|
|
Disc 1 |
Tropic Of Capricorn |
Czechoslovakia |
Take Me To The Water |
A Word About Color |
Light My Fire |
Indian Rope Man |
When I Was Young |
The Flesh Failures
(Let The Sunshine In) |
|
|
Disc 2 |
Ellis Island |
In Search Of The Sun |
Finally Found You Out |
Looking in the Eye of the World |
Vauxhall To Lambeth Bridge |
All Blues |
I've Got Life |
Save the Country |
|
Chronologie
Streetnoise est paru en 1969. Seconde (et dernière)
collaboration de Julie Driscoll, Brian Auger & the Trinity,
il fait suite à Open (1967).
Le disque en quelques morceaux
Tropic Of Capricorn
Une intro, un thème, un couplet chanté par Brian
Auger, un long solo d'orgue Hammond, un solo de batterie et pour
finir une variation sur le thème. Ils ne seraient tout
de même pas en train de nous jouer du jazz ? Et si !
Nous venons de faire nos premiers pas dans l'univers musical
de Brian Auger avec ce beau Tropique du Capricorne qui
est un des morceaux les plus swings de l'album.
Light My Fire
Cette version de la célèbre chanson des Doors
est tout simplement sublime. On pourrait presque croire qu'elle
a d'abord été écrite en pensant à
la voix de Julie Driscoll et à l'orgue de Brian Auger,
et que ce sont les Doors qui en ont fait ensuite une reprise...
Le solo d'orgue, particulièrement inspiré, me file
encore aujourd'hui des frissons même si j'écoute
Streetnoise depuis plus de 25 ans (ce qui ne nous rajeunît
pas).
The Flesh Failures (Let The Sunshine In)
Le premier volume de Streetnoise (avant la réédition
en CD, il s'agissait d'un double album) se termine par une reprise
d'un des morceaux les plus connus de la comédie musicale
Hair. Jools et Auge nous refont le même coup que
sur Light My Fire : ils s'approprient Let The
Sunshine In avec un tel brio que leur version en est devenue
la référence. C'est à tel point que, lorsque
j'écoute aujourd'hui celle qui figure dans le film de
Milos Forman, j'ai l'impression qu'il manque quelque-chose.
All Blues
Un peu de blues pour continuer, avec une version chantée
de ce standard du jazz immortalisé par Miles Davis (sur
l'album Kind of Blue paru en 1959). Pas d'orgue ici :
juste une basse discrète, la batterie de Clive Thacker
et un piano aux accords obsédants qui mettent parfaitement
en valeur la voix de Jools qui s'en donne à cur-joie.
I've Got Life
Voici un de mes morceaux préférés. Julie
ne possède rien et elle le chante. Enfin, elle possède
quand-même une chose : la vie et c'est assez pour
la rendre heureuse malgré quelques petits tracas quotidiens :
J'ai des maux de tête
Et des maux de dent
Et aussi des mauvais moments
Comme vous
A la fin de la chanson, lorsqu'elle reprend le premier couplet
à fond, le message est passé et nous sommes convaincus.
Il faut dire que I've Got Life explose littéralement
de joie de vivre, et les harmoniques de l'orgue de Brian Auger
n'y sont probablement pas pour rien.
Pourquoi j'aime ce disque
Au début des années 80, lorsque j'ai posé
pour la première fois Streetnoise sur ma platine,
il m'a laissé une impression étrange, aussi étrange
que le dessin qui en illustre la pochette. Trop copieux, un peu
indigeste, presque trop beau pour quelqu'un qui écoutait
essentiellement des morceaux bâtis sur trois accords. Et
surtout, il n'y avait (presque) pas de guitares. Heureusement
qu'il y avait Light My Fire et Let The Sunshine In,
sinon j'aurais été complètement largué
et j'aurais probablement balancé l'album. Mais à
la longue, j'ai fini par apprécier les sonorités
chaudes du Hammond, la voix si sensuelle de Jools et les harmonies
complexes de Auge.
A l'instar de Just One Night
de Eric Clapton qui m'avait ouvert quelques mois auparavant les
portes du blues, Streetnoise allait m'ouvrir celles du
jazz. Grâce à ce que j'avais entendu sur ce disque,
je ne suis pas tombé de ma chaise le jour où on
m'a fait écouter My favorite
things de John Coltrane. Ce jour-là, au contraire,
j'ai compris que le moment était venu, que j'allais commencer
à m'acheter des disques de jazz, ce que je n'aurais probablement
jamais osé faire s'il n'y avait pas eu Streetnoise.
Tentative réussie de fusion de Pop Music anglaise, de
jazz et de morceaux plus progressifs, ce disque est le passeur
idéal pour quelqu'un qui souhaite découvrir de
nouveaux horizons musicaux. C'est pourquoi je vous le conseille. |