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Eric Clapton - Just One Night (1980)

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Just One Night

Tulsa Time D Flowers
Early In The Morning trad. arr. Clapton
Lay Down Sally E Clapton / M Levy / G Terry
Wonderful Tonight E Clapton
If I Don’t Be There By Morning B Dylan / H Springs
Worried Life Blues M Merriweather
All Our Past Times E Clapton / R Danko
After Midnight JJ Cale
Double Trouble O Rush
Setting Me Up M Knopfler
Blues Power E Clapton / L Russell
Rambling On My Mind trad. arr. E Clapton
Cocaine JJ Cale
Further On Up The Road JM Veasey / DD Robey

Chronologie

Just One Night est paru en mai 1980. Dans la discographie d'Eric Clapton il se positionne entre Backless (novembre 1978) et Another Ticket (février 1981). Il s'agit de l'enregistrement d'un concert qui a lieu le 2 décembre 1979 au Budokan, le célèbre théâtre de Tokyo.

Le disque en quelques morceaux

Tulsa Time

Le concert commence par un blues-rock qui balance gentiment derrière le piano de Chris Stainton. Clapton est à l'image de la pochette du disque : décontracté et serein. Le solo nous rappelle qu'il sait aussi se servir d'un bottleneck..

Wonderful Tonight

En entamant sa carrière solo Eric Clapton est devenu gentil : le voici auteur / compositeur / interprète de ballades. Celle-ci est particulièrement bien réussie, et il faut admettre que c'est un bien joli texte qu'il nous a écrit. Et puis, comment ne pas craquer en écoutant cette intro à la pédale wah-wah ? De l'orgue de Chris Stainton monte une brume légère, la guitare de Clapton égrène des arpèges : il n'y a plus qu'à se laisser porter. On dirait que la soirée va être calme...

Blues Power

Un morceau qui déménage, mais toujours en douceur. Clapton a laissé son auréole au vestiaire : quand on possède son pedigree on n'a plus rien à prouver à personne. On est donc loin du volume sonore, du son saturé et des prouesses techniques des concerts de Cream. Ce qui n'empêche pas le public de taper dans ses mains (ni celui qui écoute ce disque de dresser l'oreille lorsque le maître balance son solo à la pédale wah-wah).

Rambling On My Mind / Have You Ever Loved A Woman

Du blues. Dès les premières paroles, le public reconnaît la chanson et hurle de joie. Voici un medley qui permet à Eric Clapton (et qui nous permet par la même occasion) de se replonger dans deux périodes clés de sa vie :

En octobre 1965 John Mayall recrute dans son groupe les Bluesbreakers, pour la modique somme de 20 £ par semaine, un guitariste de 20 ans qu'on surnomme "Slowhand" à cause de son jeu calme et tranquille. Sur le disque Bluesbreakers With Eric Clapton qui parait en juillet 1966 il chante pour la première fois de sa carrière, et reprend un morceau de Robert Johnson : Rambling On My Mind.

Fin 1970 parait l'album de Derek & the Dominoes, un groupe qui intrigue pas mal de monde. On ignore quels sont les musiciens qui le composent car aucune information ne figure sur sa pochette, mais il s'agit d'un énorme disque de blues. L'un des deux lead guitaristes joue aussi bien qu'Eric Clapton. Quant à l'autre il sonne comme Duane Allman, le virtuose du bottleneck du Allman Brothers Band. Quelques jours plus tard les masques sont jetés : Eric Clapton et Duane Allman viennent effectivement d'enregistrer un disque ensemble. Parmi les longues empoignades entre les deux guitar-heroes figure Have You Ever Loved A Woman.

En écoutant ce morceau, on sent qu'il se passe quelque-chose sur la scène du Budokan. Voilà que notre guitariste, jusqu'à présent plutôt cool avec sa Fender Stratocaster et son gilet, se met à jouer plus fort, plus vite, plus aigu. Les figures techniques se multiplient, se complexifient : chokes, rouleaux, double chokes. C'est comme si une immense ombre se profilait derrière lui : celle de God (Clapton is God, proclamaient les graffitis bombés sur les murs de Londres en 1966).

Alors on remet ça ? Hélas non... La pression retombe comme elle est montée, et la suite du concert sera à nouveau relax. Il faudra attendre encore quelques années avant que Clapton puisse assumer son passé de guitar-hero, et tout le mal que sa célébrité lui a fait dans les sixties.

Pourquoi j'aime ce disque

Just One Night est le premier disque d'Eric Clapton, et par la même occasion le premier disque de blues, que j'aie acheté (le suivant sera le génial LIVE ! in Europe de Rory Gallagher). Auparavant, je connaissais surtout Clapton grâce à sa participation à While my guitar gently weeps des Beatles et au fameux mais inaccessible Rock and Roll Circus des Rolling Stones.

Au début des années quatre-vingt, Eric Clapton a voulu tirer un trait sur son ancienne vie et démarrer une seconde carrière solo. Il a donc viré ses musiciens puis a recruté de nouveaux accompagnateurs, dont Albert Lee qui n'est pas manchot non plus à la guitare. Adieu God et ses excès en tous genres : le nouveau Clapton allait être clean. Et ce changement radical se ressent au niveau des morceaux interprétés ce soir-là. Clapton a délibérément fait l'impasse sur une grande partie de sa carrière. On ne trouvera ici aucun morceau des Yardbirds, de Cream, ou de Blind Faith ; et on effleurera à peine le temps d'un medley le répertoire des Bluesbreakers et de Derek & The Dominoes.

Il n'empêche que ce disque est bon. Les musiciens, même s'ils n'ont pas eu beaucoup de temps pour répéter ensemble, assurent. Clapton est heureux de jouer de la guitare, de chanter quelques-uns de ses morceaux solos les plus célèbres et de balancer en douceur quelques vieux blues pour un public Japonais qui lui est acquis d'avance. Ce concert s'écoute donc avec plaisir, et on ressent même un petit frisson durant le fameux medley.

La musique ressemble parfois à ces jeux vidéos dans lesquels, après avoir exploré toutes les pièces d'un niveau donné, on accède à une porte qui permet de passer au niveau suivant. Just One Night est justement une de ces portes. Après l'avoir écouté j'ai eu envie d'en savoir plus et, en remontant le fil de la carrière d'Eric Clapton j'ai découvert tout un monde musical que je ne connaissais pas.

En écoutant Blind Faith j'ai découvert Steve Winwood, et par conséquent le Spencer Davis Group puis Traffic.

En écoutant les Bluesbreakers et Derek and the Dominoes j'ai découvert le British Blues : Fleetwood Mac, Chicken Shack, Ten Years After. Puis il y a eu Taste, Rory Gallagher et le blues Américain, de Robert Johnson à Canned Heat en passant par Elmore James et BB King, puis encore les groupes psychédéliques de la baie de San Francisco (Jefferson Airplane, Grateful Dead, Quicksilver Messenger Service, Big Brother & the Holding Company, Janis Joplin, Country Joe and The Fish, Hot Tuna, It's a beautiful day) dont la plupart des guitaristes étaient de sacrés bluesmen.

En écoutant Cream j'ai découvert Jimi Hendrix et Jethro Tull (et oui, le premier disque de Jethro Tull et le premier album de Cream ont un petit air de famille...). De Jethro Tull aux autres groupes progressifs Anglais (King Crimsom, Yes, Genesis, Soft Machine) il n'y avait ensuite qu'un pas à faire.

En écoutant les Yardbirds j'ai compris que la Pop Music Anglaise des sixties ne se limitait pas aux Beatles, Rolling Stones, Who et Kinks ; et j'ai découvert les Animals, les Zombies, les Troggs, les Small Faces, les Pretty Things, Creation, Tomorrow.

Just One Night est, si vous aimez ce genre de musique, un disque qui vous fera passer un agréable moment. Mais c'est aussi un disque qui risque, si vous êtes comme moi d'un naturel curieux, de vous donner envie d'écouter des tas d'autres disques et d'en remplir vos étagères.

En ce moment...

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A bientôt !
Dernière mise à jour de cette page : 07/09/2002

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