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Don Siegel - L'inspecteur Harry (1971)

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Lors de sa sortie en salles, ce film a été interdit aux moins de 13 ans

L'inspecteur Harry   

Fiche technique

Titre  

L'inspecteur Harry

Genre  

Policier

Année  

1971

Origine  

USA

Réalisateur  

Don Siegel

Musique  

Lalo Schifrin

Titre original  

Dirty Harry
 

Distribution

Harry Callahan Harry Callahan
Scorpio Andrew Robinson
Chico Gonzales Reni Santoni
Le maire John Vernon

Les premières minutes

Sur la terrasse d'un immeuble, un homme armé d'un fusil à lunette s'apprête à tirer. Sur la terrasse d'un autre immeuble situé en contrebas, sa victime, une jeune fille en maillot de bain, plonge dans la piscine. L'homme presse la détente. La détonation est à peine audible car son arme est munie d'un silencieux. La jeune nageuse est tuée sur le coup et l'eau de la piscine commence à se teinter de rouge.

Pourquoi j'aime ce film

En 1969, Clint Eastwood reçoit le scénario de Dirty Harry que Paul Newman vient de refuser. Mais il a pris d'autres engagements professionnels et ne peut pas accepter le rôle d'Harry le charognard. Ce rôle échoit alors à Frank Sinatra, qui tourne quelques scènes mais qui doit bientôt s'arrêter à cause d'une blessure à la main. Retour donc à Clint Eastwood qui entamera le tournage des premières scènes au printemps 1971 à San Francisco. Le film sortira en salles à Noël 1971. Joli cadeau de Noël pour ses fans !

Avec Don Siegel, Clint Eastwood a concocté un film d'un nouveau genre. Il s'agit plus d'un western urbain que d'un film policier. Si on compare l'inspecteur Harry à Bullitt de Peter Yates, film dont l'action se déroule dans la même ville, à peu près à la même époque et dont la musique a elle aussi été composée par Lalo Schifrin, on voit bien que Harry le charognard se situe aux antipodes du flic humain interprété par Steve McQueen. Son personnage ressemble plutôt au shérif solitaire qui, dans les westerns, arrive dans une ville tombée aux mains d'une bande de hors la loi, trucide tous les méchants, remonte sur son cheval et repart comme il était venu après avoir jeté son étoile dans la poussière. On retrouve d'ailleurs dans le film tous les ingrédients d'un bon western :

  • Harry le charognard possède un Magnum 44 qui est certes l'arme de poing la plus puissante au début des années soixante-dix, mais qui reste malgré tout un revolver. Tous les gros plans de cette arme nous font comprendre que nous sommes en présence d'un cow-boy des temps modernes. De même, dans la dernière scène la caméra s'attarde sur sa plaque de police et il s'agit (on s'en serait douté...) d'une étoile.
  • A l'exception de Dirty Harry et de Scorpio, tous les personnages du film sont plus ou moins des figurants qui passent devant la caméra sans s'arrêter. L'intrigue se résume donc à l'affrontement d'un bon et d'un méchant.
  • Comme dans tout western qui se respecte, on retrouve dans l'inspecteur Harry l'attaque de la banque.
  • On y retrouve aussi une variation moderne sur le thème de l'attaque de la diligence : l'attaque du bus de ramassage scolaire.
  • Le rythme du film est très rapide : tout le superflu qui pourrait ralentir l'action est volontairement omis. On effleure à peine la psychologie des personnages : Harry a été marié, sa femme a été tuée par un chauffard, Scorpio est un vétéran du Vietnam et on n'en dit pas plus. De même, le spectateur n'a pas le temps de profiter du soleil, des maisons pittoresques, de la foule bigarrée et des cable cars de San Francisco.

Lors de sa sortie en salles, les avis des spectateurs ont été pour le moins partagés. Le film a plu aux fans de Clint Eastwood et à une partie de la critique, mais certains intellectuels l'ont descendu en flammes : trop violent, trop caricatural, pas assez respectueux des droits de l'individu. Leurs réactions auraient sans doute été différentes si l'inspecteur Harry avait été un "vrai" western, avec une action se déroulant au dix-neuvième siècle. Un exemple concret : personne n'a songé à formuler les mêmes critiques à l'encontre de Pale Rider qui raconte lui aussi l'affrontement musclé d'un bon et d'un méchant. Mais il était évident que Pale Rider était une œuvre de pure fiction, tandis que l'inspecteur Harry dont l'action de déroulait à l'instant présent ne pouvait par conséquent que refléter une vision de la réalité partagée par la vedette et le réalisateur. Quel manque d'imagination de la part de ces critiques ! Heureusement, plus de trente ans nous séparent de la sortie du film et aujourd'hui on peut le prendre pour ce qu'il est vraiment et l'apprécier comme on apprécie un bon film de cow-boys. A cette condition, l'inspecteur Harry est un film indémodable qui se regarde toujours avec plaisir, même si on le connaît par cœur.

Et puis, s'il n'y avait pas eu l'inspecteur Harry au début des seventies, on peut se demander si les personnages de Martin Riggs (Mel Gibson dans l'Arme fatale) ou de John McClane (Bruce Willis dans Die hard) auraient jamais vu le jour. D'ailleurs, la scène de l'Arme fatale dans laquelle Riggs sauve un homme qui s'apprête à se suicider n'est-elle pas un hommage à la scène, presque identique, de l'inspecteur Harry ?

La meilleure scène

C'est, bien sûr, l'attaque de la banque. Harry s'accorde une pause déjeuner, mais il ne peut s'empêcher de remarquer qu'une voiture stationne devant la banque et que de la fumée sort de son pot d'échappement. Il a à peine le temps de demander au vendeur de hot dogs d'appeler la police que la sirène d'alarme de la banque retentit. Au boulot ! Tout en continuant de mâcher son hotdog, il sort dans la rue et tombe nez à nez avec un des bandits qui sort de la banque. L'homme ouvre le feu sur lui et le blesse à la jambe. BANG ! , lui répond son Magnum. Un de moins... Un second bandit saute dans la voiture et son complice, resté au volant, démarre en trombe. BANG ! dans le pare-brise. Et de deux... La voiture, dont le conducteur n'est plus vraiment en état de conduire, percute une bouche d'incendie et un geyser jaillit sur le trottoir. Le passager de la voiture essaie alors de s'enfuir. BANG ! Mission accomplie, et Harry mâchonne toujours son hotdog.

Le spectateur assiste alors à une tirade d'anthologie. Harry s'approche de premier bandit, blessé, qui regarde son fusil tombé au sol, et pointe son Magnum sur lui :

Je sais ce que tu penses : c'est six fois qu'il a tiré ou c'est cinq seulement ? Si tu veux savoir, dans tout ce bordel j'ai pas très bien compté non plus. Mais...

Et de décrire la puissance de feu de son flingue comme on décrirait celle d'un vaisseau de guerre. Evidemment, le bandit n'a plus très envie de ramasser son arme et Harry de conclure :

Tu dois te poser qu'une question : « Je tente ma chance ou pas ? ». Vas-y ! Tu la tentes ou pas ?

Si avec ça ce n'est pas un western...

La réédition en

En regardant les interviews figurant parmi les bonus de la réédition en DVD, on constate que, plus de trente ans après sa sortie, l'inspecteur Harry est un film dont les protagonistes aiment encore à parler. Parmi les bonus, on trouve aussi deux documentaires passionnants qui nous replongent dans l'ambiance du tournage du film.

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Dernière mise à jour de cette page : 23/11/2003

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