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Les premières minutesAu petit matin, Rebecca est réveillée par le chant des oiseaux. Raymond, avec qui elle est mariée depuis deux mois, dort paisiblement à ses côtés. Elle se rendort et se met à rêver à un cirque. Dans son rêve, des clowns poussent Raymond au centre de la piste. Il joue du violoncelle, déclenchant les rires des enfants. Mais une pétarade retentit sous le chapiteau. C'est Daniel, qui fait plusieurs tours de piste sur sa moto, attirant vers lui toute l'attention du public. A la vue de ce spectacle, Rebecca, assise sur un gradin, se met à pleurer. Pourquoi j'aime ce filmL'intrigue du film peut se résumer à cette seule phrase : une jeune mariée, qui s'ennuie auprès de son mari qui l'aime, part rejoindre son amant, qui ne l'aime pas. A première vue, on serait en droit de se demander si cette histoire banale de ménage à trois vaut vraiment la peine d'user de la pellicule... Mais si la jeune mariée est interprétée par Marianne Faithfull, l'amant par Alain Delon et si le réalisateur Jack Cardiff décide de transformer l'histoire banale en une quête psychédélique du bonheur, nous voici peut-être en présence d'un film clé-de la fin des sixties. Ce film est un one woman show, littéralement construit autour de Marianne Faithfull, alors à l'apogée de sa beauté. Tour à tour jeune fille sage, femme-enfant, mais aussi amazone en combinaison de cuir noir chevauchant une moto, elle évolue sous l'il de la caméra qui ne la quitte pas d'un pouce. En gros plan ses yeux pétillent, ses dents brillent, elle sourit, elle rit, elle pleure : en un mot elle vit. Peu importe qu'elle ait tort ou raison de quitter son mari aussi brutalement, le spectateur tombe sous son charme dès les premières secondes et lui donnera raison jusqu'à la fin, quoiqu'elle fasse. Pour quitter le domicile conjugal, un simple billet de train pourrait suffire. Mais Jack Cardiff veut faire de son film un voyage avant tout initiatique, l'équivalent de Easy Rider de Dennis Hopper ou de La Vallée de Barbet Schroeder. Si jamais le bonheur existe, il faut d'abord le mériter. Dans Easy Rider, Peter Fonda et Dennis Hopper sillonnent les USA au guidon de leurs choppers. Dans La Vallée, Bulle Ogier se joint à une expédition qui part à la recherche d'une vallée encore inexplorée. Dans La Motocyclette, Marianne Faithfull enfile sa combinaison de cuir noir, enfourche sa Harley et part, les cheveux au vent, rejoindre Alain Delon à Heidelberg. Ces 3 films possèdent un air de famille, une sorte de dénominateur commun : le rejet d'une vie ordinaire trop ennuyeuse et la quête de cette liberté tellement importante à l'époque. Autre point commun : les 3 films se terminent tragiquement. La recherche du bonheur est-elle donc toujours vouée à l'échec ? Mais en 1968 un tel périple ne peut pas se limiter à un simple documentaire touristique. Rebecca est une rêveuse, surtout lorsqu'elle est au guidon de sa moto et nous allons donc faire deux fois le voyage en sa compagnie : une fois réellement et une seconde fois au travers des souvenirs d'un voyage précédent. C'est là que le réalisateur commence vraiment à se lâcher. Les paysages dont se souvient Rebecca sont nettement plus psychédéliques que ceux de la réalité. C'est un festival d'images solarisées, une féerie de rouges, d'oranges, de jaunes et de violets qui se met à défiler sous nos yeux. Il ne manquerait plus qu'un BO de Pink Floyd... Les kilomètres défilent et amènent avec eux leur lot de doutes. Bien sûr, il y a de bons souvenirs : la rencontre avec Daniel, leur première promenade dans la neige, la moto qu'il lui a offerte en guise de cadeau de mariage. Mais Rebecca sait aussi qu'elle est sous la coupe de son amant et qu'il ne l'aime pas. Elle s'arrête alors dans un bar et, entre deux verres de schnaps, lui écrit une lettre de rupture. Puis elle repart, si grisée par l'alcool qu'elle en oublie de remettre son casque, et replonge dans ses rêveries jusqu'au moment où un camion... Vous savez quoi ? Je crois que je viens de me trouver un nouveau film culte, car cette Motocyclette m'a fait autant craquer que Easy Rider ou La Vallée. La nanaAvec sa combinaison de cuir qui évoque les célèbres Emmapeelers portés par Diana Rigg dans The Avengers, avec sa moto qui ne peut que faire penser à BB chantant Harley Davidson lors du mythique Show Bardot du 31 décembre 1967, la belle Marianne Faithfull incarne ici la femme des sixties dans toute sa splendeur. Les meilleures scènes
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