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Ce film est interdit aux moins de 12
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Fiche technique
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Titre |
L'abominable Dr Phibes |
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Genre |
Horreur |
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Année |
1971 |
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Origine |
Grande-Bretgne |
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Réalisateur |
Robert Fuest |
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Titre original |
The Abominable Dr. Phibes |
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Distribution
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Le Dr Anton Phibes |
Vincent Price |
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Vesalius |
Joseph Cotten |
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L'inspecteur Trout |
Peter Jeffrey |
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Vulnavia |
Virginia North |
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Hargreaves |
Alex Scott |
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Longstreet |
Terry-Thomas |
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Hedgepath |
David Hutcheson |
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Whitcombe |
Maurice Kaufmann |
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L'infirmière Allen |
Susan Travers |
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Les premières minutes
La musique assourdissante des grandes orgues vient troubler
le silence de la nuit. Le Dr Phibes, recouvert d'une longue cape
noire dont le capuchon dissimule son visage, se déchaîne
sur son instrument. Puis il descend un grand escalier de marbre
rose et actionne la manette qui met en marche son orchestre d'automates.
Il commence à diriger les musiciens de métal de
sa baguette de chef d'orchestre, mais une porte s'ouvre et un
flot de lumière pénètre dans la pièce.
Entre alors la belle Vulnavia qui, dans une robe de soirée
digne des grandes comédies musicales Hollywoodiennes,
danse avec lui.
Mais passons aux choses sérieuses : Vulnavia
attache une cage recouverte d'un tissu noir à l'arrière
de la Rolls de Phibes. Elle prend le volant, Phibes s'assied
à l'arrière du véhicule, remonte les vitres
peintes à son image et l'étrange équipage
s'enfonce dans la nuit.
Pourquoi j'aime ce film
Résumons-nous : l'action se déroule
à Londres, dans les années vingt. Le Dr Anton Phibes,
célèbre organiste et théologien, est marié
à une femme superbe dont il est amoureux fou. Mais un
jour, alors qu'il est en tournée en Suisse, son aimée
doit être opérée d'urgence. Hélas,
elle décède sur la table d'opération. Phibes,
qui se précipite à son chevet, rate un virage et
trouve à son tour la mort dans un terrible accident de
voiture. Du moins, c'est ce qu'il voudrait nous faire croire...
Car Phibes a survécu à l'accident et ce sont
les cendres de son chauffeur qui se trouvent dans son caveau.
Mais peut-on dire pour autant qu'il soit encore vivant ?
Tout d'abord, il ne peut se nourrir que grâce à
un orifice situé sur le côté droit de son
cou. Lorsqu'il parle, c'est avec une voix de phonographe, à
l'aide d'un haut-parleur qu'il doit brancher dans une prise située
sur le côté gauche de son cou. Son visage est si
affreux qu'il doit porter en permanence un masque qui lui redonne
un semblant d'humanité. Quant à son esprit... Il
est devenu complètement fou et son obsession, sa seule
raison de vivre, est la vengeance. Il met en scène, dans
des circonstances particulièrement atroces, la mort de
chacun des médecins qu'il rend responsable de la disparition
de son épouse et les élimine un par un, au nez
et à la barbe de Scotland Yard. Chaque meurtre est basé
sur une des dix plaies d'Egypte relatée dans l'ancien
testament. Mais pourquoi se référer aux dix plaies
d'Egypte, alors qu'il n'y a que neuf médecins ?
Avec un tel scénario, toutes les conditions seraient
remplies pour terrifier le plus blasé des spectateurs.
Oui, mais nous sommes en 1971 et un vent de folie souffle depuis
quelques années sur la musique, la télévision
et le cinéma anglo-saxons. L'abominable Dr Phibes
sera donc aux films d'horreur ce que Casino Royale est
aux James Bond : une variation décalée,
iconoclaste, irrévérencieuse, complètement
déjantée et par conséquent... totalement
indispensable à tous ceux qui aiment ce genre de film
mais qui n'ont pas pour autant perdu leur sens de l'humour.
Lorsque j'ai découvert ce film, j'ai eu l'impression
dès les premières minutes de me retrouver dans
mon élément. Le look et l'ambiance me rappelaient
quelque-chose. Il faut dire que certains des décors et
des costumes doivent plus au design du swingin' London qu'à
celui des années folles. L'appartement du Dr Vesalius
ainsi que les tenues délirantes de Phibes et les robes
de Vulnavia possèdent le look branché de la fin
des sixties. Quant à l'orgue de Phibes, avec ses tuyaux
rouge fluo et son ascenseur qui lui permet d'apparaître
et de disparaître à sa guise, il serait tout à
fait à sa place dans une boite de nuit psychédélique.
En fait, l'abominable Dr Phibes ressemble à un
épisode de la saison VI des Avengers.
Les décors, les costumes, les couleurs omniprésentes,
les angles de prise de vue et l'atmosphère surréaliste
qui règne sur chaque scène font qu'à tout
instant on s'attend à voir John Steed, Tara King ou bien
Mère-Grand pénétrer dans le champ de la
caméra. C'est peut-être parce que le film a été
tourné dans les studios MGM de Borehamwood, ce lieu quasi-mythique
dans lequel tant de feuilletons ont été mis en
boite.
Vincent Price, monstre sacré du cinéma d'horreur
des années cinquante et soixante (Le Corbeau et
La chute de la maison Usher de Roger Corman), incarne
ici avec toute la démesure dont il est capable un méchant
tel qu'on les aime. On comprend rapidement que le film a été
fait sur mesure pour lui, qu'on lui a laissé carte blanche
et qu'il en a largement profité. Autour de lui gravite
tout un aréopage de gentlemen très British et de
policiers gaffeurs en chapeaux melons sortis tout droit des romans
d'Agatha Christie. Mais, là encore je me retrouve dans
mon élément car je reconnais certains de ces acteurs : Peter
Jeffrey, Alex Scott, Terry-Thomas, autant de seconds rôles
inoubliables apparus dans les épisodes de mes feuilletons
préférés, ces feuilletons anglais des sixties
tels que les Avengers ou Département S. Ca ne fait
que confirmer ma première impression.
Lorsqu'on évoque des méchants qui jouent de
l'orgue, le capitaine Nemo (pas si méchant que ça...)
et Fantomas viennent immédiatement à l'esprit.
Après avoir vu ce film, il vous faudra aussi compter avec
le Dr Phibes dont la démence est merveilleusement illustrée
par la musique de Basil Kirchin et Jack Nathan.
Au cas où vous ne l'auriez pas encore deviné,
j'adore l'abominable Dr Phibes, film que je ne connaissais
pas du tout et que j'ai découvert récemment grâce
à un article paru lors de sa réédition en
DVD. Unique en son genre, il constitue l'archétype
du film culte, ces films dont on finit par connaître chaque
scène et chaque réplique mais dont on n'arrive
pas à se lasser.
Les meilleures scènes
Les meilleures scènes du film ? Ce sont assurément
certains des crimes commis par Phibes. Voici les plus croustillants :
- Phibes organise un bal masqué auquel
il invite le Dr Hargreaves. A son arrivée, il lui tend
un masque de crapaud. Une fois le masque posé sur sa tête,
un mécanisme à crémaillère se déclenche
et, petit à petit, l'étrangle inexorablement.
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- Vulnavia fait irruption dans l'appartement
du Dr Longstreet alors qu'il est en train de se projeter un film
coquin. Complètement subjugué par son charme, il
se laisse faire lorsqu'elle l'attache à un fauteuil et
Phibes peut ensuite tranquillement le vider de tout son sang
pendant que la belle égaye ses derniers instants de quelques
notes de violon.
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- Vulnavia est au bord d'une route, près
d'une voiture qui semble être en panne. Le Dr Hedgepath,
qui passe à cet instant, demande à son chauffeur
de s'arrêter pour la dépanner. Phibes neutralise
alors le chauffeur. Puis Vulnavia dépose une superbe boite
à musique sur la banquette arrière de la voiture
de Hedgepath pendant que Phibes y installe une machine qui fabrique
de la grêle. Lorsque la police arrive sur les lieux, elle
a beaucoup de mal à ouvrir les portières de la
voiture tant la couche de glace qui les recouvre à l'intérieur
est épaisse. Sur la banquette arrière se trouve
le cadavre de Hedgepath, mort de froid.
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- Pour protéger le Dr Whitcombe, la police
lui demande de partir à l'étranger. L'inspecteur
Trout en personne assure sa sécurité lors de son
départ. Trout lui ouvre la porte, un sifflement retentit
et Whitcombe est tué net par une... licorne dorée
dont la corne le transperce de part en part. Pour dégager
son corps, les policiers sont obligés de le "dévisser"
de la corne.
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- Phibes cuisine : il concocte une
étrange mixture dont le principal ingrédient semble
être des choux de Bruxelles. Nous assistons à une
scène désopilante dans laquelle il trie les choux
de Bruxelles un par un et jette ceux qui lui déplaisent.
Puis il réussit à pénétrer dans l'hôpital
qui abrite l'infirmière Allen, protégée
elle aussi par la police. Il se rend dans la pièce située
juste au-dessus de sa chambre et place sur le sol un dessin grandeur
nature représentant une femme. Se servant du dessin comme
d'un gabarit, il perce un trou dans le plancher à l'aide
d'un vilebrequin, entre les deux yeux de la femme. Comme par
hasard, le trou coïncide exactement avec les deux yeux de
l'infirmière qui dort paisiblement à l'étage
du dessous. Il ne reste plus à Phibes qu'à faire
descendre un tuyau de caoutchouc par le trou et à laisser
couler doucement son étrange mixture sur le visage de
sa victime. Puis il lâche sur elle une nuée de sauterelles
qui se délectent du concentré de choux de Bruxelles,
mais aussi... du visage de l'infirmière Allen.
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- Alors que la police est en train d'investir
sa demeure, Phibes descend rejoindre sa bien aimée disparue.
Il s'allonge à ses côtés et se fixe un cathéter
au bras. Petit à petit, le sang qui coule dans ses veines
est remplacé par du liquide d'embaumement. Le couvercle
du tombeau se referme doucement sur les deux amoureux qui resteront
unis dans les ténèbres pour l'éternité.
Les ténèbres... Phibes avait gardé la dixième
plaie d'Egypte pour lui-même.
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On dira ce qu'on veut, mais la plupart de ces meurtres rocambolesques
ne dépareilleraient pas un épisode des Avengers...
La nana
« Elle est grande, élégante
et ne dit presque rien. »
Dans L'abominable Dr Phibes, la nana c'est Vulnavia
(Virginia North). Qui est-elle pour Phibes : gouvernante,
chauffeur, complice ? Ne comptez-pas sur elle pour répondre
à cette question indiscrète car elle ne prononce
pas un seul mot du début à la fin du film. Mais
avec ses manteaux, ses toques de fourrure et ses robes plus délirantes
les unes que les autres elle est aussi déroutante que
merveilleuse. Elle est le seul être dont Phibes semble
apprécier la compagnie. Au gré des scènes,
on le verra danser avec elle et même transformer sa maison
en restaurant le temps de lui offrir une coupe de champagne.
La belle Vulnavia ne poussera qu'un seul et unique cri alors
que, la police ayant pénétré dans le repaire
de Phibes, elle se trouvera par mégarde sous le jet d'acide
d'une des inventions diaboliques du sinistre criminel.
Pour la petite histoire, Virginia North a aussi interprété
le rôle d'Olympe dans Au
service secret de sa Majesté, le James Bond de Peter
Hunt.
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