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Claude Zidi  - Les bidasses en folie (1971)

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Les bidasses en folie   

Fiche technique

Titre  

Les bidasses en folie

Genre  

Comédie

Année  

1971

Origine  

France

Réalisateur  

Claude Zidi
 

Distribution

Gérard Gérard Rinaldi
Jean Jean Sarrus
Jean-Guy Jean-Guy Fechner
Luis Luis Rego
Phil Gérard Filipelli
Crème
Marion Game
Le colonel Jacques Dufilho
Le sgt Bellec   Jacques Seiler

Les premières minutes

Luis vient de se faire virer de chez lui. Il se retrouve sur le trottoir avec sa valise, son accordéon et marche jusqu'à la supérette dans laquelle travaille Jean. Ce dernier décide d'abandonner clients et paquets de lessive pour partir avec lui. Ils passent prendre Phil et Jean-Guy puis s'entassent dans une cabine téléphonique d'où ils appellent Gérard, vendeur de voitures d'occasion. Gérard leur vend une vieille décapotable pour la modique somme de 200 FF puis, après une courte hésitation, accepte de partir avec eux.

Les cinq copains empilent leurs instruments de musique dans la décapotable et partent camper chez l'oncle de Luis qui habite à la campagne.

Pourquoi j'aime ce film

Si je devais raconter ce que j'ai retenu du début des années soixante-dix à quelqu'un, disons de la période qui s'étend jusqu'au premier choc pétrolier, je crois que, au lieu de me lancer dans de longues explications fastidieuses, je lui montrerais plutôt quelques films : Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil de Jean Yanne, L'aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch et pour finir en beauté Les bidasses en folie de Claude Zidi. Car ce n'est probablement pas un hasard si ce film a fait plus de 7 millions d'entrées en salles : toute une génération de Français s'y est reconnue.

La première partie du film est une comédie bon enfant qui dépeint la vie des jeunes Français en 1971, une vie insouciante et heureuse. Le plus étonnant, c'est que mes souvenirs du début des seventies viennent confirmer cette vision idyllique des choses. Aussi bizarre que ça puisse paraître, je ne me souviens que de scènes aussi ensoleillées et burlesques que celles du début du film. C'est comme si ces années n'avaient été qu'une longue partie de rigolade ou bien... un film des Charlots. Mais la France des années soixante-dix ressemblait-elle vraiment à celle des Bidasses ? Etait-elle un pays de cocagne, peuplé de garçons en jeans pattes d'eph' grattant des guitares, de jolies filles souriantes en gilets à franges, et dont les parkings étaient remplis de voitures bariolées avec des yeux à la place des phares ? Pas seulement, bien sûr, mais quand-même... Ceux qui ont eu l'occasion de mettre les pieds dans un lycée ou une faculté à cette époque savent que ce n'est pas entièrement faux. La chanson du film aux paroles si candides, aujourd'hui on pourrait même dire si niaises, aurait pu être reprise en chœur, et à juste titre, par des millions de gens directement concernés :

Joli, le monde est joli
La vie nous sourit

La vie souriait aux Français, les Français souriaient à la vie et mes yeux n'étaient pas assez grands pour observer tout ce qui se passait autour de moi.

Ca tombe bien, car cette première partie du film regorge justement de petites scènes de vie courante dans lesquelles on retrouve tout un art de vivre aujourd'hui révolu. C'est ainsi que, lorsque Gérard invite Crème à déjeuner, il arrive devant son magasin de musique au moment où elle revient de courses en grignotant le croûton d'une baguette de pain. Et oui, à l'époque on faisait ses courses dans des petites supérettes et on rentrait chez soi en prenant son temps et en portant un filet à provisions d'où dépassaient des légumes. Scène banale, n'est-ce pas ? Alors, imaginez maintenant la même scène, dans un remake du film dont l'action se déroulerait aujourd'hui. Crème arriverait en courant car elle serait en retard, avec des surgelés dans un sac isotherme et du pain emballé sous plastique. Ils iraient déjeuner sur le pouce dans un fast-food et la scène serait, tout comme leur repas, totalement insipide. Ca fait tout drôle : avec le recul, même une comédie incite parfois à réfléchir...

Si Les bidasses en folie ont eu un tel succès, c'est en grande partie grâce aux personnages principaux qui ont si bien su crever l'écran et mettre le public dans leur poche. Non seulement ces lascars s'habillaient et parlaient comme des millions de jeunes gens de leur âge, mais en plus ils se permettaient de faire ce que ces millions de jeunes auraient bien aimé pouvoir faire, comme par exemple partir de chez eux sans rien demander à personne ou bien rétorquer à quelqu'un qui leur aurait demandé « Vous travaillez pas ? » ces quelques vérités profondes :

- On a tout envisagé, mais pas ça...
- On a une petite santé, vous savez.
- Regardez, on est tout maigres.

Quant à la jolie Crème, elle était tout simplement l'archétype de la jeune femme de son temps. Autonome sur le plan financier, célibataire, débrouillarde, gentiment anticonformiste (avec sa vieille bagnole) et surtout très libre, elle a du faire soupirer bien des spectateurs et donner envie de changer de vie à bien des spectatrices. Car, pour autant que je me souvienne, au début des seventies des Crèmes il y en avait pas mal, à commencer par les pionnes et certaines jeunes profs de mon bahut. Elles étaient jolies, un peu trop maquillées, rigolaient du matin au soir (Quelle autorité !) et mettaient toujours un petit grain de folie dans leur façon de s'habiller ou dans les bagnoles pas racontables qu'elles conduisaient. En fait, aujourd'hui j'ai l'impression que les femmes n'ont jamais été autant libérées qu'en 1971-73.

N'oublions pas non plus, pour les fans de musique, que Les bidasses en folie est un des rares films des années 70 à montrer du rock Français. On y voit Martin Circus interpréter Je m'éclate au Sénégal ainsi que Triangle qui, si cette séquence n'existait pas, ne serait peut-être plus qu'un simple nom dans les encyclopédies du rock. Pour ma part, j'aurais préféré que les Charlots ne transforment pas cette scène en pantalonnade et qu'ils gagnent le concours honnêtement, en jouant sérieusement un de leurs morceaux. Mais ils avaient déjà fait leur choix : ils étaient comiques et non plus musiciens.

Alors qu'ils viennent juste de gagner le concours de rock, des gendarmes leur remettent leurs convocations pour le service militaire. Ils doivent être à la caserne le soir même, ce qui nous amène à la seconde partie du film. Elle est consacrée à une autre forme d'humour : cet antimilitarisme rigolard qui était, pour nous autres adolescents, une si grande source de joie. C'est qu'en 1971 les Français avaient leur dose de soldats et de guerres ! Pensez-donc : tous les jours, à l'heure du déjeuner (et oui : à l'époque on avait même le temps de déjeuner chez soi), juste avant les cours de la bourse (c'est à dire au moment où je ramassais mon cartable pour retourner au bahut), le journal télévisé diffusait des images du Vietnam. On y voyait des Marines, à bord d'hélicoptères de combat, mitrailler des rizières ou bien la jungle. Un commentateur enthousiaste expliquait que leurs mitrailleuses, fleurons de la technologie moderne, pouvaient tirer plusieurs milliers de coups à la minute. Sur le petit écran, les douilles éjectées étaient si nombreuses qu'elles dessinaient dans l'air comme un ruban de métal. Images choc : rien de tel pour vous couper l'appétit... Mais surtout, rappelez-vous également qu'à l'époque le service militaire était encore obligatoire en France et beaucoup de jeunes préféraient en rire pour éviter de trop y penser. C'est pourquoi la vue d'un soldat maladroit au visage noirci par l'explosion d'une grenade, d'une troupe qui partait à gauche lorsqu'un sergent gueulait « A droite, droite ! » ou bien de caricatures de gradés (Jacques Dufilho et Jacques Seiler, tous deux excellents dans leurs rôles) suffisait à remplir les salles obscures.

En conclusion, Les bidasses en folie est un film qui prend de l'importance avec les années qui passent. C'est pourquoi je suis vraiment ravi de l'avoir retrouvé en DVD. Un film, y compris une simple comédie, peut devenir un témoin de son temps. Comment s'habillait-on, quelles voitures conduisait-on, quelle musique écoutait-on, que pensait-on dans les seventies ? Les réponses se trouvent dans Les bidasses en folie. Si vous avez connu cette époque, si vous êtes un de ces éternels adolescents qui s'arrêtent, quelque soit leur âge, devant les magasins de musique pour admirer les guitares exposées en vitrine (ou les jolies Crèmes assises derrière le comptoir...), qui ont une lampe Lava chez eux et dont 80% de la discothèque est antérieure à 1976, il vous apportera certainement une grande bouffée de nostalgie. Si vous n'avez pas connu cette époque, j'espère qu'il vous apportera une grande bouffée de regrets.

Les meilleures scènes

Comme de juste, Les bidasses en folie est un film bourré de gags. Ceux qui sont aujourd'hui les plus efficaces sont les plus simples, ceux qui ont probablement été improvisés sur les lieux mêmes du tournage :

    • Les cinq bidasses sont éboueurs. Ils arrêtent leur camion près d'un restaurant. Un cuisinier en sort, monte sur le marchepied et se met à faire son marché dans le tas d'ordures. Bon appétit tout le monde !
    • Une femme leur reproche d'être trop bruyants. Ils ramassent sa poubelle et la vident dans sa maison par la fenêtre ouverte.
    • Luis est facteur, mais une de ses lettres s'envole et se retrouve collée sous la roue d'une voiture. Il met la voiture sur cric, démonte la roue et la porte à sa destinataire qui s'écrie, en le voyant :

- Alfred, vas ouvrir ! Y'a le facteur qui apporte un pneumatique.

(Encore faut-il expliquer le gag : en 1971 un pneumatique était un courrier urgent qui circulait dans des tubes à air comprimé.)

    • Jean-Guy est pompiste dans un garage. Arrive un automobiliste qui lui demande :

- Mettez-moi un coup sur le pare-brise !

Y'a qu'à demander... Il saisit un marteau et fait un trou dans le pare-brise. Ce gag-là, je ne m'en lasserai jamais !

    • A la visite médicale d'incorporation, Jean-Guy monte sur la balance avec un casque lourd sur la tête. Le médecin militaire lui demande de l'enlever. Il s'exécute, et... le met sous son bras. Satisfait, le médecin note son poids.
    • Les Bidasses apprennent à saluer, mais Jean s'est fait tatouer le signe de la paix sur la paume de sa main droite. Le sergent Bellec s'en aperçoit et lui ordonne de saluer de la main gauche. Il s'exécute, mais il a aussi un tatouage sur la paume de la main gauche et il s'agit cette fois... du mot de Cambronne.

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Dernière mise à jour de cette page : 24/04/2005

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