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Jack Cardiff - La Motocyclette  (1968)

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Lors de sa sortie en salles, ce film a été interdit aux moins de 16 ans

La Motocyclette

Fiche technique

Titre  

La Motocyclette

Genre  

Drame

Année  

1968

Origine  

France / Grande-Bretagne

Réalisateur  

Jack Cardiff

Titre original  

Girl on a motorcycle
 

Distribution

Rebecca Marianne Faithfull
Daniel Alain Delon
Raymond Roger Mutton

Les premières minutes

Au petit matin, Rebecca est réveillée par le chant des oiseaux. Raymond, avec qui elle est mariée depuis deux mois, dort paisiblement à ses côtés. Elle se rendort et se met à rêver à un cirque. Dans son rêve, des clowns poussent Raymond au centre de la piste. Il joue du violoncelle, déclenchant les rires des enfants. Mais une pétarade retentit sous le chapiteau. C'est Daniel, qui fait plusieurs tours de piste sur sa moto, attirant vers lui toute l'attention du public. A la vue de ce spectacle, Rebecca, assise sur un gradin, se met à pleurer.

Pourquoi j'aime ce film

L'intrigue du film peut se résumer à cette seule phrase : une jeune mariée, qui s'ennuie auprès de son mari qui l'aime, part rejoindre son amant, qui ne l'aime pas. A première vue, on serait en droit de se demander si cette histoire banale de ménage à trois vaut vraiment la peine d'user de la pellicule... Mais si la jeune mariée est interprétée par Marianne Faithfull, l'amant par Alain Delon et si le réalisateur Jack Cardiff décide de transformer l'histoire banale en une quête psychédélique du bonheur, nous voici peut-être en présence d'un film clé-de la fin des sixties.

Ce film est un one woman show, littéralement construit autour de Marianne Faithfull, alors à l'apogée de sa beauté. Tour à tour jeune fille sage, femme-enfant, mais aussi amazone en combinaison de cuir noir chevauchant une moto, elle évolue sous l'œil de la caméra qui ne la quitte pas d'un pouce. En gros plan ses yeux pétillent, ses dents brillent, elle sourit, elle rit, elle pleure : en un mot elle vit. Peu importe qu'elle ait tort ou raison de quitter son mari aussi brutalement, le spectateur tombe sous son charme dès les premières secondes et lui donnera raison jusqu'à la fin, quoiqu'elle fasse.

Pour quitter le domicile conjugal, un simple billet de train pourrait suffire. Mais Jack Cardiff veut faire de son film un voyage avant tout initiatique, l'équivalent de Easy Rider de Dennis Hopper ou de La Vallée de Barbet Schroeder. Si jamais le bonheur existe, il faut d'abord le mériter. Dans Easy Rider, Peter Fonda et Dennis Hopper sillonnent les USA au guidon de leurs choppers. Dans La Vallée, Bulle Ogier se joint à une expédition qui part à la recherche d'une vallée encore inexplorée. Dans La Motocyclette, Marianne Faithfull enfile sa combinaison de cuir noir, enfourche sa Harley et part, les cheveux au vent, rejoindre Alain Delon à Heidelberg. Ces 3 films possèdent un air de famille, une sorte de dénominateur commun : le rejet d'une vie ordinaire trop ennuyeuse et la quête de cette liberté tellement importante à l'époque. Autre point commun : les 3 films se terminent tragiquement. La recherche du bonheur est-elle donc toujours vouée à l'échec ?

Mais en 1968 un tel périple ne peut pas se limiter à un simple documentaire touristique. Rebecca est une rêveuse, surtout lorsqu'elle est au guidon de sa moto et nous allons donc faire deux fois le voyage en sa compagnie : une fois réellement et une seconde fois au travers des souvenirs d'un voyage précédent. C'est là que le réalisateur commence vraiment à se lâcher. Les paysages dont se souvient Rebecca sont nettement plus psychédéliques que ceux de la réalité. C'est un festival d'images solarisées, une féerie de rouges, d'oranges, de jaunes et de violets qui se met à défiler sous nos yeux. Il ne manquerait plus qu'un BO de Pink Floyd...

Les kilomètres défilent et amènent avec eux leur lot de doutes. Bien sûr, il y a de bons souvenirs : la rencontre avec Daniel, leur première promenade dans la neige, la moto qu'il lui a offerte en guise de cadeau de mariage. Mais Rebecca sait aussi qu'elle est sous la coupe de son amant et qu'il ne l'aime pas. Elle s'arrête alors dans un bar et, entre deux verres de schnaps, lui écrit une lettre de rupture. Puis elle repart, si grisée par l'alcool qu'elle en oublie de remettre son casque, et replonge dans ses rêveries jusqu'au moment où un camion...

Vous savez quoi ? Je crois que je viens de me trouver un nouveau film culte, car cette Motocyclette m'a fait autant craquer que Easy Rider ou La Vallée.

La nana

Avec sa combinaison de cuir qui évoque les célèbres Emmapeelers portés par Diana Rigg dans The Avengers, avec sa moto qui ne peut que faire penser à BB chantant Harley Davidson lors du mythique Show Bardot du 31 décembre 1967, la belle Marianne Faithfull incarne ici la femme des sixties dans toute sa splendeur.

Les meilleures scènes

  • Couchée à côté de son mari Raymond, Rebecca rêve à un cirque, mais il s'agit avant tout du cirque de la vie.

Des clowns poussent Raymond sur la piste. Il joue du violoncelle, comme dans la vraie vie, et les enfants du cirque rient autant de lui que ses élèves dans la vraie vie. Arrive ensuite Daniel sur sa moto, dont la présence est telle qu'il capte immédiatement l'attention du public. L'amant éclipse le mari ; le winner éclipse le looser : c'est la vie qui recommence dans son rêve et Rebecca se met à pleurer à la vue de ce triste spectacle.

Changement de costume : Daniel est vêtu d'un habit de lumière et Rebecca, dans sa combinaison de cuir, est une écuyère. Daniel fait tourner un cheval blanc autour de la piste. Rebecca court, saute sur le dos du cheval, puis se met debout. Daniel commence alors à faire tourner son fouet... Encore une allégorie de la vraie vie : Daniel possède une telle emprise sur elle qu'elle accepterait de faire n'importe quoi pour lui.

Mais le cheval s'emballe et s'enfuit au galop. Le monde bascule dans un kaléidoscope de couleurs psychédéliques. Rebecca, agrippée à l'encolure de sa monture, appelle Raymond au secours. Il est là, tous près, assis dans son fauteuil et la regarde sans rien faire, en fumant la pipe. No comment...

En quelques minutes, toute la vie de Rebecca a défilé sous nos yeux, sans que le réalisateur ait besoin de se lancer dans de longues explications. En quelques minutes, on a tout compris.

  • Rebecca, qui ne porte plus de casque, commence à prendre de sérieux risques sur sa moto. Elle n'entend même plus, dans sa tête, les réprimandes de Raymond qui jusqu'à présent sanctionnaient chacune de ses erreurs de pilotage.

Nous voici arrivés au bout du chemin, à ce qui est à la fois le moment le plus triste du film mais aussi une splendide cascade parfaitement orchestrée.

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Dernière mise à jour de cette page : 11/06/2006

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