce disque constitue un bond prodigieux non seulement par rapport aux albums précédents des Beatles mais aussi par rapport à la majorité de la production de 1965. Le son y est identique du premier au dernier morceau. Pour la première fois, un 33 tours sonne comme un tout cohérent et non pas comme un empilage de 45 tours enregistrés ici ou là et mixés de façons différentes. Des thèmes récurrents, un son cohérent : on ne peut pas encore parler de concept album, mais on n'en est plus très loin.

En conclusion, avec un pied dans la gentille Pop du début des sixties (Michelle) et un autre dans une musique pas encore psychédélique mais déjà expérimentale, Rubber Soul a permis au Beatles de passer de Yesterday à Tomorrow never knows. C'est pourquoi c'est un disque important.

Pour la petite histoire...

Le même jour que Rubber Soul est paru le 45 tours Day Tripper / We Can Work It Out :

  • Day Tripper préfigure la vague de 45 tours Pop qui déferlera l'année suivante sur la Grande Bretagne et les USA.

Avec son riff de guitare doublé à la basse et ses paroles à double sens, c'est un hommage de John Lennon aux "conducteurs du dimanche", ces gens ordinaires qui ne peuvent pas, contrairement aux artistes, vivre à plein temps comme des hippies.

  • Les paroles pacifistes de We Can Work It Out annoncent elles aussi le flower power :

La vie est très courte
Et on n'a pas le temps de se chercher des histoires et de se battre, mon ami

Dans le volume n° 2 de l'anthologie Beatles on trouve quelques chutes de studio provenant des sessions de Rubber Soul : des versions légèrement différentes de Norwegian Wood et de I'm Looking Through You ainsi que 12-Bar original, un instrumental inédit.

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Dernière mise à jour de cette page : 15/08/2005

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