Almanach
Pour moi, septembre est presque toujours synonyme de vacances.
En effet, tous les ans j'essaie de prendre deux ou trois semaines
de congés durant ce mois. C'est agréable de souffler
un peu, après les grosses chaleurs de juillet et août... |
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Septembre est souvent un beau mois, même si les fins
d'après midis sont parfois fraîches.
Vers 16 heures, alors que le soleil commence à descendre,
on sent brusquement le froid tomber. Tant pis pour ceux qui sont
partis se promener sans emmener une petite laine. |
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Vers 20 heures, le ciel prend parfois cette couleur bleue
étonnante. Les promeneurs noctambules ont parfois la chance
de croiser des lièvres qui s'approchent des habitations
comme s'ils étaient attirés par la lumière
des lampadaires, et des chevreuils qui se baladent en famille
dans les champs moissonnés en juillet. J'ai bien sûr
essayé plusieurs fois de les photographier, mais soit
ils ont détalé avant que j'aie le temps de sortir
mon appareil photo, soit la lumière était si faible
que le laboratoire n'a même pas pris la peine de développer
la photo... |
Dans les champs, les tournesols commencent à mûrir.
Ils baissent la tête, perdent leurs pétales et deviennent
marrons. On les récoltera à la fin du mois. Un
peu plus loin, les maïs commencent aussi à sécher.
Dans les vergers, les pommiers sont pleins de fruits. |
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Dans le jardin, les quelques ceps de vigne qui poussent le
long du grillage sont prêts à être vendangés.
Mais cette variété de raisin est si acide qu'on
ne peut pas la manger. Les oiseaux, eux, sont beaucoup moins
difficiles : au fur et à mesure que les grappes
mûrissent, ils viennent en picorer tous les grains sous
notre nez. |
La fête : Mabon
(21 septembre)
Mabon était célébré lors
de l'équinoxe d'automne, aux alentours du 21 septembre,
alors que la durée du jour et de la nuit sont égales.
Mabon était une fête d'action de grâce,
c'est à dire que c'était le moment que les gens
choisissaient pour remercier leurs dieux. En effet, à
cette époque de l'année les récoltes étaient
terminées et ils pouvaient enfin répondre à
la question qui les tenaillait depuis le printemps : aurons-nous
assez à manger cet hiver ? Lorsque la réponse
était positive, ils pouvaient alors se réjouir.
Avec la fin des récoltes et la diminution de la durée
des jours, nos ancêtres modifiaient leur rythme de vie.
Ils passaient d'une période dominée par les activités
physiques à une période plus calme, plus spirituelle.
Avec Mabon débutaient les veillées au coin
du feu durant lesquels on racontait histoires, vieilles légendes,
mais aussi... on alimentait frayeurs et superstitions. La diminution
régulière et inexorable des jours, cette victoire
apparente de l'obscurité sur la lumière, devait
contribuer à les rendre encore un peu plus moroses et
à faire travailler leur imagination. Mais il est encore
un peu tôt dans l'année pour évoquer ce sujet.
Avec l'arrivée de l'automne, les gens ne pouvaient
pas s'empêcher de penser que le monde dans lequel ils vivaient
était en train de mourir. La certitude que le soleil reviendrait
dans quelques mois ne suffisait pas à les rassurer totalement.
C'est pourquoi, dans de nombreuses traditions, un dieu ou un
esprit censé personnifier la nature trouvait la mort aux
alentours de l'équinoxe d'automne. C'est le cas par exemple
de John Barleycorn, dont les aventures sont contées
dans une chanson dont il existe plus d'une centaine de versions
différentes dans les pays anglo-saxons, et dont la plus
ancienne trace écrite date de 1465. Voici ma version préférée,
celle enregistrée par Traffic en 1970 sur l'album John
Barleycorn must die :
There were three men came out of the west, their fortunes
for to try
And these three men made a solemn vow
John Barleycorn must die
They've plowed, they've sown, they've harrowed him in
Threw clods upon his head
And these three men made a solemn vow
John Barleycorn was dead
They've let him lie for a very long time, 'til the rains
from heaven did fall
And little Sir John sprung up his head and so amazed them all
They've let him stand 'til Midsummer's Day 'til he looked both
pale and wan
And little Sir John's grown a long long beard and so become a
man
They've hired men with their scythes so sharp to cut him off
at the knee
They've rolled him and tied him by the way, serving him most
barbarously
They've hired men with their sharp pitchforks who've pricked
him to the heart
And the loader he has served him worse than that
For he's bound him to the cart
They've wheeled him around and around a field 'til they
came onto a pond
And there they made a solemn oath on poor John Barleycorn
They've hired men with their crabtree sticks to cut him skin
from bone
And the miller he has served him worse than that
For he's ground him between two stones
And little Sir John and the nut brown bowl and his brandy
in the glass
And little Sir John and the nut brown bowl proved the strongest
man at last
The huntsman he can't hunt the fox nor so loudly to blow his
horn
And the tinker he can't mend kettle or pots without a little
barleycorn
Symboliquement, on considérait que cet esprit habitait
dans les derniers épis moissonnés. C'est pourquoi
on les utilisait pour fabriquer un mannequin qu'on habillait,
qu'on portait jusqu'au village puis qu'on brûlait. Ce pseudo-sacrifice
était alors le signal du début des réjouissances.

Pour vous mettre dans l'ambiance...
Profitez des derniers beaux jours :
En septembre, il fait souvent beau. Par contre, il est préférable
de sortir se promener juste après déjeuner. Alors,
profitez-en encore un peu...
Apportez chez vous les couleurs de l'automne :
Puisque les fleurs commencent à se faire rares dans
les champs, mettez quelques beaux épis de maïs dans
un vase, ainsi que d'autres céréales et pourquoi
pas des tournesols. |