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The Rolling Stones - Aftermath (1966)

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Aftermath (UK)

Le 33 tours Anglais
Mother's Little Helper
Stupid Girl
Lady Jane
Under My Thumb
Doncha Bother Me
Going Home
Flight 505
High And Dry
Out Of Time
It's Not Easy
I Am Waiting
Take It Or Leave It
Think
What To Do

               

Aftermath (USA)

Le 33 tours Américain
Paint It, Black
Stupid Girl
Lady Jane
Under My Thumb
Doncha Bother Me
Think
Flight 505
High And Dry
It's Not Easy
I Am Waiting
Going Home

Chronologie

La version Anglaise de Aftermath est parue le 15 avril 1966. La version Américaine du disque est, elle, parue le 2 juillet 1966. Dans la discographie des Rolling Stones, Aftermath se positionne entre Out of our heads (septembre 1965) et la compilation Big Hits, High Tide and Green Grass (novembre 1966).

Le disque en quelques morceaux

Mother's Little Helper

La version Anglaise du disque s'ouvre sur un constat : les femmes sont de plus en plus mal dans leur peau. Vivre une vie d'adulte, être à la fois épouse, mère de famille, s'occuper des tâches ménagères... Trop de choses à faire, trop de pression. Pour tenir le coup, elles ont besoin d'aide :

Docteur, s'il vous plaît, donnez-m'en encore un peu
Une fois dehors, elle en a pris quatre de plus
Quelle plaie c'est de vieillir !

Quand on pense que la chanson a été écrite en 1965... Sur ce morceau, la guitare de Brian Jones sonne comme un sitar.

Paint It, Black

La version Américaine du disque s'ouvre sur la face A du 45 tours de mai 1966 : Paint It, Black / Long, Long While.

Ce morceau possède une véritable coloration orientale. Brian, à l'instar de George Harrison des Beatles, vient en effet de se mettre au sitar et, comme il est doué, il tire de ce difficile instrument des sons intéressants. Les paroles de la chanson sont plutôt tristes. Comme son titre l'indique, Mick y broie du noir :

Je vois une porte rouge et je veux qu'elle soit peinte en noir
Plus de couleurs, je veux qu'elles deviennent toutes noires

Stupid Girl

Cette chanson est dédiée à une fille particulièrement stupide :

Je ne parle pas des vêtements qu'elle porte
Je ne parle pas de la façon dont elle se peigne
De la façon dont elle se poudre le nez

Mais alors de quoi Mick veut-il parler ? De « la pire chose au monde » : de cette fille. Pendant le solo de guitare, Keith et Brian qui font les chœurs susurrent de tendres :

Ferme-la, ferme-la, ferme-la, ferme-la

Au moins, cette fille fait l'unanimité autour d'elle... Pour beaucoup de ceux qui ont connu le Swinging London, Stupid Girl, ses guitares qui s'entrecroisent et son orgue aux sonorités tourbillonnantes est un des morceaux qui évoquent le mieux la frénésie de l'époque.

Lady Jane

1966 marque en Grande-Bretagne le début du mouvement qui sera plus tard connu sous le nom de Folk Anglais. Inspirés par ce qui se passe aux USA, de jeunes Anglais se penchent sur leurs racines et redécouvrent leur folklore. Cette jolie ballade acoustique s'inscrit tout à fait dans ce mouvement. Sur des arpèges de clavecin et de dulcimer (instrument traditionnel remis au goût du jour), Mick Jagger chante avec un accent suranné une histoire d'amour courtois qui aurait pu être écrite plusieurs siècles auparavant :

Ma douce Lady Jane
Quand je vous reverrai
Votre servant je serai
Et humblement le resterai

Par rapport au reste de l'album, on croit rêver... Mais le morceau est magnifique.

Think

Retour brutal aux préoccupations de la vie. Les adolescents qui ont (trop vite) grandi ne font pas tous des adultes heureux :

Nous ne sommes plus des enfants
Nous n'avons plus besoin de jouets
Regarde et tu découvriras
Que tu vieillis avant l'heure.

Pour moi, c'est cette chanson qui symbolise le mieux le Swinging London, cet univers de fêtes et d'insouciance si éphémère et si éloigné de la vraie vie. Pour certains, la chute a été dure...

Going Home

Pour la première fois sur un disque, une chanson brise la barrière des 10 minutes. Sur ce morceau d'inspiration Country, Mick est heureux car il rentre chez lui. Il est si convaincant que l'ingénieur du son laisse le magnéto tourner bien au-delà des 3 minutes réglementaires. Mick se lance alors dans une longue impro de 8 minutes et le reste du groupe ne se fait pas prier pour jammer derrière lui.

Pourquoi j'aime ce disque

Décidément, l'année 1965 se termine sur les chapeaux de roues. Le 3 décembre, Rubber Soul des Beatles tombe dans les bacs des disquaires. Pendant ce temps, sous le crayon du grand Jack Kirby, un nouveau super-héros fait une entrée fracassante dans le ciel de New York et dans le n° 48 de la BD Fantastic Four. Il s'agit du Surfer d'Argent. Quant aux Stones, ils sont en train d'enregistrer leur nouvel album dans les studios RCA de Hollywood. Nous sommes en plein âge d'or de la Pop Anglaise et le mot d'ordre est à l'innovation. Puisque le monde appartient aux jeunes, il leur faut sans cesse étonner, voire choquer, les vieux.

Etonnés, les fans des Stones le sont sûrement lorsqu'ils posent pour la première fois Aftermath sur leur platine. A l'écoute, ils comprennent que l'opposition Beatles / Stones n'est qu'une invention des journalistes. Les deux groupes explorent en fait les mêmes territoires encore inexplorés. Lorsque les Fab-four s'en vont chercher de nouvelles sonorités (sitar, guitare acoustique) pour leurs nouvelles chansons, les Stones, Brian Jones en tête, se prennent au jeu et en font autant. Sur Aftermath, il joue les hommes-orchestre. Sitar, dulcimer, marimbas : il a quasiment une idée par chanson. Lorsque les Fab-four décident d'écrire sur le malaise de leur génération, sur les problèmes relationnels qui pourrissent tout, Mick et Keith en font autant mais à leur façon. Là où les Beatles criaient gentiment « Help! », les Stones n'ont pas peur de parler vraiment des choses qui fâchent. Avec Mother's Little Helper, ils s'aventurent aussi loin que Bob Dylan dans la critique sociale et le reste du disque est une collection de portraits au vitriol de filles de leur entourage.

Etonnée, leur maison de disque l'est peut-être également lorsqu'elle découvre que Going Home dure 11 minutes, qu'elle ne passera donc jamais à la radio et qu'on ne pourrait même pas la faire tenir sur les deux faces d'un 45 tours.

Choqués, les vieux auraient pu l'être si l'album avait conservé son titre initial, Could you walk on the water, référence à un célèbre précédent historique. Mais le titre à été refusé et ce nouvel album s'intitule Aftermath (regain), c'est à dire ce qui repousse dans un pré lorsque la bonne herbe a été fauchée.

Curieusement, Aftermath sort aux USA 3 mois plus tard qu'en Angleterre. Entre temps, Paint It, Black a eu le temps de faire un carton dans les charts et c'est pourquoi on décide qu'il prendra la place de Mother's Little Helper sur la version US du 33 tours. Dans la foulée, 3 autres chansons disparaîtront également : Out Of Time, Take It Or Leave It et What To Do. La "vraie" version de Aftermath est donc la version Anglaise qui comporte 14 titres et dont (opinion toute personnelle) la pochette est bien plus jolie, même si celle de l'album US a été réalisée par David Bailey. D'autant plus qu'on peut trouver Paint It, Black sur de nombreuses compilations, la plus exhaustive étant évidemment The London Years.

Aftermath est le témoin d'une trop courte période située entre la fin des yéyés et le début du psychédélisme, d'une période incroyablement riche sur le plan musical durant laquelle trouver de nouveaux sons n'était pas encore synonyme de bidouillages électroniques. Pour obtenir de nouveaux sons, on apprenait tout simplement à jouer de nouveaux instruments dénichés dans le folklore de tel ou tel pays. C'est pourquoi, tout comme Rubber Soul des Beatles ou Pet Sounds des Beach Boys, Aftermath possède une fraîcheur qu'on ne retrouvera plus tard que sur certains disques de Folk Anglais. Il s'agit d'un des chefs-d'œuvre de la Pop Anglaise des sixties. Cette fois, les Stones ne se sont pas contentés d'écrire quelques bonnes chansons de plus. Mick et Keith ont composé l'intégralité de l'album et Brian s'est chargé de l'habiller aux couleurs de son temps. Ce disque, leur premier grand disque, leur a permis de rejoindre le peloton de tête des groupes Anglais. Aujourd'hui, 40 ans après sa sortie, Aftermath reste le morceau de bravoure de Brian Jones. On ne peut que se demander quelles autres idées géniales il aurait eues s'il avait vécu assez longtemps pour se lancer dans une carrière solo ou bien monter un groupe.

Pour la petite histoire...

Les singles des Stones parus au même moment que Aftermath contiennent des morceaux inédits :

  • 19th Nervous Breakdown / As Tears Go By en février 1966
  • Paint It, Black / Long, Long While en mai 1966
  • Have You Seen Your Mother Baby, Standing In The Shadow / Who's driving your plane en septembre 1966

Le n° 231 de Jukebox Magazine (juin 2006) consacre un long et passionnant article à l'année 1966 des Stones.

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Dernière mise à jour de cette page : 14/05/2006

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